Togo/Covid-19 : Cache-nez rejetés, le ‘Sodabi’ érigé en vaccin…l’amer constat de SADD dans le Vo et Yoto

luzdelsol668
4 Min Read

(Société Civile Média) – Si les mesures barrières sont plus ou moins observées à Lomé et dans d’autres grandes villes du Togo, ce n’est pas forcément le cas dans les localités un peu plus reculées du pays. Dans certaines d’entre elles, ces mesures sont complètement foulées aux pieds. Les raisons, le manque de sensibilisation, et surtout la désinformation. Les villages et cantons de Vo et Yoto ne sont pas épargnés.

Une enquête réalisées par l’ONG Solidarité et Action pour le Développement Durable (SADD) à Vogan, à 48 km au Sud-Est de Lomé, a permis de constater que très peu de personnes vivant dans cette ville et ses environs respectent les mesures barrières prônées pour lutter contre la propagation du Covid-19.

D’après cette enquête, 1 seul jeune sur 10 porte le cache-nez , ainsi que 3 adultes sur 10. Il en est de même dans les villes de Tabligbo, Hahotoé, et dans les villages de Kinikondji, Sikakondji, Tokpli, Kpomé à titre illustratif.

La même enquête révèle que dans les chefs-lieux des cantons et les villages environnants, la boisson alcoolique locale dénommée « Sodabi » est érigée en vaccin contre le coronavirus suite à des désinformations qui prescrivent la prise d’une dose chaque matin aux populations (jeunes et adultes) de plusieurs villages, notamment celles des communautés hôtes des entreprises minières (Tabligbo, Hahotoé, Vogan, Kinikondji, Sikakondji, Tokpli, Kpomé) que l’ONG a visitées.

- Advertisement -

« Le Sodabi sert en même temps de gel hydro-alcoolique pour désinfecter les mains. Certaines mesures barrières comme les accolades, les poignées de mains et le port de cache-nez sont rejetés par une majeure partie des populations des villages et cantons précités », explique Yves DOSSOU, coordonnateur de SADD.

L’organisation indique par ailleurs que la crainte demeure s’agissant des localités très reculées où le WhatsApp désinforme et où l’internet est inaccessible ou peu accessible, de même que les canaux classiques de relai d’informations que sont la radio et la télévision. D’où l’implication des organisations de la société civile pour accompagner le gouvernement dans la diffusion de bonnes et justes informations et sa mise en application.

« Le rapport de ces recherches actions et les recommandations qui s’y trouvent vont permettre au gouvernement de prendre la mesure des choses et d’intervenir en faveur de ses populations qui estiment être défavorisée en cette période de crise mondiale sanitaire où la majeure partie de la population plus nantie bénéficie encore des gestes de solidarité de la part du gouvernement », indique l’ONG d’après qui jusqu’au 6 avril 2020, date de la fin des recherches actions, les communautés hôtes des entreprises minières n’ont bénéficié d’aucunes mesures d’accompagnement de la part de ces entreprises, ni de projet en perspective en terme de responsabilité sociétale face à la pandémie de COVID-19.

Ces recherches actions ont été respectivement soutenues par WSM (We Social Movements), la  DGD (Direction Générale au Développement) de la Belgique et le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD-Terre Solidaire) de France.      

Abonnez-vous à  notre newsletter pour avoir toutes nos publications

[mailpoet_form id= »2″]