(Société Civile Média) – Des jeunes de l’Afrique de l’Ouest et Centrale se mettent ensemble pour dynamiser leur engagement dans la prévention et la lutte contre la corruption sur le continent. A l’initiative de l’Union Africaine (UA) et sous les auspices de la Stratégie d’engagement des jeunes de l’Architecture de gouvernance africaine (AGA), ils séjournent à Dakar, la capitale sénégalaise, depuis ce mercredi, dans le cadre des Consultations régionales de la jeunesse sur leur implication dans la Lutte contre la corruption. Le thème retenu pour cette année est : « maximiser les capacités des jeunes en matière de lutte contre la corruption en Afrique ». Le Togo y est représenté par deux jeunes dont Alice GOZA, Présidente de l’Association Internationale des Femmes et Jeunes Leaders (AIFJL) et Paul Etsè AFFALA, Secrétaire Exécutif d’Alternative Leadership Group (ALG).
Le but visé par ces Consultations est de fournir un espace collaboratif, ouvert et inclusif pour tirer parti et encourager une participation significative des jeunes dans la lutte contre la corruption en Afrique.
De façon spécifique, il s’agira, à travers cette rencontre, de fournir aux participants une plate-forme pour des réflexions intergénérationnelles sur le fléau de la corruption en Afrique et ses diverses manifestations comme déficit de gouvernance ; une base de compréhension sur la corruption en tant que facteur militant pour un engagement et un développement significatif des jeunes ; l’appréciation des cadres et des institutions continentales, régionales et nationales en matière de lutte contre la corruption ; ainsi qu’une évaluation et documentation des contributions des jeunes à la prévention et à la lutte contre la corruption grâce à l’activisme individuel et aux efforts de collecte.
Il s’agira également de renforcer la capacité des jeunes dans la prévention et la lutte contre la corruption, notamment en formant des alliances efficaces avec divers acteurs nationaux, régionaux et continentaux ; et de leur fournir des stratégies concrètes et des initiatives innovantes aux niveaux national, régional et continental pour un engagement significatif dans la prévention durable et la lutte contre la corruption.
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Les participants à la rencontre échangeront sur plusieurs sous-thèmes pertinents à savoir « Corruption en Afrique : un facteur clé des déficits de gouvernance » ; « Évaluation des cadres normatifs et institutionnels anti-corruption au niveau continental, régional et national » ; « Tirer parti des capacités des jeunes pour la lutte contre la corruption : les leçons des premières lignes » ; « Favoriser une action concertée pour la lutte contre la corruption ».
Pour Paul Etsè AFFALA : « Les jeunes sont un maillon déterminant du changement social, du développement économique et du progrès technique. Leur imagination, leurs idéaux, leur vision et leur énergie considérables sont indispensables au développement des sociétés dans lesquelles ils vivent. Par conséquent, cet espace collaboratif ouvert et inclusif permettra de tirer parti et encourager leur participation significative à la lutte contre la corruption en Afrique. »
« La corruption est un problème pour l’Afrique en terme de gouvernance, elle affecte de manière disproportionnée les personnes vivant dans la pauvreté et celles dont les voix sont marginalisées, la grande majorité étant des jeunes et des femmes, et par conséquent freine le travail que nous faisons pour la participation politique et l’épanouissement des femmes et des jeunes. C’est une problématique qui mérite toute notre attention et nous sommes ici à cette consultation pour non seulement rencontrer les experts sur la question, mais aussi faire des propositions concrètes afin que les femmes et les jeunes puissent participer non plus comme victimes, mais comme des acteurs incontournables dans la lutte contre la corruption en Afrique », estime de son côté Alice GOZA de l’AIFJL.
Un programme de formation à la lutte contre la corruption est également prévu pour permettre aux participants de s’initier et se perfectionner sur les problèmes émergents dans le domaine de la responsabilité et de la transparence à l’échelle mondiale et en particulier en Afrique.
A noter que le thème retenu par l’UA cette année pour combattre la corruption en Afrique est : « gagner la lutte contre la corruption: un chemin durable pour la transformation de l’Afrique ».
La corruption, phénomène mondial, continue d’être au cœur des déficits de gouvernance en Afrique. Il s’agit sans aucun doute d’un défi de taille pour la bonne gouvernance, la croissance économique durable, la paix, la stabilité et le développement en Afrique. La corruption continue d’entraver de manière négative les efforts visant à promouvoir la gouvernance démocratique, la transformation socio-économique, la paix et la sécurité dans les États membres de l’UA.
Selon le rapport du Groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites en provenance de l’Afrique, communément appelé le rapport Mbeki, l’Afrique perd plus de cinquante (50) milliards de dollars US chaque année par le biais de flux financiers illicites. Cette énorme perte de ressources continue d’avoir un impact négatif sur les efforts de développement du continent si des efforts durables ne sont pas effectués pour réduire l’ampleur de ce phénomène.