Togo : « L’Afrique, les OGM et Bill Gates », l’OADEL expose les dangers et impacts des Organismes génétiquement modifiés

Jean de Dieu SOVON
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(Société Civile Médias) – Après la projection qui a sensibilisé sur les effets néfastes des pesticides chimiques, place à un autre film tout aussi intéressant et intitulé « L’Afrique, les OGM et Bill Gates ». A travers ce court-métrage de 52 minutes projeté le samedi 21 octobre dans le cadre du Festival de Films ALIMENTERRE, l’Organisation pour l’Alimentation et le Développement Local (OADEL) a voulu sensibiliser le public sur les dangers liés aux Organismes génétiquement modifiés (OGM) et leurs impacts sur la santé et l’environnement. La projection a réuni des acteurs de la société civile et acteurs étatiques et a été suivie d’un débat.

Menée pendant trois ans, l’enquête que dévoile ce film révèle comment la fondation Bill et Mélinda Gates est devenue le principal financeur des expérimentations de génie génétique conduites en Afrique. Alimentée en partie par les dividendes de ses investissements dans les multinationales de l’agrobusiness, sa fondation finance des recherches qui y sont menées sans contrôle, notamment sur les gènes du maïs et du manioc ainsi que sur la modification génétique des moustiques. Le documentaire souligne aussi le rôle trouble joué par l’Europe dans cette aventure.

Pour Maxwell Atidegah, coordonnateur des programmes à l’ONG OADEL, cette projection vient répondre à plusieurs questions que se posent la population.

Une partie du public présent

« Généralement, quand nous parlons des questions alimentaires, la population a beaucoup de questions pour lesquelles elle ne trouve pas de réponses. Parmi ces questions, on en trouve sur les OGM. Est-ce qu’on a des OGM au Togo ? Si oui, quelle en est la conséquence sur notre santé ? Est-ce que certaines de nos maladies sont dues à ces OGM, est-ce que notre agriculture sera dépendante de cette technologie que nous ne maitrisons pas ? Cette projection est une occasion pour nous d’exposer aux populations ce que la science et les organismes de recherches font concernant ce volet de l’alimentation et de recueillir les questions qui les préoccupent concernant les OGM », a-t-il fait savoir.

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Pour que la thématique soit bien comprise des participants, divers acteurs ont été associés à l’initiative notamment des acteurs étatiques, de la société civile, les CDQ et les autorités de la Commune du Golfe 1. Ces derniers ont participé pleinement aux échanges et discussions axé sur l’utilisation des OGM en Afrique.

Selon Dr Ekanao Tedihou, ingénieur agronome de formation, spécialiste en phyto-patologie à l’Institut togolais de recherche agronomique (ITRA) et au laboratoire de défense des cultures et sécurité, cette pratique est à ces débuts sur le continent.

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Lors des débats

« C’est maintenant que dans beaucoup de pays, les textes réglementaires sont en train d’être mis en place ainsi que les contours de ces lois d’où l’hésitation de certains spécialistes à se  prononcer sur la question. Certains pays comme le Ghana, le Nigeria ont déjà des produits OGM ou sont déjà en processus d’adoption. Mais au Togo, nous n’avons pas encore reçu de demande d’introduction d’OGM dans le pays », a-t-il souligné, estimant que les OGM ont aussi un but autre que ce qu’on pense souvent.

« Il faut plutôt attendre quelques années pour savoir si un OGM a rempli le but pour lequel il a été introduit. Imaginez qu’il n’y a plus de paludisme au Burkina Faso, les OGM auraient atteint leur but. Ceux introduits pour la pro-vitamine A, si ça résolve le problème de vitamine chez les enfants qui sont anémiés en vitamine A, on aurait atteint un but. Peut-être qu’il vaut mieux pour nous attendre et voir les résultats avant de nous jeter dedans », précise-t-il.

Alors que certains tentent de vanter leur utilité, force est de constater que les OGM représentent un véritable risque pour la santé et l’environnement. Plusieurs études ont révélé des signes de toxicité des OGM sur les reins et le foie par exemple. D’autres études démontrent des effets toxiques, tels que des lésions des organes.

Comme pour la santé humaine, il est convenu que la culture d’OGM non contrôlée peut entraîner de nombreux risques environnementaux. La modification de certaines plantes peut par exemple provoquer des croisements avec des variétés sauvages, qui pourront ensuite se développer de façon incontrôlée dans la nature