Togo/Erosion côtière : Ce film documentaire qui relate les conséquences du phénomène sur les femmes de Baguida

luzdelsol668
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(Société Civile Média) – Au Togo, elle a pris depuis quelques années une proportion alarmante, forçant parfois les populations vivant sur la côte à abandonner leurs habitations. Pire, l’érosion côtière assène un sérieux coup à leurs activités économiques. Dans la commune de Baguida (Golfe 6), les femmes sont particulièrement touchées et affectées par ce phénomène qui les contraint à vivre dans la précarité. Œuvrant depuis des années pour une meilleure prise en compte des victimes de l’érosion côtière au Togo à travers diverses actions, l’association NADDAF (Nouvelles Alternatives pour le Développement Durable en Afrique NADDAF) a produit un film documentaire qui relate la situation des femmes victimes du phénomène. Le film a été présenté mercredi 29 juillet 2020 à Lomé aux autorités et aux acteurs de la société civile.

L’objectif principal de ce film documentaire, intitulé « Les femmes de la commune de Baguida face à l’érosion côtière » est de présenter la situation précaire de ces femmes afin de trouver des partenariats pour renforcer leur résilience.

« C’est toute la communauté de Doevi Kopé qui est victime de ce phénomène. Mais le degré de vulnérabilité est plus élevé chez les femmes. Elles ont privilégiées par cette production parce qu’elles sont les plus touchées. Leurs activités sont détruites par l’érosion, ce qui affecte leur quotidien. Les jeunes filles, laissées à elles-mêmes, deviennent enceinte prématurément », déplore Abel Mensah YIKPO, chargé d’appui à la sensibilisation des acteurs sur le phénomène d’érosion côtière.

Vue partielle des participants à la projection du film

Le film montre le quotidien de ces populations, impuissantes face à l’avancée de la mer sur le littoral togolais. Une catastrophe dont la cause est humaine, à en croire Charles AQUEREBURU, 3è adjoint au maire dans la commune Golfe 6 de Baguida. Selon lui, les portuaires sont les premiers responsables.

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« Ce phénomène a commencé avec la construction du port qui est exploité aujourd’hui par des sociétés étrangères. Elles se font des milliards chaque année et elles peuvent contribuer à alléger la souffrance de populations sinistrées notamment avec des logements sociaux. Quand vous exercez une profession qui a un effet néfaste sur la population, l’obligation morale exige qu’on cherche à aider », a t-il fait savoir.

Les responsables de la commune de Baguida continuent de multiplier les actions sur le terrain et sensibilisent au mieux les ONG et tous les acteurs qui peuvent leur venir en aide.

Une idée des dégats causés par l’érosion côtière

Du côté des autorités, le projet d’investissement de résilience des zones côtières en Afrique de l’Ouest (WACA) est la réponse structurée que l’Etat veut apporter à ce phénomène d’érosion côtière.

« A travers le projet WACA, l’Etat est en train d’envisager deux types d’investissement. L’investissement physique pour protéger la zone contre ce phénomène et les investissements sociaux constitués d’activités génératrices de revenus qui vont porter sur un certains nombres de filières dans la zone », explique Dr Assimiou ADOU RAHIM ALIMI, coordonateur national du projet WACA.

La production de ce film documentaire, réalisé en février 2020, il faut le rappeler, rentre dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Action des Volontaires Européens et Nationaux Investis pour la Résilience » (AVENIR).

Créée en décembre 2013, NADDAF a pour but de contribuer à l’instauration d’une société plus juste, fondée sur les valeurs de développement économique et de respect des droits humains, de l’état de droit et de l’environnement. L’un de ses objectifs est de trouver de nouvelles alternatives pour repenser et mettre en œuvre des actions de développement durable.

Jean de Dieu SOVON