Togo / Christian Trimua : « Le terrorisme est actuellement l’ennemi principal des droits de l’homme »

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Présentant, le jeudi 2 mars dernier, la situation des droits de l’Homme au Togo à la 52e session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, Christian Trimua n’a pas manqué d’exposer les avancées du Togo depuis son dernier passage devant le groupe de travail de l’EPU en janvier-février 2022. Toutefois, le ministre togolais en charge des Droits de l’homme s’est surtout focalisé sur les défis qui se posent à son pays dans la réalisation des droits humains. Parmi ces défis, figure le terrorisme et l’extrémisme violent.

Alors que le Togo est confronté, dans sa partie septentrionale, à des attaques terroristes d’envergure depuis bientôt un an, M. Trimua a notamment décrit la situation devant le Segment de Haut Niveau du Conseil des droits de l’homme.

« Dans nos régions, le terrorisme est actuellement l’ennemi principal de droits de l’homme. Il décime des familles, déplace des villages, ferme des écoles et des hôpitaux, pervertit la jeunesse, empêche les semences et détruit les récoltes et crée l’instabilité sociopolitique. Il est dévastateur pour les droits humains », a-t-il relevé.

D’après le ministre, face aux attaques et incursions terroristes répétées sur son territoire, le gouvernement togolais a mobilisé d’importants moyens militaires, mais aussi socioéconomiques et financiers pour y faire face. Et d’énumérer, entre autres mesures, le plan d’urgence pour la région des Savanes qui vise à renforcer la résilience des populations des zones concernées contre les discours et les actions djihadistes.

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« Néanmoins, il faut reconnaître que toutes ces actions sont orphelines d’une coopération internationale franche et sincère. Nos discours et dynamismes dans cette salle du Conseil, au-delà des résolutions auxquelles elles donnent lieu, doivent nous conduire à l’action sur le terrain, avec la même franchise et la même détermination, dans le respect des souverainetés, c’est-à-dire une action coordonnée entre partenaires internationaux ayant pour unique but d’arrêter ce cycle infernal de violences », a-t-il indiqué.

Les deux autres défis majeurs qui se pose au Togo dans la réalisation des droits de l’Homme, selon le ministre Trimua, sont d’une part la situation économique et financière mondiale, qui, avec ses corollaires liés à la vie chère et à la flambée des produits de première nécessité, impacte directement les droits sociaux et économiques de nos populations. D’autre part, il y a le contexte sanitaire difficile marqué par la pandémie de la COVID-19. Un défi actuel aux droits humains en ce sens que son spectre plane toujours sur la société togolaise et ses effets sont encore vivaces.

Des défis, mais aussi des avancées

Abordant les avancées notables que le Togo a connu sur le plan de la protection et la promotion des droits humains depuis son dernier passage devant le groupe de travail de l’Examen Périodique Universel (EPU), Christian Trimua a énuméré, entre autres, le renforcement des institutions démocratiques, la constitutionnalisation de l’abolition de la peine de mort et de la peine à perpétuité ; d’importantes réformes visant la protection de la femme et de la jeune fille, dont la prévention et la répression des violences basées sur le genre. Et d’ajouter que le Togo vient d’élaborer un avant-projet de loi sur la reconnaissance et la protection des défenseurs des droits humains. Ce texte définit le cadre légal permettant de structurer, organiser, professionnaliser et protéger les défenseurs des droits de l’homme.

« Ces avancées méritent d’être consolidées. Ceci n’est possible que si nous parvenons à relever ensemble, dans une coopération internationale franche, sincère, respectueuse des choix souverains des uns et des autres, les défis cruciaux que je viens de souligner », a-t-il conclu.