Togo : Pour l’éradication des VBG, PASDIB forme les femmes leaders des groupements des communes Bas-Mono 1 et 2

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Organisé le 6 septembre dernier, à la suite du lancement du projet “Lutte contre les Violences basées sur le genre et la précarité socio-économique des femmes rurales dans la région Maritime du Togo/commune Bas-Mono 1 et 2”, un dialogue communautaire à permis à l’ONG PASDIB d’avoir une idée des problèmes qui minent l’épanouissement des femmes des deux communes. Il s’agit, entre autres, des difficultés que celles-ci rencontrent dans l’exercice de leurs activités quotidiennes, notamment la commercialisation des denrées alimentaires périssables. Des problèmes auxquels cette organisation veut trouver des solutions. C’est dans ce cadre qu’elle a organisé, le mardi 21 septembre, une formation à l’endroit des femmes responsables des groupements des communes Bas-Mono 1 et 2.

Le dialogue communautaire organisé à Afagnagan le 6 septembre dernier portait sur l’identification des facteurs et des types de VBG auxquels les femmes sont confrontées dans les communes ciblées par le projet. Après cette rencontre, qui a vu la participation de 67 personnes, un certain nombre de femmes leaders des groupements ont été identifiées par l’ONG PASDIB (Programme d’Appui à la Société Civile pour un Développement Intégré à la Base).

Mardi dernier, celles-ci ont vu leurs capacités renforcées notamment sur les VBG, et surtout sur les pistes de solutions qui pourraient permettre de venir à bout du phénomène à l’échelle locale.

Vues partielles des participants à la formation

Mévente faute de débouchées

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En effet, la mévente est l’un des sérieux problèmes auxquels sont confrontées les femmes des communes Bas-Mono 1 et 2, en majorité des agricultrices. Ces difficultés se sont accentuées après la fermeture des frontières suite au Covid-19.

« L’agriculture constitue notre unique activité parce qu’il n’y a qu’elle qui marche un peu dans notre localité. Mais ces derniers temps, les choses deviennent difficiles. Ceci, parce que nous ne trouvons pas de marchés pour écouler les légumes que nous produisons. Résultats, nos récoltes finissent par pourrir, faute de débouchés », se plaint une des femmes responsables de groupement invitées à la formation.

Cette situation, qui rend les femmes économiquement vulnérables, est à l’origine de nombreux cas de VBG constatées dans les deux communes. Ceci, parce qu’elles sont incapables de faire face aux dépenses du foyer et à la scolarité de leurs enfants, d’aider leurs maris et de rembourser les crédits contractés auprès des mutuelles locales pour renouveler leurs contrats de bail du foncier.

Lire aussi : Togo : L’ONG PASDIB s’engage contre les VBG et la précarité socio-économique des femmes dans les communes Bas-Mono 1 et 2

Dieudonné Kossi, au cours de la formation


La formation leur a donc permis, non seulement d’avoir une idée de comment gérer leurs ménages pour éviter les cas de VBG, mais aussi et surtout de maîtriser les techniques de recherche des marchés pour la vente des produits, surtout périssables, dans leurs milieux.

« Nous avons, dans un premier temps, réfléchi sur des pistes, notamment les éléments qui peuvent leur permettre de pouvoir mener des actions dans leurs localités pour éradiquer les VBG qui se présentent sous plusieurs formes », expliquent le formateur, Dieudonné Kossi.

« Vu qu’elles ressentent des difficultés dans l’exercice de leurs activités quotidiennes, notamment dans la commercialisation des denrées alimentaires périssables, la formation a également permis d’explorer des pistes pouvant permettre à ces femmes d’éviter ces désagréments afin de pouvoir asseoir une certaine autonomie économie », ajoute M. Kossi d’après qui des pistes et techniques ont été données aux femmes pour leur permettre de rentrer en contact avec des grossistes afin de pouvoir écouler rapidement leurs produits.

Pour le formateur, le lien direct entre l’autonomisation économique de la femme et les VBG n’est plus à démontrer. Et une fois qu’on agit sur ce côté, on est sûr d’avoir, dans le long terme, des résultats efficaces et durables dans le temps.

Lobbying et plaidoyer auprès des autorités communales et préfectorales du Bas-Mono

Edi Kpogan-Amouzou, Directrice exécutive de l’ONG PASDIB


Au terme de l’atelier de formation du 21 septembre, il est ressorti que des activités de plaidoyer et de lobbying se feront auprès des communes et de la préfecture du Bas-Mono.

« En ce qui concerne le plaidoyer, les femmes vont restituer la formation aux autres membres de leurs regroupements. La formation sera également restituée simultanément aux chefs traditionnels du Bas-Mono 1 et 2. Ensuite, il s’agira de présenter les résultats et faire des propositions à la préfecture afin qu’elle puisse réfléchir sur les démarches à suivre pour lutter contre les VBG dont sont victimes les femmes de ces localités », explique Edi Afi Kpogan-Amouzou, Directrice exécutive de l’ONG PASDIB.

D’après la première responsable de l’ONG PASDIB, des deadlines ont été arrêtés, ainsi qu’un plan de retour pour que les démarches proposées par les femmes au cours de la formation puissent aboutir.

Le projet “Lutte contre les Violences basées sur le genre et la précarité socio-économique des femmes rurales dans la région Maritime du Togo/commune Bas-Mono 1 et 2”, il faut le rappeler, est financé par Urgent Action Fund Africa (UAF-Africa). Plus de 500 femmes des deux localités sont visées par l’initiative.