Le RESYNAM-Togo passe en revue les plans d’action des stratégies de migration du Togo

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Quelques années après leur élaboration par le gouvernement togolais, ou en est-on avec la stratégie nationale de migration et développement et la stratégie nationale de migration professionnelle ? La question a été au cœur d’un atelier organisé lundi 20 décembre par le RESYNAM-TOGO (Réseau Syndical National pour la Migration au Togo). La rencontre s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des migrants et a réuni une vingtaine de leaders syndicaux à Lomé.

Les deux stratégies susmentionnées, il faut le rappeler, ont été élaborées respectivement en 2016 par le ministère de la Planification et du Développement et en 2017 par le ministère de la Fonction Publique, du Travail et du Dialogue Sociale. Ceci en lien avec le pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.

Alors qu’elles ont, chacune, été dotées d’un plan d’action, il s’agissait, à travers l’atelier organisé par le RESYNAM-Togo, de faire le point sur la situation, afin d’apprécier les avancés, identifier les manquements, et réfléchir ensemble sur les actions à mener pour une réussite de la mise en œuvre de ces deux stratégies nationales.

Emmanuel Agbenou, point focal du RESYNAM-Togo

« Nous avons voulu inviter les responsables de ces deux ministères pour ensemble faire avec eux le suivi-évaluation en ce qui concerne la mise en œuvre de ces plans, voir ce qui a été déjà fait, ce qui reste à faire et les difficultés rencontrées. Il s’agit aussi de voir comment les responsables syndicaux que nous sommes pouvons nous y impliquer à travers la structure technique qu’est le RESYNAM-Togo. Il faut dire que les syndicats, qui ont pour mission de défendre les droits des travailleurs et de protéger leurs intérêts, ont également en charge la protection des droits des travailleurs migrants. Il y en a plein au Togo et nous travaillons avec eux », a indiqué Emmanuel Agbenou, point focal du RESYNAM-Togo.

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L’atelier a donc permis aux leaders syndicaux de formuler des résolutions et recommandations pour une meilleure réussite de la mise en œuvre des stratégies nationales de migration. Il a également été l’occasion d’expliquer aux organisations syndicales quelles peuvent être leurs contributions et apports pour cette réussite.

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Invité à l’atelier, Loking Kondo, Directeur général de l’emploi du Togo, a annoncé au RESYNAM la création du Comité de suivi de la migration depuis septembre 2021. Les membres de ce Comité ont été nommés en novembre.

« Ce comité est la cheville ouvrière de notre stratégie de migration. Et même s’il a été mis en place récemment, il fera ce qu’il pourra pour essayer de sensibiliser et les acteurs à la migration et les acteurs au retour sur les voies pouvant permettre d’aboutir à une migration régulière, sans risque et sans violation de droits fondamentaux », a-t-il expliqué.

A noter que les participants à l’atelier sont issus de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Togo (CSTT), de la Confédération Nationale des Travailleurs du Togo (CNTT), de l’Union Nationale des Syndicats Libre du Togo (UNSIT), de l’Union Générale des Syndicats Libres du Togo (UGSL), de la Confédération Générale des Cadres du Togo (CGCT), du Groupe des Syndicats Autonomes (GSA) et de la Synergie des Travailleurs du Togo (STT).

Loking Kondo, DG de l’emploi du Togo

Selon l’INSEED, le nombre d’immigrés étrangers résidant au Togo a fortement augmenté entre 2000 et 2017, passant d’environ 125 000 à plus de 283 000 en 2017 (+115 %). Sur ce total, seuls 5 308 travailleurs immigrés (2,2 %) sont en situation régulière au niveau de l’administration du travail (enregistrement du contrat du travail). Ce faible taux d’enregistrement démontre qu’une des caractéristiques de l’immigration au Togo est qu’elle demeure largement spontanée et irrégulière. Aussi, ces données démontrent à suffisance que le Togo doit travailler sur la question de la migration.