Sénégal: Les OSC veulent éradiquer les « talibés » par la répression

luzdelsol668
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(Agence Société Civile Média) – Au Sénégal, on ne peut passer un seul jour sans rencontrer dans la rue des élèves d’écoles coraniques que des maîtres ou marabouts envoient mendier pour gagner de l’argent. Ces élèves, en majorité des enfants appelés des talibés, se comptent aujourd’hui par millier. Pour être plus précis, ils sont environ 30 000 à envahir les rues de la région de Dakar chaque jour. Et pour éradiquer le phénomène, les autorités sénégalaises ont pris, en juin 2016, la décision de retirer ces enfants de la rue pour les ramener à leurs familles. Six mois après, même si certains d’entre eux ont quitté les chaussées de Dakar pour se réfugier dans un centre géré par l’Etat sénégalais en attendant de retrouver leurs parents, beaucoup en sont encore à mendier dans la capitale en dépit des opérations de police. C’est dire combien de fois le phénomène est difficile à stopper.

Toutefois, certains acteurs de la société civile ont une idée de comment l’Etat du Sénégal devrait procéder pour mettre un terme au phénomène. Mamadou Wane, coordonnateur de la Plateforme pour la promotion et la protection des droits de l’homme (PPDH), qui s’occupe de cette question depuis des années, préconise la répression.

« Il faut qu’il y ait ce qu’on appelle la répression. Tant qu’il n’y aura pas une poursuite, qu’on ne traque pas ceux qui sont les auteurs de traite des enfants – parce que c’est une question de traite – le problème ne sera pas solutionné et je travaille sur cette question depuis plus de 20 ans », a-t-il dit à nos confrères de Rfi. La PPDH est une coalition de 40 organisations sénégalaises spécialisées dans la défense des droits de l’enfant.

Dans un rapport publié en milieu d’année passée, Human Right Watch (HRW) a indiqué que lors des six premiers mois de l’année 2016, au moins cinq enfants qui vivaient dans des écoles coraniques résidentielles sont morts, prétendument après avoir été battus par leurs maîtres, aussi connus sous le nom de marabouts, ou dans des accidents de la circulation alors qu’ils étaient contraints à mendier. En 2015 et en 2016, poursuit l’organisation de défense des droits humains, des dizaines de ces enfants, appelés talibés, ont également été sévèrement battus, enchaînés et victimes d’abus sexuels ou d’agressions violentes alors qu’ils mendiaient. Et d’ajouter que ces décès et les autres abus commis mettent en lumière combien il est urgent que le gouvernement sénégalais punisse les personnes responsables d’abus et réglemente les écoles coraniques traditionnelles, appelées daaras.

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