Togo : Pour une transition vers l’agriculture bio, JVE recherche des alternatives au glyphosate

Société Civile Médias
5 Min Read

(Société Civile Médias) – Organisation promotrice de l’agroécologie, Jeunes Volontaires pour l’Environnement (JVE) entend apporter sa contribution au processus de transition de l’agriculture conventionnelle vers l’agriculture biologique. Alors que l’Etat togolais a interdit l’utilisation du glyphosate depuis décembre 2019, cette organisation recherche des alternatives pour amener les agriculteurs à effectivement mettre un terme à l’usage de ce produit jugé nocif pour l’environnement et la santé.

C’est dans ce cadre que l’ONG JVE a réuni le 23 octobre 2020, au cours d’un atelier à Lomé, des acteurs, organisations et partenaires intervenant dans le domaine de l’agriculture et de l’agroécologie. Une rencontre axée sur le thème « Alternatives au Glyphosate au Togo : Expériences, leçons et stratégies de mise à l’échelle » et qui, d’après certains participants, tombe à pic. Elle est initiée à quelques semaines de la fin du moratoire de 12 mois accordé par le gouvernement togolais pour l’écoulement des produits contenant le glyphosate introduits sur le territoire avant le 30 décembre 2019.

En effet, les pratiques agricoles longtemps promues par l’agriculture conventionnelle, notamment l’utilisation des produits chimiques, mettent en danger la santé de la population togolaise. Le sujet a fait l’objet de discussion lors du premier Dialogue politique sur la transition agroécologique organisé au cours du Festival agro-bio-culture tenu du 4 au 10 octobre 2020 à Kpalimé.

« Ce Dialogue a permis de débattre des différents problèmes rencontrés dans l’agriculture au Togo ; de discuter, de façon approfondie, de la transition vers l’agriculture biologique, d’échanger sur les stratégies de promotion de la filière biologique. Plusieurs problèmes ont été soulevés et des recommandations ont été faites à chacune des parties présentes », explique Eve KWADZOVI, chargée des questions de changements climatiques à JVE.

- Advertisement -

L’atelier du 23 octobre, qui fait suite au Dialogue, a donc été l’occasion pour les acteurs invités de partager leurs expériences afin de déterminer les meilleures alternatives à proposer aux agriculteurs. Elle a permis de valider l’étude portant intégration de l’agroécologie dans les politiques du climat au Togo ; de partager les résultats du Dialogue Politique de Kpalimé sur l’agroécologie ; d’analyser le draft du document de Stratégie Nationale sur la Transition vers l’agriculture durable. Des réflexions ont été également menées autour de la dynamique plurielle à créer au sein des OSC en vue de soutenir la transition agroécologique au Togo.

Les participants ont par ailleurs échangé sur des sujets importants relatifs à l’agroécologie comme pratique, science, mouvement ; l’agroécologie et les changements climatiques, la transition agroécologique et les droits humains.

« L’atelier a permis aux acteurs intervenant dans la souveraineté alimentaire d’échanger les expériences en matière d’alternative au glyphosate et de proposer des solutions à porter à l’échelle au Togo. Il faut sécuriser les terres, et pour y arriver, l’agroécologie se révèle la meilleure alternative, parce que les engrais chimiques appauvrissent énormément les terres et sont à l’origine de nombreux problèmes de santé », précise Eve KWADZOVI.

Photo de famille à la fin de l’atelier

A l’Association Nationale pour l’Agriculture biologique au Togo (ANA-Bio Togo), on se réjouit de l’organisation de cet atelier dont les échanges ont également permis d’avoir une idée de tout ce qu’il y a comme outil en matière d’agriculture biologique.

D’après Koffitsè KPOGLI, trésorier général adjoint de l’ANA-Bio, l’Etat togolais a un document de politique qui permet de convertir, d’ici 2030, toutes les terres en des productions biologiques. Il en appelle donc à l’implication de tous les acteurs et à l’appui de l’Etat pour l’atteinte de cet objectif.

« S’il n’y a pas de main d’œuvre pour atteindre cet objectif d’ici 2030, il faut chercher d’autres moyens. C’est d’ailleurs ce qui doit nous pousser à opter pour la petite mécanisation de l’agriculture. Il n’y a que comme cela que nous parviendrons à la transition biologique et agroécologique », a-t-il fait savoir.