Togo : Appui de l’ONG SALUT à 30 aviculteurs pour des pratiques améliorées d’élevage de volailles

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Coup de pouce de l’ONG SALUT (Solidarité en Action pour la Lutte contre la pauvreté) aux éleveurs de volailles. Soucieux de les aider à mieux rentabiliser leur activité, d’encourager la production locale durable de volailles et de contribuer à la disponibilité de la viande blanche et des œufs au Togo, cette structure a organisé à leur intention une formation pratique en élevage des volailles améliorées à croissance lente pour la production des œufs et de la chair dans le bassin versant du Zio.

Organisée en collaboration avec Action Solidarité Tiers Monde (ASTM), la formation, qui a bénéficié à environ 30 paysans dont 21 femmes, se situe dans le cadre du « Projet d’Appui à la Gouvernance locale pour une Sécurité Alimentaire et des Moyens d’Existence durables (Pro-AGDSAME) ».

Agbewonou Attisso (à droite), Animateur de projet à l’ONG SALUT

A en croire ses organisateurs, elle est partie du constat que l’élevage de volailles connait beaucoup de difficultés au Togo. Pami celles-ci, les problèmes liés au dimensionnement des poulaillers, les problèmes d’hygiène dans les poulaillers qui sont souvent sources de maladies vu que les volailles ne sont souvent pas vaccinées.

« Les éleveurs ne prennent pas du tout soin des volailles en ce qui concerne la vaccination et l’administration des antibiotiques que ce soit traditionnelles ou pharmaceutiques. Ce qui fait qu’à un certain moment, la peste arrive dans le poulailler et décime tous les animaux qu’ils ont. Ils sont donc obligés de reprendre le travail à zéro alors que cette situation peut-être évitée », déplore Kossi Agbo, Ingénieur agronome, zootechnicien et formateur.

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A ces problèmes, s’ajoutent les difficultés relatives à la ration alimentaire, notamment comment fabriquer les aliments destinées aux volailles et le manque de maîtrise des techniques requises pour un bon élevage, techniques qu’ignorent beaucoup de paysans qui se lancent dans le domaine. Conséquence, le métier ne nourrit pas son homme.

Kossi Agbo, formateur

« De nombreux éleveurs de volailles ne vivent pas de cette activité parce qu’elle ne leur donne pas le rendement qu’il faut. Chose tout à fait normal parce qu’ils sont confrontés à beaucoup de problèmes. Dans plusieurs fermes par exemple, c’est avec peine que les volailles sont alimentées. Et même si elles le sont, l’alimentation est déséquilibrée et n’apporte donc pas suffisamment de protéine aux animaux. Et le résultat direct c’est la faiblesse de la productivité et au finish, l’activité n’est pas rentable pour ceux qui la pratiquent », indique Agbewonou Attisso, Animateur de projet à l’ONG SALUT.

Organisée à la Maison des jeunes d’Adétikopé les 9 et 10 décembre 2021, la formation visait à outiller les éleveurs et à leur donner les astuces pouvant leur permettre d’améliorer l’élevage des volailles, pour ainsi favoriser une disponibilité quantitative et qualitative de la viande blanche et des œufs.

Séance de brainstorming du formateur avec les participants

Bien démarrer l’élevage de volailles pour le rendre prospère

D’après Kossi Agbo, il s’est agi de leur donner les bonnes informations en ce qui concerne l’importance de la vaccination des volailles.

« Nous avons fait comprendre aux participants que la première des choses à faire est d’accorder de l’importance à l’aspect santé des animaux en les vaccinant contre la maladie de Newcastle ou la peste et la variole qui se manifeste chez les animaux par des boutons au niveau des parties non emplumées. Nous leur avons montré comment détecter ces maladies et alerter le plus tôt possible les agents de santé communautaire », explique le formateur.

Les éleveurs ont également été formés sur comment démarrer l’élevage et comment faire une bonne programmation profilastique en termes d’alimentation, de disposition et de dimensionnement des poulaillers.

Activités de restitution des discussions de groupes des participants

« Ce module a porté sur l’amélioration même de l’élevage traditionnel. Et quand on parle d’amélioration, on estime qu’il faut être attentif en ce qui concerne le logement des volailles, leur alimentation, leur reproduction. Les poulets ont besoin d’un habitat pour pouvoir bien croître. Ils ont aussi besoin de bien manger. Pas juste des céréales que les éleveurs leur jettent de temps à autre mais aussi d’aliments améliorés combinés. En plus, nous avons appris aux éleveurs comment gérer les reproducteurs, comment collecter les œufs, comment prendre soin des poules qui sont en incubation et comment manipuler les incubateurs et couveuses artificielles pour ceux qui veulent opter pour l’incubation artificielle », ajoute Kossi Agbo d’après qui l’élevage de volailles est une réelle opportunité que les paysans doivent saisir.

Des participants satisfaits

Membre du groupement « Mawupemo 1 » de Kovié, Atsou Kpodjou dit avoir beaucoup appris de cette formation.

« C’est une chance que d’avoir eu l’opportunité de participer à cette formation. Personnellement elle m’a beaucoup apporté. Je me suis rendu compte par exemple que laisser les poules en divagation sans les mettre dans un enclos est une erreur. Et en plus, les quelques enclos que nous avons ne sont pas conformes aux normes requises pour cette activité. En plus, nous ne les entretenons pas. Après cette formation, il va falloir changer les choses et adopter de nouvelles stratégies si nous voulons faire de l’élevage de volailles un métier rentable », confie-t-il.

Même son de cloche chez Célestine Adjaré, productrice de volailles.

« Je ne regrette pas de m’être inscrite à cette formation parce que j’ai beaucoup appris. Avant, je croyais faire bien pour mon élevage. Généralement on n’a pas de bénéfice en tant que telle. Mais ici j’ai appris que la vaccination a une place très importante dans l’élevage de nos volailles ».

Photo de famille à l’issue de la formation