L’ONG ADESCO en campagne de sensibilisation et de formation pour l’adhésion du Togo au PGO

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Au Togo, l’ONG ADESCO (Appui au développement et à la santé communautaire) veut contribuer à promouvoir la transparence de l’action publique et à renforcer le dialogue entre l’Etat et la société civile pour la co-construction des initiatives de développement. Retenue à la suite d’un appel à proposition lancé par ‘‘Expertise France’’ pour la mise en œuvre du projet « Campagne de sensibilisation et de formation pour l’adhésion du Togo au Partenariat pour le Gouvernement Ouvert (PGO) », cette structure a organisé mardi 17 août un Forum national à l’intention des acteurs de l’administration, des leaders religieux et traditionnels et des OSC, y compris les médias, sur le Programme d’Appui aux Gouvernements Ouverts Francophones (PAGOF). Cette rencontre, qui a permis de sensibiliser les participants sur le Programme, est la première des trois grandes activités prévues dans le cadre de ce projet.

Organisé à Lomé, la capitale du Togo, en collaboration avec les partenaires Expertise France, CFI Développement médias et l’Agence Française de Développement (AFD), ce Forum a également été l’occasion d’éclairer les acteurs invités sur leurs rôles dans le processus d’adhésion du pays au PGO.

Le PGO, il faut le rappeler, est une initiative internationale multilatérale pour la transparence des gouvernements. Ce programme a été inauguré en septembre 2011 et compte aujourd’hui 75 pays membres, ainsi que des ONG et représentants de la société civile.

Table d’honneur lors de la cérémonie d’ouverture du Forum

La France l’a rejoint en avril 2014 en initiant la consonnance francophone du PGO qui est le PAGOF dont l’objectif de « Contribuer à la transparence, l’ouverture et la redevabilité des gouvernements des pays d’Afrique francophone membres du Partenariat pour un gouvernement ouvert ». Il vise, à cet effet, à soutenir et accompagner les administrations et la société civile (dont les médias) des pays d’Afrique francophone membres du PGO dans la réalisation de leurs engagements en lien avec le gouvernement ouvert et l’utilisation des nouvelles technologies en faveur de la transparence et de la redevabilité.

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« Au Togo, ce que fait le gouvernement et les efforts qu’il déploie ne sont pas connus par le citoyen la plupart du temps. Prenons l’exemple de la gestion de la Covid-19. Pour 2020, l’Etat a doublé les ressources du ministère en charge de la Santé. Mais combien de Togolais le savent ? Alors que c’est le citoyen qui contribue aux ressources de l’Etat, et quand il n’est pas informé, son adhésion ne sera pas totale », indique Nadzombé Datagni, Directeur exécutif de l’ONG ADESCO.

Vue partielle des participants

D’après ce dernier, le PGO s’attache, au niveau international, à promouvoir la transparence de l’action publique et la gouvernance ouverte, à renforcer l’intégrité publique et combattre la corruption, à promouvoir la participation des citoyens à l’élaboration des politiques publiques, via notamment les nouvelles technologies, le numérique et l’ouverture des données.

« C’est un partenariat qui vise à accompagner les Etats, à faire en sorte qu’il y ait une collaboration beaucoup plus franche entre les gouvernements et les citoyens à travers la société civile. En fait, c’est un partenariat beaucoup plus renforcé sur ce que fait le gouvernement avec une forte implication de la société civile. Et c’est en mesurant les avantages que le Togo peut tirer de ce programme que nous avons postulé à l’appel à proposition d’Expertise France. Nous avons donc été retenu pour le compte de notre pays pour travailler, à travers le projet, à l’adhésion du Togo au PGO. Cette adhésion est tout un processus, mais pour nous, le Togo a suffisamment d’outils pour y entrer », explique M. Datagni.

Le forum de ce mardi a donc été l’occasion de présenter aux participants le PAGOF et son importance pour la gouvernance, la transparence et la redevabilité des gouvernements des pays membres du Partenariat. Il a permis d’échanger sur les enjeux du Programme, sur les expériences des autres pays et le rôle des acteurs de l’administration, de la société civile et autres acteurs dans le processus d’adhésion du Togo.

Les participants ont par ailleurs formulé des recommandations et résolutions et défini des pistes d’actions pour le processus de plaidoyer en faveur de l’adhésion du Togo.

Pour Mamadou Bachir Kanouté, Coordinateur pour l’Afrique de l’Observatoire International de la Démocratie Participative (OIDP Afrique) et chargé de la formation sur le PGO, cette adhésion ne sera pas aisée, vu que les acteurs concernés vont devoir faire face à plusieurs contraintes au cours du processus.

« Très souvent, à l’issue d’un accompagnement, l’Etat et la société civile doivent co-produire un plan d’action national avec un ensemble d’engagements. Ces engagements, il faudra trouver les espaces pour les co-construire pour que ça puisse être un plan d’action à dérouler sur trois ans, avec tout ce que cela suppose comme mécanisme de concertation. Dans plusieurs pays, on a constaté que le processus peut être long surtout en ce qui concerne le démarrage, puisque ça demande un peu que chacun laisse une partie de ses prérogatives ou pouvoir pour aller vers l’autre et se concerter avec lui. Mais une fois que cette étape est surmontée, cela peut procurer plusieurs avantages », fait savoir M. Kanouté.

A noter qu’un comité de gestion du processus de plaidoyer a été mis en place à l’issue du Forum. La deuxième activité du projet est prévue ce mercredi et s’étalera sur trois jours (jusqu’au vendredi 20 août). Elle consistera à former les acteurs de la société civile, les Maires, les représentants des médias et de la chefferie traditionnelle sur le PGO et sur leurs rôles dans le mécanisme de l’adhésion du Togo.

Photo de famille des participants au Forum