Togo : Le réseau RAFAD forme 25 producteurs agricoles sur les bonnes pratiques agroécologiques et la production de biofertilisants

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Lancé le 19 mai dernier par le Réseau des Associations de Femmes en Action pour le Développement (RAFAD), le projet « Amélioration de la fertilité des sols et renforcement des moyens d’existence de la coopérative Essosolim du village de Féouda dans la commune de Kozah 2 » entre dans sa phase de réalisation. L’initiative, qui s’engage à améliorer la fertilité des sols de Féouda, travaille à atteindre cet objectif. C’est dans ce cadre que 25 membres de la coopérative et des producteurs agricoles du village bénéficiaire du projet ont été formés sur les bonnes pratiques agroécologiques, ainsi que les techniques de production et l’utilisation des biofertilisants.

La formation, tenue du 19 au 21 juillet, s’est déroulée sur le site du champ école créé par le projet pour les démonstrations de bonnes pratiques agricoles.

Une étape de la formation sur la production du compost

A en croire les responsables du réseau des associations de Femmes RAFAD, elle se justifie par la nécessité de restaurer les terres agricoles du village de Féouda, devenus infertiles en raison de l’utilisation accrue des engrais chimiques. L’idée est de contribuer à accroître les rendements des producteurs agricoles de la coopérative Essosolim.

En effet, la baisse de rendement des cultures vivrières a eu des impacts négatifs sur les membres de la coopérative, particulièrement les femmes, les obligeant à abandonner la culture du manioc et du maïs depuis cinq ans. Parmi les causes identifiées comme étant à l’origine de cette situation, figurent, entre autres, l’utilisation des engrais chimiques qui a eu des effets néfastes sur la fertilité des sols, ainsi que la non disponibilité de la fumure organique dont l’usage avait donné des résultats satisfaisants, il y a quelques années.

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A travers cette formation de trois jours, basée sur la pratique et assurée par un technicien agricole, il s’agissait d’amener les 25 producteurs agricoles bénéficiaires à se familiariser avec les bonnes pratiques agroécologiques et à comprendre l’importance de l’utilisation du compost dans l’agriculture.

« Dans le champ école, il a été proposé trois spéculations à savoir le champ de maïs, le champ de manioc et le champ de soja. Et pour amener les participants à la formation à se rendre compte des avantages de l’utilisation des biofertilisants, les parcelles ont été divisées en deux parties dont une partie traitée avec de l’engrais chimique et l’autre avec de l’engrais organique. Cette expérience leur a permis de constater que les cultures des parcelles traitées avec du compost poussent et grandissent mieux que celles des parcelles traitées avec de l’engrais chimique », fait savoir Amida Lokou Tchamdja, Coordinatrice du réseau RAFAD.

Le technicien agricole en pleine séance pratique avec les bénéficiaires de la formation

Pour permettre aux producteurs agricoles de la coopérative Essosolim d’avoir régulièrement de l’engrais organique sous la main, ces derniers ont été formés sur les différentes techniques de production du compost, notamment la production du compost à base du Mycotri et d’autres matières locales. Un technicien agricole spécialisé en techniques de production et de l’utilisation du compost a été sollicité à cet effet.

« Ce que nous leur avons appris de façon résumée, est que pour fabriquer du bon compost, il faut, de préférence, choisir un cadre où il y a de l’ombre ou un coin où il n’y a pas beaucoup de lumière. En plus, le lieu de production du compost doit se situer à côté d’un point d’eau. Les éléments qui entrent dans la fabrication sont le bois sec, le coco, le fumier, la matière sèche et la matière verte. Le bois sec permet d’avoir dans le compost suffisamment de carbone qui favorise la fertilité du sol », explique Atassim Koukou, le formateur.

Après cette formation, le souhait des responsables du réseau RAFAD est de voir les membres de la coopérative Essosolim maîtriser totalement les bonnes pratiques agroécologiques considérées comme plus respectueuses des écosystèmes et des sols. Une autre attente est de voir chacun des participants à la formation disposer d’une fosse compostière dont il pourra se servir en cas de besoin.

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Photo de famille avec l’ensemble des participants à la formation

Pour rappel, le projet « Amélioration de la fertilité des sols et renforcement des moyens d’existence de la coopérative Essosolim du village de Féouda dans la commune de Kozah 2 » est financé par le Programme de Microfinancements du Fonds pour l’Environnement Mondial (PMF/FEM) pour une durée de 24 mois.

Outre cette formation, il prévoit également d’autres activités dont la restauration du couvert végétale de Féouda par le reboisement ou encore l’élevage des volailles et petits ruminants, source de fumier pour le compostage. Le projet prévoit également l’amélioration de la fabrication du savon à base des plantes naturelles en vue d’assurer l’autonomisation des membres de la coopérative Essosolim et garantir la sécurité alimentaire.