Togo – Modification constitutionnelle : Consultations, la société civile aura voix au chapitre

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Vent debout contre le processus de modification de la constitution, les organisations de la société civile togolaises, qui, en majorité, affichent clairement leur opposition à l’initiative, seront également invitées à se prononcer lors des consultations qu’entend initier l’Assemblée nationale. C’est l’un des points à retenir de l’interview accordée ce jeudi 4 avril à Rfi par Gilbert Bawara, ministre de la Fonction publique, du Travail et du Dialogue social.

« (…) Je suis certain que, en quelques jours, il est possible de rencontrer les acteurs politiques, de la société civile et les citoyens. Donc j’imagine que, s’il devait y avoir un réaménagement, ce serait un réaménagement de quelques jours ou, au maximum, de quelques semaines, pas plus », a-t-il déclaré en évoquant le report, par le président de la République, des élections législatives, alors que celles-ci étaient prévues le 20 avril.

« L’initiative du président de la République, en demandant la relecture de la loi constitutionnelle, je crois que c’est une opportunité et une occasion offertes à l’ensemble des parties prenantes qui souhaitent véritablement sortir des logiques de blocage et d’obstruction pour apporter leur contribution, pour améliorer le travail déjà effectué par l’Assemblée nationale. Et donc tous ceux qui le souhaitent, notamment les partis auxquels vous venez de faire référence, mais également les autres, nous espérons que nous allons trouver du répondant de la part de ceux qui critiquaient hier et auxquels il est donné maintenant l’occasion de pouvoir apporter leur contribution pour améliorer le travail initié et mené par l’Assemblée nationale », a ajouté M. Bawara.

Par ailleurs, le ministre en charge du Dialogue social a fait comprendre que le gouvernement n’est nullement dans la logique de renoncer au changement constitutionnel. C’est ce qu’il a fait comprendre lorsque la question lui a été posée de savoir si les acteurs qui militent en faveur de cette position seront entendus.

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« Non, je ne crois pas que c’est dans cette optique et dans cet esprit que se situe l’initiative du président de la République en demandant la relecture de la loi constitutionnelle votée par l’Assemblée nationale. Une loi a été votée, il s’agit d’améliorer un travail qui est déjà conçu et donc nous ne sommes pas dans une autre optique que celle de faire en sorte que les Togolais puissent comprendre le contenu de la réforme qui est menée, ses avantages et ses effets bénéfiques pour notre pays. Nous ne sommes pas dans une autre optique que ceux qui le souhaitent, notamment les acteurs politiques ou de la société civile, puissent faire valoir leur point de vue et apporter leur contribution. Après cela, l’Assemblée nationale prendra ses responsabilités, la majorité prendra ses responsabilités et le processus ira à son terme ».

Plusieurs organisations et acteurs de la société civile togolais se sont prononcés ces derniers jours contre la modification de la Constitution et le changement de régime, estimant non seulement que cela n’en valait pas la peine, mais aussi que le processus, tel que conduit par le pouvoir, est illégitime et demandant au chef de l’Etat d’y sursoir. Au vu de la position du pouvoir, la question est de savoir si leur présence à la consultation servira réellement à quelque chose.