Togo : Penser autrement pour mieux réussir son AGR, « One Billion Rising Togo » forme les femmes rurales d’Adétikopé

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – L’une de ses priorités de l’année 2021 est d’aider les femmes à relancer leurs activités économiques éprouvées par le Covid-19. Un objectif que ‘‘One Billion Rising Togo’’ compte atteindre à travers une série de formations organisées à leur endroit. Les responsables du mouvement étaient, mardi 16 février, à Adétikopé (banlieue nord de Lomé) où ils ont initié une trentaine de femmes rurales de la localité sur le business autrement. Il s’agit d’amener les bénéficiaires à penser autrement pour relancer ou mieux réussir leurs activités génératrices de revenus (AGR).

Alors qu’elles parvenaient déjà difficilement à vivre de ce qu’elles faisaient, les femmes rurales d’Adétikopé ont vu leur vulnérabilité s’accroître avec l’impact qu’a eu le Covid-19 sur leurs activités génératrices de revenus (AGR). ‘‘One Billion Rising Togo’’ estime donc nécessaire de remobiliser ses femmes, de les motiver et de leur apporter un nouvel état d’esprit en vue de contribuer à la relance de leurs activités économiques en dépit de la pandémie.

Deux modules phares ont constitué l’ossature de la formation donnée à ces femmes sur le business autrement. Le premier a porté sur le développement personnel, notamment la confiance en soi, l’estime de soi et l’image que les femmes doivent avoir d’elles-mêmes.

« Ce thème a été proposé pour appuyer le thème principal. Et les bénéficiaires de cette formation sont pour l’essentiel des femmes qui mènent des activités commerciales et qui vendent. Mais pour les aider à mener leurs activités autrement, il faut pouvoir les amener à travailler la confiance qu’elles ont en elles-mêmes et à améliorer leur image. Cette formation initiée par ‘‘One Billion Rising Togo’’ a donc été une belle opportunité pour elles », indique Kifayath Morou, entrepreneure sociale et formatrice invitée pour l’occasion.

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Les femmes prêtant oreille attentive à Kifayath Morou lors de la première formation

Selon Mme Morou, ce premier module a permis aux femmes d’avoir une idée des forces et des opportunités qu’elles ont et leur a ouvert les yeux sur ce qui pourrait constituer leurs faiblesses et menaces. Il s’agissait surtout de les préparer à un nouvel état d’esprit et de les amener à utiliser leurs forces et opportunités pour réduire les faiblesses et les menaces qu’elles rencontrent dans leur vie.

Le second module, présenté par Reyanath Touré Mamadou, a porté sur l’entrepreneuriat, notamment le marketing et la communication.

L’essentiel du message délivré aux femmes dans le cadre de cette deuxième formation a été de leur rappeler qu’il ne suffit pas d’initier une activité génératrice de revenus. Mais encore faut-il travailler sur un certain nombre de paramètres avant de s’y lancer.

«En guise d’exemple, tu ne peux pas aller vendre de la boisson alcoolisée dans une zone habitée en majorité par des musulmans alors qu’on sait que ceux-ci ne consomment pas de l’alcool. Donc l’idée ici est de les aider à savoir  comment choisir l’activité dans laquelle se lancer compte tenu, par exemple, de l’environnement dans lequel elles sont », explique la formatrice.

Pour les femmes qui se sont déjà lancées dans leurs activités sans tenir compte de ce qui pourrait constituer leurs freins et obstacles, la formation leur a permis de cerner comment faire une étude du marché pour adapter ce qu’elles font à leur environnement. Les femmes ont également été entretenues sur la nécessité d’avoir un cahier de compte. Il s’agit de leur permettre de faire le bilan journalier, hebdomadaire ou mensuel de leurs activités pour ne pas mélanger capital et bénéfices et faire faillite.

« Nous avons été édifié par les messages de nos formatrices. Nous retenons que nous pouvons agir sur nos forces et nos faiblesses pour transformer en opportunités les situations que nous considérons comme alarmantes. Et ceci va certainement nous aider à changer de mentalité pour mieux mener nos activités », se réjouit Tatiana Bafeya, participante à la formation.

« Ce que nous avons appris va changer beaucoup de choses, surtout en ce qui concerne ce que nous faisons. Une fois chez nous, nous allons les appliquer. Ainsi, nous parviendrons à corriger les erreurs que nous avions commises dans le passé pour la bonne marche des différentes initiatives dans lesquelles nous nous sommes lancées », ajoute Adam Safia, une autre participante.

Responsables et membres de plusieurs groupements et associations, les femmes rurales présentes à la formation promettent de partager le message avec d’autres femmes qui n’ont pas eu l’opportunité de suivre la formation.

‘‘One Billion Rising’’, il faut le rappeler, est la plus grande action de masse qui vise à mettre fin à la violence à l’égard des femmes dans l’histoire de l’humanité. Au lancement de ses activités le 19 décembre dernier, le mouvement avait tenu une session dénommée « IamRemarkable » (Je suis exceptionnelle en français) à l’endroit d’une trentaine de jeunes filles pour les amener à célébrer leur savoir-faire et  à libérer leur potentiel dans le but d’améliorer leur motivation et leurs compétences. En mars 2021,  »One Billion Rising » prévoit  former 15 jeunes filles sur le business autrement et les accompagner pour lancer leur microentreprise. Des émissions radio et télé pour parler des droits des femmes et jeunes filles seront également au programme.