Institutions de microfinance, une solution contre la pauvreté dans les pays du sud

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Considérées comme l’une des armes les plus efficaces contre la pauvreté dans le monde, les microfinances, depuis près de 40 ans, proposent aux plus démunis les moyens de bénéficier des prêts modestes pour réaliser ou entreprendre des activités professionnelles ou génératrices de revenus. Ainsi donc, ne plus avoir accès aux services bancaires n’est plus une fatalité pour les populations à revenus moyens.

Idée primitive des précurseurs socialistes, l’initiative de mettre en place des institutions financières pour les pauvres ne commencera à prendre forme que dans les années 70 par le biais du Bangladais Mohammed Yunnus, professeur d’économie au Etats-Unis. Celui-ci, rentré dans son pays à l’issue d’un cours sur l’investissement, demandera à ses élèves de questionner les paysans des villages alentour sur leurs besoins indispensables pour réaliser leurs activités. Et à Mohammed Yunnus de prêter personnellement la somme de 27 dollars (environ 31 500fcfa) demandée par les paysans. Un prêt qui fut rapidement remboursé à la grande stupéfaction des banquiers de la ville qui refusaient d’accorder des prêts aux agriculteurs.

Dès lors, un éventail de banque de crédit s’est considérablement développé sur le territoire bangladais, sur tous les continents et surtout en Afrique. On dénombre plus de 7000 institutions réparties dans 85 pays à ce jour, environ 72 millions de personnes en bénéficiaient dont 94 pourcents des femmes. Certaines études ont montré que plu de 60 pourcents de femmes, prennent toute une famille en charge dans les pays du sud.

La microfinance et ses bienfaits

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Madame Mariama A, présidente du groupement « Ysutos », une institution de microfinance au service des femmes et basée au Togo donne l’exemple de plusieurs femmes qui aujourd’hui, par l’intermédiaire de cette structure, ont de quoi nourrir leurs familles.

Rachel, 32 ans, célibataire avec deux enfants, qui a obtenu un prêt pour ouvrir un magasin d’alimentation générale, arrive aujourd’hui à joindre les deux bouts et à subvenir aux besoins de ses enfants.

Au Burkina-Faso, dame Djeneba a commencé une activité de vente de poissons grâce à un petit prêt, brisant ainsi son inoccupation d’antan. La liste des bénéficiaires des institutions de microfinance est longue. Dans la plupart des cas, le système consiste à proposer de l’épargne pour remplacer les systèmes informels de prêt. De plus, cette épargne permet aux populations d’obtenir des prêts modestes allant de 50. 000 à 500. 000 fcfa. Ce système a donc aidé beaucoup de personnes à réaliser des œuvres diverses.

La « Planet Bank », créée en 1999, apporte son expertise aux institutions de microfinance. Cette organisation internationale soutient aussi les banques pour qu’elles puissent mettre en œuvre sur le terrain une action efficace. Le Centre International de Développement et de Recherche (CIDR), une Organisation non Gouvernementale, lutte également contre la pauvreté par l’initiative économique de l’autoproduction. Dans cette même lignée, Arkhan, à travers son programme de développement économique, s’intéresse aux projets de micro-financement au Burkin-Faso, au Kenya et au Mozambique.

Devant cet engouement international, les initiatives locales se sont également développées. Au Sénégal, la Caisse populaire de crédit et d’épargne finance de nombreux projets. À cet effet, le portail sénégalais de la microfinance a été créé par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Au Togo, la FUCEC (structure de microfinance) ne cesse de son côté de soutenir les projets des Togolais moyens à travers son programme « épargne et tontine ». Aujourd’hui, d’autres institutions de microfinance se sont ajoutées à la liste.

En plus de 30 ans d’existences, les institutions de microfinances dans les pays du sud, ont permis l’amélioration des services sociaux élémentaires de la santé, de l’éducation, de l’assistance aux familles…Cependant, la microfinance ne représente qu’une des armes de lutte contre la pauvreté ; malgré tous ces efforts, certaines régions du monde restent exclues de ces systèmes de financement. Le chemin reste long à parcourir.

Adjo AZIADOUVO