Togo : Les animateurs et acteurs de proximité de l’ONG SALUT outillés sur l’approche Formation en Gestion à la Base (FGB)

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Approche d’acquisition de compétences, de capacités et d’habiletés par tous les membres des Communautés de base pour l’atteinte des objectifs de développement de leurs localités respectives à travers la mise en œuvre d’activités identifiées par elles pour satisfaire leurs besoins prioritaires, la Formation en Gestion à la Base (FGB) est aujourd’hui considéré comme le mode opératoire le plus simple pour mettre en œuvre le Développement Conduit par les Communautés. Organisation œuvrant pour le développement social et économique durable des communautés des zones rurales et péri-urbaines de la région Maritime du Togo, l’ONG SALUT entend s’initier à cette approche à travers son « Projet d’Appui à la Gouvernance locale et aux Droits humains pour une Sécurité Alimentaire et des Moyens d’Existence durables (PRO-AGDSAME) ». C’est dans ce cadre qu’elle a formé ses animateurs et acteurs de proximité sur la méthodologie et le contenu des 9 modules FGB.

Organisé du 20 au 28 janvier 2022 à Lomé, la formation s’inscrit dans le cadre de la stratégie de renforcement des capacités des communautés à la base pour une meilleure prise en charge effective du développement local par les communautés elles-mêmes.

« Notre projet intervient dans un contexte où le Togo transfère progressivement des compétences aux communautés à la base. Pour mémoire, la communalisation enclenchée suite à l’adoption de la loi sur la décentralisation et entérinée par des élections locales consacrent maintenant la gestion territoriale par des élus locaux. Toutefois, les problèmes des diverses communautés n’ont pas changé pour autant. La nouvelle donne permet cependant d’avoir des réponses plus rapides aux problèmes car le diagnostic au sein des communautés et la mise en œuvre des solutions aux problèmes sera désormais traité localement. En clair, les communautés avec lesquelles travaille l’ONG SALUT font dorénavant partie d’un ressort territorial plus restreint où elles seront amenées à être des leaders qui gèrent au quotidien leur devenir. C’est en raison de ces nouvelles réalités que nous avons jugé nécessaire d’adopter de nouvelles approches en matière de gouvernance locale, dont l’approche FGB », explique Attisso Agbewanou, coordinateur et animateur projet à l’ONG SALUT (Solidarité en Action pour la Lutte contre la pauvreté).

Etape des travaux en groupe

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A en croire ce dernier, il s’agissait, à travers cet atelier d’amener les participants, notamment les animateurs de l’ONG SALUT et les acteurs de proximité issus des coopératives, à être capables d’expliquer la méthodologie FGB et l’importance du cycle expérientiel dans la formation des adultes et de lister et utiliser les différentes techniques de formation que l’on peut rencontrer dans la formation des adultes. La formation visait également à leur permettre de se familiariser avec les 9 modules FGB et de préparer et animer un plan de séance en gestion appliquée à des populations à la base.

Une formation basée sur 9 modules clés

En tout 9 modules FGB ont fait l’objet de cette formation de 8 jours.

Le premier, intitulé « Information et Communication (ICom) », visait à mieux informer les communautés bénéficiaires sur les différentes étapes du processus de mise en œuvre des microprojets communautaires. Quant au deuxième, « Organisation et Dynamique Communautaire (ODC) », il visait le développement des compétences des acteurs à la base en matière d’auto-organisation et de prise en charge des procédures de gestion de leurs activités.

« Evaluation Participative de la Pauvreté (EPP) » et « Evaluation Participative des Besoins (EPB) »,  tels sont les troisième et quatrième modules dont l’objectif est le développement des compétences des acteurs à la base en matière de structures communautaires pour la prise en charge des procédures d’évaluation participative des besoins communautaires.

Travaux de groupe

« Nous avons également échangé sur le module « Planification Participative Opérationnelle d’un Micro/Sous Projet (PPO-MP) ». Ce module vise à renforcer les capacités des acteurs à la base afin de les outiller sur les méthodes et techniques de planification participative des activités. S’en est suivi le module « Gestion Environnementale et Sociale (GES) »  dont l’objet est le développement des compétences des communautés représentées par leurs CVD sur ladite thématique et le module « Passation de Marché Communautaire des Microprojets (PMC) » qui vise le développement des compétences des CVD dans la mise en œuvre des mécanismes, règles et procédures simplifiées de passation des marchés à la base », détaille le formateur.

Par ailleurs, selon le formateur, le module « Gestion financière des microprojets (GF-MP) », qui faisait également partie de la formation, entend permettre aux participants de disposer d’outils et de procédures de gestion financières efficaces des fonds au niveau des CVD; alors que celui portant sur le « Suivi-Evaluation Participatif des Microprojets (SEP) » vise le développement des compétences des acteurs à la base en matière de suivi/évaluation participatif de leurs microprojets.

Enfin, le dernier module, « Entretien et Maintenance des Infrastructures (EMI) » vise le développement des compétences des communautés ayant eu accès aux services sociaux et infrastructures de base de disposer d’outils et de procédures de maintenances applicables dans les CVD.

Les 9 modules, il faut le rappeler, ont pour objectif de former, étape par étape, les communautés à la base tout au long du processus de mise en œuvre des projets sur l’organisation, la planification, la participation, la gestion et le suivi desdits projets.

Photo de famille

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Désormais dotés de connaissances sur l’approche FGB, les participants à l’atelier se chargeront, par la suite, de la formation des communautés bénéficiaires du projet sur  la gestion efficace et efficiente des projets communautaires, l’accès durable aux services sociaux de base, la maîtrise des tâches et le contrôle du processus de mise en œuvre des projets; la stratégie d’appropriation par les CVD des procédures simplifiées de passation des marchés etc.

Débuté en 2020, le projet « Appui à la Gouvernance locale et aux Droits humains pour une Sécurité Alimentaire et des Moyens d’Existence durables (PRO-AGDSAME) » est mis en œuvre avec l’appui technique et financier de l’Action Solidarité Tiers Monde (ASTM). Il a permis à l’ONG SALUT, entre autres, d’organiser à l’intention de 30 paysans (dont 21 femmes) une formation pratique en élevage des volailles améliorées à croissance lente pour la production des œufs et de la chair dans le bassin versant du Zio.