Mali : Pour Alioune Tine, « la détérioration de la situation sécuritaire globale a dépassé le seuil critique »

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali, Alioune Tine ne se montre guère optimiste. De passage au bureau des Nations Unies à Genève à l’occasion de la présentation de son rapport au Conseil des droits de l’homme, le Sénégalais estime que « la détérioration de la situation sécuritaire globale au Mali a dépassé le seuil critique ».

A en croire Alioune Tine, qui se confiait à nos confrères d’ONU Info Genève, le Mali subit, depuis 4 mois, une grave recrudescence de la violence. Celle-ci, d’après lui, est perpétrée non seulement par les soldats djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État Islamique (EI), mais aussi par les groupes communautaires et les forces maliennes.

Exprimant sa vive inquiétude au sujet d’informations non confirmées selon lesquelles des membres des forces armées maliennes et du personnel militaire privé russes auraient exécuté des dizaines de civils lors d’une opération militaire du 27 au 31 mars, à Moura, dans la région de Mopti, Alioune Tine, dans un communiqué, « demande aux autorités maliennes de mener dans les meilleurs délais une enquête approfondie, indépendante, impartiale et efficace sur toutes les violations présumées ».

Alors qu’il a souligné, le 29 mars dernier devant le Conseil des droits de l’homme, le manque d’enquêtes, la lenteur des procédures judiciaires et l’absence de juges d’instruction, Alioune Tine pense que « le grand problème aujourd’hui, c’est l’impunité » des groupes armés.

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Et d’ajouter que le retrait de l’opération militaire Barkhane, ainsi que ses 6.000 hommes et ses ressources matérielles, « va accentuer la vulnérabilité du Mali ». Alioune Tine appelle donc à renouveler le dialogue entre la France et le Mali, « qui sont de vieux amis ».

Le Sénégalais avertit également sur la présence présumée du groupe paramilitaire Wagner sur le territoire national : « il faut faire attention à ce qu’il n’y ait pas d’effets pervers du basculement géopolitique mondial au Mali », relève-t-il.