(Société Civile Médias) – Au Mali, la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) vient en appui aux efforts de sensibilisation et de mobilisation à l’endroit des différents acteurs étatiques et non étatiques, afin de donner encore plus de légitimité et de soutien à la politique de réparation. C’est dans ce cadre qu’elle initie, les 16 et 17 mars, une conférence internationale sur la justice transitionnelle. La rencontre de deux jours vise à contribuer au renforcement de la paix et de la réconciliation au Mali par la mise en œuvre de la politique de réparation portée par la CVJR.
A en croire ses organisateurs, la conférence internationale, qui se tient à l’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Beye de Bamako, sera un cadre approprié où des experts de la justice transitionnelle ainsi que d’anciens présidents de CVJR de quelques pays d’Afrique, d’Europe et des Amériques sont invités à présenter leurs expériences, les défis et résultats atteints pour renforcer le bien-fondé de la politique de réparation du Mali et son rôle dans la réconciliation et la cohésion sociale.
Elle entend amener les nouvelles autorités de transition à avoir un regard sur les différentes expériences de justice transitionnelle à travers le monde et le rôle que les réparations des victimes ont joué dans la stabilisation et la cohésion nationale.
La conférence vise par ailleurs trois objectifs essentiels à savoir : donner une visibilité et un soutien international au droit à une réparation intégrale des victimes du Mali ; examiner les progrès de la CVJR en matière de politique de réparation à la lumière de l’expérience comparée et des meilleures pratiques ; et créer un cadre de discussion sur les droits des victimes à réparation dans un contexte de conflit continu par le partage des cas probants de réparation, l’expérience des victimes et des solutions à apporter.
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La rencontre verra l’intervention d’imminents experts et personnalités à l’instar de Fabien Salvioli, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la promotion du droit à la vérité, à la justice, à la réparation et aux garanties de non-répétition ; Igor Cvetkovski de l’Organisation internationale des migrations ; Eduardo Gonzalez, expert international indépendant sur la Justice Transitionnelle ; Sihem Bensedrine de l’Instance, Dignité et Réconciliation de la Tunisie ou encore Mgr Nicodème Barrigah-Benissan, Archevêque de Lomé et ancien président de la CVJR du Togo.
Conseiller Technique Régional sur la Justice Transitionnelle à la GIZ Mali, le Togolais Bernard Anoumo Dodji Bokodjin aura à présenter une communication sur le rôle des acteurs de la société civile, des victimes et de l’Etat dans l’implémentation de la politique de réparation. Ce sera au cours du premier panel prévu mercredi 17 mars.
Les autres panels de la rencontre porteront sur la politique de réparation de la CVJR, processus d’élaboration et contenu ; les défis de la réparation dans un contexte de conflit continu, expériences comparatives ; la réparation comme contribution à la cohésion sociale, la réconciliation et la paix durable.
La conférence, il faut le rappeler, est soutenue par la Coopération Allemande à travers le Projet d’Appui à la Stabilisation et à la Paix (PASP) de la GIZ et co-organisée par les partenaires traditionnels de la CVJR que sont Avocat sans frontières Canada (ASFC), ONUFEMMES, la MINUSMA et l’UNICEF.