Togo : « Le Prix à payer », un programme inédit de NADDAF pour aider les jeunes à s’inspirer des références nationales

Jean de Dieu SOVON
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(Société Civile Médias) – Avoir une vie professionnelle réussie et un parcours qui force l’admiration et le respect nécessite une constance dans le travail bien fait. Détermination, rigueur, sacrifice, dépassement de soi, doivent, dans ce cas, être les qualités à avoir pour sortir de sa zone de confort, affronter les réalités de la vie, avant d’être une réussite et un exemple pour la jeune génération. C’est ce niveau que l’association NADDAF (Nouvelles Alternatives pour le Développement Durable en Afrique) veut pousser les jeunes à atteindre à travers le programme « Le Prix à payer » dont la première édition s’est tenue ce mercredi 28 décembre 2022 à Lomé.

L’initiative vise à inciter les jeunes à s’inspirer de la vie et du parcours des personnalités et réussites du pays afin d’affronter les défis auxquels ils font face dans leurs jeunes parcours.

Vue des participants à la rencontre

« Le Prix à payer est un programme qui se veut être un cadre de partage inédit. C’est un cadre qui s’appuie plus sur les expériences de vie de certaines célébrités, de personnes qui, dans leurs différents domaines, ont eu du succès, ont réussi leur vie professionnelle, ont marqué le temps. Ce sont ceux-là qui viennent partager leurs expériences avec la jeunesse », explique Bernard Bokodjin, coordinateur national de NADDAF.

M. Aboka (3e à partir de la gauche) et les trois personnalités qui ont échangé avec les jeunes

Admiratifs des personnes et personnalités ayant réussi dans leur domaine, les jeunes ont souvent tendance à vouloir leur ressembler. Mais ils ignorent  tout de leur parcours depuis leur enfance, en passant par leur parcours scolaires, universitaires ou leurs formations, leurs débuts dans la vie professionnelle et les difficultés qui ont émaillées leur chemin. Autant d’information que les jeunes doivent avoir pour savoir se frayer le chemin de la réussite.

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Nora Da-do Pyalo Noviékou, coordinatrice nationale du réseau WANEP Togo, lors de son intervention

« L’idée derrière ce programme est d’arriver à montrer aux jeunes la réalité ou le vécu de ces personnes. Les différentes formations en leadership et en renforcement de capacités sont de bonne chose mais il faut leur montrer la réalité et le long parcours de ces célébrités et personnalités qui les inspirent et qu’ils admirent tant. Les sacrifices qu’ils ont dû faire avant d’en arriver là. Tout cela doit servir de leçon. Que ces jeunes sortent de leur zone de confort, affrontent les défis et comprennent qu’il y a forcement un sacrifice à faire, un prix à payer », insiste Bernard Bokodjin.

Pour cette première édition dudit programme, trois références nationales ont partagé leurs parcours avec les participants. Il s’agit de Noël Kokou Tadegnon, journaliste, correspondant de plusieurs médias internationaux et président de la Fédération togolaise de Volleyball ; Da-do Pyalo Noviekou, coordinatrice nationale de Wanep Togo ; et le Professeur Vincent Agbovi, sociologue et consultant international.

À l’unanimité, ces trois références, dans leur intervention, n’ont pas manqué de toucher du doigt la culture de la paresse, devenue une habitude chez les jeunes togolais. Tout en partageant avec eux leurs victoires et leurs réussites, les jeunes ont eu aussi l’opportunité de découvrir les échecs essuyés par ces références qui, à un moment de leur parcours, ont dû payer le prix fort pour être au niveau où ils sont actuellement.

Professeur Vincent Agbovi, sociologue et consultant international

« Les jeunes doivent apprendre aussi à oser et ne pas s’enfermer dans leur zone d’étude. Ils ne doivent pas rester planqués devant une porte fermée mais chercher des moyens pour aller de l’avant. Moi j’ai osé en étant au lycée et j’ai été recruté pour faire partir d’une rédaction en tant que journaliste. Et c’est là que mon aventure a commencé. J’ai appris sur le tas avant de saisir l’opportunité de se faire former en journalisme. Tout est question d’objectif et de ce qu’on veut dans la vie », explique Noel Kokou Tadegnon.

Par ailleurs, ceux qui ont été inspirés par l’excellence de ces trois références n’ont pas manqué de témoigner pour le grain de changement positif que ces derniers ont semé en eux.

Entre autres, Da Dédé de Nana FM, Patrick Degbevi de Wadr radio basée à Dakar, Carlos Tobias et Christian Barrigah, tous des journalistes, ont témoigné de la rigueur et du travail bien fait de Noel Tadegnon.

Mme Noviékou, quant à elle, a reçu les éloges d’André Kangni Afanou, Cyril Komlan, Confort Kabissa et de Laure Amana, tous des acteurs de la société civile togolaise et pas des moindres.

Le professeur Vincent Agbovi a, lui, reçu le vibrant hommage de ses collègues et anciens étudiants pour son excellence et sa détermination à obtenir le meilleur dans tout ce qu’il fait.

Présent à cette rencontre, Kossi Aboka, maire de la commune du Golfe 7, n’a pas manqué de féliciter les organisateurs et d’apporter son soutien à l’initiative.

« Je félicite l’association NADDAF pour une telle initiative. Notre pays en a besoin. C’est un programme qui permettra aux jeunes de s’éloigner du gain facile et de voir la réalité en face. La paresse est devenue leurs partages au quotidien alors qu’il y a plein d’exemples qui doivent les orienter. J’encourage NADDAF à étendre ce programme aux autres régions du pays pour un changement de mentalité de tous les jeunes du Togo », a confié M. Aboka.

Intervention de Noel Kokou Tadegnon, journaliste et actuel président de la Fédération Togolaise de Volleyball

Entrepreneur et participant à la rencontre, Amavi Messan Kossi a su tirer des leçons de la rencontre.

« Je suis étudiant et également entrepreneur. Vu les difficultés que j’éprouve au quotidien, je me suis dit qu’il faut que j’ai d’autres informations pour booster mon entreprise. Je trouve l’événement opportun en ce sens où il m’a permis de bénéficier d’autres astuces et clés pour mon développement. De tous ces échanges, je retiens que ça n’a jamais été facile pour personne. Nous devons arriver à surmonter les difficultés et défis rencontrés pour forger notre personnalité », retient-il.

La mobilisation des jeunes pour cette première expérience du programme « Le Prix à payer » montre déjà qu’ils ont cette volonté d’apprendre. Qu’ils soient impactés et changent leur mentalité reste la grande attente des organisateurs.

Bernard Bokodjin échangeant avec les participants

NADDAF compte garder contact avec l’ensemble des participants dans le but de les suivre. L’association reste toutefois disponible pour ceux et celles qui souhaitent être accompagnés pour mesurer, d’ici un an, quel changement ce programme a provoqué.