Togo – Campagne « Liberté en ligne » : Les organisations de jeunes y ont pris une part active

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Initiée pour lutter contre le harcèlement des filles sur les réseaux sociaux et interpeller l’opinion sur la question, la campagne « Liberté en ligne » a connu une participation active des organisations de jeunes partenaires de Plan International Togo. Campagne digitale, campagne média grand public, formations, les jeunes n’ont pas manqué d’initiatives pour dénoncer les abus subis par les filles et les femmes en ligne et défendre leurs droits à s’exprimer librement sur des sujets qui leur tiennent à cœur.

Tout à commencé avec la célébration, en différé, de la 9ème édition de la Journée Internationale de la Fille au Togo. La cérémonie, qui s’est déroulée à Lomé le 14 Octobre 2020 sous l’égide de la Ministre de l’Action Sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation a surtout permis aux associations de jeunes partenaires co-organisatrices Girls’ Motion, Alafia Jeunes et Youth Panel Lomé, de présenter le rapport mondial de harcèlement des filles en ligne, d’inviter l’assistance à la signature d’une pétition adressée aux responsables des réseaux sociaux et aussi de témoigner de cas de harcèlement auxquels ils sont régulièrement confrontés dans leur engagement pour le leadership féminin.

Lors du lancement officiel de la campagne à Lomé

De plus, Plan International met en œuvre dans le cadre cette célébration, l’initiative ‘Filles Aux Commandes’ qui permet aux filles de 13 à 24 ans de remplacer sur une période donnée, de hauts responsables des structures du Togo pour renforcer leur leadership. Cette expérience permet aux filles participantes de se redécouvrir, de changer de paradigme en termes de leur vision d’avenir, d’aspirer à de grandes ambitions et de se donner désormais le moyen pour les réaliser.

Cette année, l’initiative a connu un événement majeur, avec l’organisation d’un webinaire national qui a rassemblé plusieurs filles aux commandes à leurs rangs et titres respectifs, le Coordonnateur du Système des Nations-Unies au Togo, la ministre de l’Action Sociale et de l’Alphabétisation, autour d’une discussion en ligne sur le thème « liberté en ligne », le 29 Octobre 2020. Ce fut également l’occasion de revenir sur le rapport mondial de harcèlement subi par les filles et de recevoir des conseils pratiques pour se protéger en ligne.

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Le rapport qui met la lumière sur les abus subis par les filles en ligne …

Plan International se questionne sur les obstacles au leadership des filles et des jeunes femmes surtout dans le contexte de crise actuelle liée à la COVID-19 qui a accentué l’utilisation des réseaux sociaux et de l’internet. Il a donc mené une étude auprès de 14 000 filles dans 22 pays du monde dont le Togo.

Les résultats de cette étude ont révélé que les filles sont affectées par deux types de harcèlement en ligne. En plus d’être harcelées pour leur présence en ligne, elles le sont aussi pour leur engagement à être activistes sur les réseaux sociaux. Plus de la moitié des filles enquêtées affirment avoir été harcelées au moins une fois, et une fille sur 4 se sent physiquement en danger en ligne.

Pourquoi l’égalité pour les filles et les jeunes femmes en ligne est-elle importante ?

Parce que comme tout individu, toute fille/femme méritede vivre dans un environnement qui lui garantit un développement harmonieux et où elle peut participer librement aux questions qui affectent sa vie.Elle mérite mêmerespect, considération et opportunités quel que soit le cadre pour se réaliser et contribuer au développement durable de sa communauté. Or, il est ressorti dans les résultats du rapport que le harcèlement en ligne empêche le leadership des filles et des jeunes femmes, les réduit au silence et engendre des conséquences psychologiques graves chez elles. Il est temps que ça change !

L’engagement des organisations des jeunes

Les organisations d’enfants etde jeunes notamment : Girls Motion, Alafia Jeunes, Youth PanelLomé dans la lutte pour la liberté des filles en ligne se sont engagées à travers deux activités stratégiques : une campagne digitale, une campagne média grand public (télévision- radio, magazine, etc.)

Ces deux activités ont pour but d’informer et de sensibiliser la population, particulièrement les jeunes sur le phénomène, ses conséquences sur les victimes, et surtout comment faire face à un cas de harcèlement en ligne en tant que victime, témoin, parent ou proche de la victime. L’un des éléments clés de cette sensibilisation est aussi d’informer la population sur l’existence de la Cellule de Lutte contre la Cybercriminalité qui est une cellule dédiée aux investigations et à la punition de tous les crimes et délits commis en ligne, dont le harcèlement, et de la Loi 2028-026 portant sur la cybersécurité et la lutte contre la cybercriminalité adoptée par le Gouvernement Togolais depuis 2018.

Renforcement de capacité des jeunes…

Un atelier de formation sur la cybersécurité et la protection des données personnelles a été assurée par Plan International Togo pour outiller les organisations de jeunes dans leur activisme en ligne. Les bénéficiaires de cette formation devront organiser à leur des séances de restituer auprès de leurs pairs.

Quelques témoignages sur le harcèlement en ligne

« Dès que je m’exprime sur des questions de féminisme, je déclenche une avalanche de commentaires offensants et haineux ; des fois ce sont des menaces en insistant sur le fait qu’ils savent là où j’habite où là ou mon frère fréquente. Ce qui est dérangeant, c’est que ces commentaires ne vont pas dans le sens de débat d’idées mais sont des attaques contre toi basées sur ta condition de femme. »

« Un de mes camarades n’appréciait particulièrement pas que je parle des questions de genre sur les réseaux sociaux. Un beau jour il prend une photo sur mon profil avec des insultes et des commentaires dégradants pour ma personne. Ceci m’a tellement touché mentalement que j’ai quitté Facebook pour près de 4 ans. Ce n’est que récemment avec l’appui et le suivi de deux personnes dans le domaine que j’ai recréé mon compte et que je recommence à l’utiliser. Mais les commentaires déplacés agissent toujours sur ma santé mentale. »

« J’ai subi tellement de harcèlement que je me méfie des réseaux sociaux, surtout Facebook. La simple évocation du nom me donne des frissons. Le plus dure pour moi est cette fois où, un monsieur qui me harcelait a pu je ne sais comment avoir accès à mon compte et à envoyer des vidéos pornographiques à toutes mes connaissances, ça a été un coup dur pour moi surtout professionnellement. Les réseaux sociaux ne sont pas sûrs selon moi. »

Ce programme, dans le cadre particulier de COVID 19 s’est aussi déroulé autour du même thème, et a donc fait privilégier les moyens de communications en ligne pour les échanges entre les filles aux commandes et le mentor. Elle s’est clôturée par un webinaire, le 29 Octobre 2020 qui a réuni toutes les filles aux commandes dans les structures étatiques et onusiennes, qui se sont exprimés sur les mesures que chaque structure a mises ou compte mettre en place pour prendre pour une meilleure lutte contre ce phénomène.

L’appui des jeunes organisations a été rendu possible dans le cadre de leur partenariat avec le projet « Autonomisation des filles et jeunes femmes pour l’engagement citoyen, Girls Lead » financé par Plan International Allemagne.

Lien de la pétition : https://plan-international.org/fr/signer-la-lettre

Rejoignez-nous #GirlsMotion #AlafiaJeunes #YouthPanelLome #FreeToBeOnLine