Togo-Secteur des mines: SADD, SYDEMINES et RNMAPS lancent un appel pressant pour l’adoption d’une convention collective

luzdelsol668
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(Société Civile Média) – L’ONG Solidarité Action pour le Développement Durable (SADD), le Syndicat Démocratique des Mines (SYDEMINES) et le Réseau National Multiacteurs de Protection Sociale-Togo (RNMAPS-Togo) en appellent aux autorités togolaises. Alors que les conditions de travail dans les mines demeurent toujours exécrables, ces trois organisations de la société civile convient le gouvernement togolais à créer les conditions pour rendre effective l’adoption d’une convention collective du secteur des mines au Togo.

A en croire l’ONG SADD, le SYDEMINES et le RNMAPS-Togo, aucun des quatre piliers du travail décent n’est respecté au Togo.

En matière de droit de travail, il est constaté dans plusieurs entreprises minières l’absence de contrat de travail en bonne et due forme, de longues heures de travail, le non-respect du SMIG, l’absence de congés annuels et de contrôle régulier et efficace des inspecteurs du travail. A cela, s’ajoutent le traitement discriminatoire à l’endroit des travailleurs contractuels, l’exploitation des travailleurs ainsi que l’absence de convention collective sectorielle pour les travailleurs des mines. 

En ce qui concerne la protection sociale, on note la rareté des équipements de protection individuels (EPI) et leur mauvaise qualité, de même que le faible taux de déclaration des travailleurs à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale. En plus d’être victimes de violences physiques dans les carrières très souvent détenues par les asiatiques, les travailleurs n’ont pas droit aux visites médicales à intervalle régulier et ne disposent pas d’assurance maladie. Par ailleurs, ils ne sont pas prise en charge en cas d’accident de travail ou de maladie professionnelle.

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Les choses ne sont pas plus reluisantes en ce qui concerne la sécurité de leur emploi, souvent précaire.

« Les journées de 14 heures sont permanentes dans les carrières et les permissions d’absences sont considérées comme faute lourde. Des CDD sont signés en lieu et place de CDI malgré la nature et la durée des emplois concernés », ont dénoncé les trois organisations au cours d’une conférence de presse tenue en fin de semaine à Lomé, la capitale togolaise.

Face à cette situation, l’ONG SADD, le SYDEMINES et le RNMAPS-Togo estiment qu’il est temps pour le Togo de prendre des dispositions pertinentes et contraignantes pour la tenue des assises des négociations collectives et l’adoption de la convention collective du secteur des mines du Togo.

« Il faut réorganiser ce secteur et le doter de cette convention qui parlement spécifiquement de santé dans les mines », indique Messan SEDONOU, secrétaire général adjoint de SYDEMINES. 

Un appel pressant est donc lancé par les trois organisations au gouvernement pour « la ratification par le Togo de la Convention 155 de l’OIT sur la sécurité et santé au Travail, de la Convention 176 sur la sécurité et santé dans les mines et de la Convention 167 sur la sécurité et santé dans la construction ainsi que l’application effective de la Convention 102 de l’OIT sur les normes minimums de sécurité sociale et sa recommandation 202 sur les socles nationaux de protection sociale ».

SADD, SYDEMINES et RNMAPS-Togo demandent également aux décideurs de donner plus de pouvoir aux inspecteurs pour mettre fin aux recours abusifs du tâcheronnat et garantir le principe universel de rémunération consacré par la convention 100 de L’OIT.

Appel est également lancé pour le renforcement de la législation pour l’application effective des conventions N° 87 et N° 98 de l’OIT sur la liberté syndicale et le droit de négociation collective pour la protection effective du droit syndical.