(Société Civile Médias) – A la Clinique d’Expertise Juridique et Sociale (CEJUS), les questions migratoires préoccupent toujours. Engagée sur le sujet depuis quelques années à travers plusieurs actions dont le Forum Harmattan, cette organisation tient, du 15 au 17 novembre 2022, la 4e édition de ce rendez-vous annuel. Cette édition, axée sur le thème « Migrations, vulnérabilités et dignité humaine », entend aider à une prise de conscience collective autour des enjeux liés aux migrations, ainsi que ses corrélations avec d’autres notions connexes, notamment les vulnérabilités et la dignité humaine. Elle est organisée en collaboration avec la Faculté de Droit de l’Université de Lomé.
Le thème de cette année a été retenu par la CEJUS après réflexion et observation de l’actualité internationale notamment la guerre ukrainienne.
D’après Dieudonné Kossi, Directeur exécutif de la CEJUS, les migrants sont souvent bafoués dans leur dignité, et lorsqu’ils quittent leur pays, ils trainent un certain nombre de vulnérabilités personnelles ou situationnelles.
« Le migrant, de manière congénitale, peut avoir un certain nombre de vulnérabilités à prendre en compte dans la détermination de statut ou dans la couverture sociale ou juridique que l’Etat d’accueil doit pouvoir lui accorder. Et puis il y a des vulnérabilités situationnelles dans la mesure où le migrant à un parcours qui, lorsqu’il est retracé, fait comprendre qu’il est exposé à un certain nombre de dangers et prend un certain nombre de risques qui créent des vulnérabilités. Il est donc important de penser et réfléchir aux liens entre migration, vulnérabilité et dignité humaine de sorte que nous puissions véritablement sortir de cette rencontre avec des éléments concrets qui aident à humaniser les politiques migratoires et les migrations de façon générale, telles qu’elles sont perçues par les acteurs notamment les Etats et les organisations internationales », explique-t-il.
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La 4e édition du Forum Harmattan, qui se tient à l’auditorium de l’Université de Lomé, sera donc l’occasion de susciter une réflexion-action pluridisciplinaire et pluri-acteurs autour des questions migratoires en lien avec les questions de vulnérabilité et de dignité humaine. Il s’agira aussi d’aider à définir les stratégies d’une lutte concertée et synergique contre la traite des êtres humains, le trafic illicite des migrants, ainsi que les différentes formes d’exploitation des vulnérabilités des migrants dans l’espace CEDEAO.
Par ailleurs, la rencontre permettra aussi d’aider à une meilleure prise en compte des vulnérabilités dans les politiques ou stratégies de protection des migrants.
« L’objectif de la rencontre est avant tout d’attirer l’attention sur le fait que, de près ou de loin, nous sommes tous des migrants. Et il est important que nous ne voyions pas le migrant comme étant un problème, mais que nous voyons plutôt la chose sous un angle positif parce que le migrant apporte beaucoup de contributions aussi bien au pays d’accueil qu’au pays de départ », indique Dieudonné Kossi d’après qui le vrai challenge aujourd’hui est d’aider véritablement à créer des opportunités et à orienter la jeunesse.
Ainsi, le dernier panel de discussion du Forum est consacré aux jeunes à la recherche de modèles. Ce panel permettra à des personnes considérées comme des modèles d’échanger avec les participants à la rencontre pour que les jeunes qui veulent rester et travailler dans leur pays puissent avoir une idée des options qui s’offrent à eux et pour que ceux qui veulent partir puissent le faire dans des conditions sécurisées.
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Par ailleurs, les médias seront fortement associés au Forum Harmattan de cette année. A la CEJUS, on pense qu’ils ont une grande part de responsabilité en tant que lanceurs d’alerte dans le cadrage de l’enjeu de la migration, ont le pouvoir d’altérer la manière dont les migrants sont perçus et exercent ainsi une influence sur l’élaboration des politiques publiques et de défense. L’organisation entend donc passer par la presse, devenue incontournable, pour relever le défi sur les questions migratoires. En plus de la discussion avec les médias qui a marqué l’ouverture de la rencontre ce mardi et a porté sur le thème « Médias et OSC : quel partenariat pour une migration plus digne ? », il est prévu, le jeudi 17 novembre, un panel sur « l’information et les médias au service d’une migration respectueuse de la dignité humaine ».
D’autres panels pratiques et de communication portant sur des thèmes aussi intéressants les uns que les autres sont aussi programmés sur les trois jours et seront animés par des intervenants du Togo et de divers pays du monde entier.