Togo : De l’informel au formel, CSI-Afrique et centrales syndicales s’activent pour une transition réussie

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Selon un récent rapport publié par le Fonds monétaire international (FMI), le marché informel représente entre 20 et 30% du produit intérieur brut (PIB) du Togo. En Afrique subsaharienne, ce secteur est une composante essentielle de la plupart des économies avec une contribution au PIB qui s’échelonne entre 25 % et 65 %. Au vu de ces réalités, la CSI-Afrique estime qu’il est impératif pour le mouvement syndical de trouver les meilleures stratégies pour regrouper les travailleurs de l’économie informelle et les aider à mieux s’organiser pour leur épanouissement.

L’atelier national de formation de la coordination des centrales syndicales du Togo qu’elle organise depuis le mardi 30 novembre, en collaboration avec son partenaire, l’Institut Belleville de la CFDT, veut contribuer à l’atteinte de cet objectif.

Il s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme de la CSI-Afrique (Organisation Régionale Africaine de la Confédération Syndicale Internationale) qui porte sur les acteurs de l’économie informelle et est axé sur le thème « Analyser l’évolution de l’économie informelle et des expériences de syndicalisation ».

Table d’honneur lors de l’ouverture de l’atelier

A en croire ses organisateurs, cette rencontre de 4 jours, qui se tient à Lomé, entend prospecter des pistes et des perspectives nouvelles en dotant les membres des centrales syndicales du Togo de meilleures stratégies pouvant leur permettre de regrouper les travailleurs de l’économie informelle en leur sein.

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« Au cours de cette rencontre, nous allons parcourir l’évolution de l’économie informelle au Togo et les expériences de syndicalisation que les centrales syndicales ont déployé dans notre pays. En 2015, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a adopté la recommandation 204 qui porte sur la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle. Durant les travaux, nous allons voir quelles sont les avancées significatives que nous avons enregistrées au Togo en ce qui concerne cette transition et allons partager ces expériences pour voir ce qui reste à faire », explique Emmanuel Agbénou, Secrétaire général de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Togo (CSTT).

Martine Roy, Déléguée générale de l’Institut Belleville

L’essentiel des formations programmées au cours de cet atelier sera assuré par une délégation de l’Institut Belleville de la CFDT qui partagera l’expérience française avec les participants.

« Le Covid-19 nous a permis de nous rendre compte que l’économie informelle est très fragile parce que les mesures sanitaires mises en place l’ont totalement affaibli et que les travailleurs de l’informel ont besoin de protection sociale. Nous n’allons pas faire du copier-coller de comment ça se passe en France. Nous allons apporter notre contribution en nous basant sur comment les choses se passent au Togo et quelles réponses on peut apporter pour que les travailleurs et travailleuses de l’informel puissent avoir des droits en vue de leur protection », indique Martine Roy, Déléguée générale de l’Institut Belleville.

Pour Joseph Towé, Coordonnateur du programme organizing CSI-Afrique, les organisations syndicales ne trouvent leur justification et leur contre-pouvoir que dans le nombre de membres qu’elles ont.

Vue des participants à la rencontre

« Comment pourrons-nous justifier d’être des organisations syndicales et de laisser en marge l’organisation d’un pan important de ceux qui sont censés être nos membres potentiels, c’est à dire les travailleurs de l’économie informelle », s’interroge-t-il. Pour M. Towé, il est nécessaire que des stratégies appropriées soient mises en place au niveau des organisations syndicales pour sortir les acteurs du secteur informel de la précarité, améliorer leur part contributive au niveau de l’économie et réduire le niveau de pauvreté de l’Afrique en général.

La rencontre s’achève le vendredi 3 décembre 2021.