Sommet Afrique-France : Pourquoi l’Elysée a-t-elle fait la part belle à la société civile ?

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Sommet Afrique-France nouveau format ! Pour la première fois depuis 1973, aucun chef d’État du continent n’a été invité à cette grande rencontre qui se tient ce vendredi 8 octobre à Montpellier. Cette fois, Emmanuel Macron a choisi de faire la part belle à la société civile africaine.

Environ 3 000 participants, dont plus d’un millier de jeunes africaines, sont attendus à cette rencontre qui entend mettre ensemble les sociétés civiles africaine, française et de la diaspora, sur des sujets économiques, culturels et politiques, organisés en tables rondes. Selon l’Elysée, il s’agira d’échanger avec «les forces vives qui représentent l’avenir de la relation entre l’Afrique et la France».

La présidence française indique également que ce sommet doit permettre de « refonder » la relation entre la France et l’Afrique, « d’écouter la parole de la jeunesse africaine » et de « sortir des formules et des réseaux obsolètes ». En clair, l’idée est de rompre, encore et toujours, avec la « Françafrique », ses pratiques opaques et ses réseaux d’influence.

Alors que la présence française en Afrique est de plus en plus contestée par la jeune génération, l’Elysée assure qu’aucune question qui fâche ne sera évitée lors de cette rencontre, notamment l’intervention militaire française au Sahel, de plus en plus décriée; la question migratoires qui engendre en ce moment des relations tendues entre la France et l’Algérie; le soutien de la France a des régimes africains dictatorials et peu enclin aux pratiques démocratiques etc.

Si l’organisation de ce sommet sans chefs d’Etats africains est qualifié de « rupture en trompe-l’œil » par certains intellectuels africains, d’autres acteurs y voient «une première étape » vers le changement attendu par les Africains.
«On espère qu’Emmanuel Macron et la diplomatie française entendront davantage les propositions de la société civile», a déclaré sur RFI, Laurent Duarte, coordinateur de la campagne « Tournons la page », un réseau d’ONG en Afrique francophone qui se battent pour l’alternance démocratique.