Sénégal : Des jeunes de l’Afrique de l’Ouest et Centrale s’engagent dans la lutte contre la corruption

luzdelsol668
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(Société Civile Média) – Des jeunes de l’Afrique de l’Ouest et Centrale se mettent ensemble pour dynamiser leur engagement dans la prévention et la lutte contre la corruption sur le continent. A l’initiative de l’Union Africaine (UA) et sous les auspices de la Stratégie d’engagement des jeunes de l’Architecture de gouvernance africaine (AGA), ils séjournent à Dakar, la capitale sénégalaise, depuis ce mercredi, dans le cadre des Consultations régionales de la jeunesse sur leur implication dans la Lutte contre la corruption. Le thème retenu pour cette année est : « maximiser les capacités des jeunes en matière de lutte contre la corruption en Afrique ». Le Togo y est représenté par deux jeunes dont Alice GOZA, Présidente de l’Association Internationale des Femmes et Jeunes Leaders (AIFJL) et Paul Etsè AFFALA, Secrétaire Exécutif d’Alternative Leadership Group (ALG).

Le but visé par ces Consultations est de fournir un espace collaboratif, ouvert et inclusif pour tirer parti et encourager une participation significative des jeunes dans la lutte contre la corruption en Afrique.

De façon spécifique, il s’agira, à travers cette rencontre, de fournir aux participants une  plate-forme  pour des  réflexions  intergénérationnelles  sur  le fléau  de  la  corruption en Afrique et ses diverses manifestations comme déficit de gouvernance ; une  base  de  compréhension  sur  la  corruption  en  tant  que  facteur  militant  pour  un engagement et un développement significatif des jeunes ; l’appréciation  des  cadres  et  des  institutions  continentales,  régionales  et  nationales  en matière de lutte contre la corruption ; ainsi qu’une évaluation et documentation des contributions des jeunes à la prévention et à la lutte contre la corruption grâce à l’activisme individuel et aux efforts de collecte.

Il s’agira également de renforcer la capacité des jeunes dans la prévention et la lutte contre la corruption, notamment en formant des alliances efficaces avec divers acteurs nationaux, régionaux et continentaux ; et de leur fournir des stratégies concrètes et des initiatives innovantes aux niveaux national, régional  et  continental  pour un engagement  significatif  dans la prévention durable et la lutte contre la corruption.

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Paul Affala avec Francis Ben Kaifala,
                                  Paul Affala (à droite) avec Francis Ben Kaifala, le commissaire de la Commission anti-corruption de la Sierra Leone

Les participants à la rencontre échangeront sur plusieurs sous-thèmes pertinents à savoir  « Corruption en Afrique : un facteur clé des déficits de gouvernance » ; « Évaluation  des  cadres  normatifs  et institutionnels  anti-corruption  au  niveau continental, régional et national » ; « Tirer  parti  des  capacités  des  jeunes  pour  la  lutte  contre  la  corruption  :  les leçons des premières lignes » ; « Favoriser une action concertée pour la lutte contre la corruption ».

Pour Paul Etsè AFFALA : « Les jeunes sont un maillon déterminant du changement social, du développement économique et du progrès technique. Leur imagination, leurs idéaux, leur vision et leur énergie considérables sont indispensables au développement des sociétés dans lesquelles ils vivent. Par conséquent, cet espace collaboratif ouvert et inclusif  permettra de tirer parti et encourager leur participation significative à la lutte contre la corruption en Afrique. »

« La corruption est un problème pour l’Afrique en terme de gouvernance, elle affecte de manière disproportionnée les personnes vivant dans la pauvreté et celles dont les voix sont marginalisées, la grande majorité étant des jeunes et des femmes, et par conséquent freine le travail que nous faisons pour la participation politique et l’épanouissement des femmes et des jeunes. C’est une problématique qui mérite toute notre attention et nous sommes ici à cette consultation pour non seulement rencontrer les experts sur la question, mais aussi faire des propositions concrètes afin que les femmes et les jeunes puissent participer non plus comme victimes, mais comme des acteurs incontournables dans la lutte contre la corruption en Afrique », estime de son côté Alice GOZA de l’AIFJL.

 Alice Goza aux côtés de Francis Ben Kaifala
                                                         Alice Goza (à gauche) aux côtés de Francis Ben Kaifala

Un programme de formation à la lutte contre la corruption est également prévu pour permettre aux participants de s’initier et se perfectionner sur les problèmes émergents dans le domaine de la responsabilité et de la transparence à l’échelle mondiale  et  en  particulier  en  Afrique.

A noter que le thème retenu par l’UA cette année pour combattre la corruption en Afrique est : « gagner la lutte contre la corruption: un chemin durable pour la transformation de l’Afrique ».

Vue partielle des participants à la rencontre
                            Vue partielle des participants à la rencontre

La  corruption,  phénomène  mondial,  continue d’être  au  cœur  des déficits de  gouvernance  en Afrique. Il s’agit sans aucun doute d’un défi de taille pour la bonne gouvernance, la croissance économique durable, la paix, la stabilité et le développement en Afrique. La corruption continue d’entraver de manière négative les efforts visant à promouvoir  la gouvernance démocratique, la transformation socio-économique, la paix et la sécurité dans les États membres de l’UA.

Selon le rapport du Groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites en provenance de l’Afrique, communément appelé le rapport Mbeki, l’Afrique perd plus de cinquante (50) milliards de dollars US  chaque  année  par  le  biais  de  flux  financiers  illicites.  Cette  énorme  perte  de  ressources continue d’avoir un impact négatif sur les efforts de développement du continent si des efforts durables ne sont pas effectués pour réduire l’ampleur de ce phénomène.