Togo : « 68 des 170 employés licenciés de la SOFANAT ont repris le travail » selon la CSTT

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – La Confédération Syndicale des Travailleurs du Togo (CSTT) réagit à la sortie de l’Union syndicale des travailleurs de la Zone franche d’exportation (USYNTRAZOFE) dans l’affaire des employés licenciés de la SOFANAT (Société de fabrication de nattes). Accusée d’avoir abandonné ces derniers à leur triste sort, la CSTT a fait savoir jeudi que 68 des 170 employés licenciés de la SOFANAT ont repris le travail grâce à son intervention.

Ces informations ont été rendues publiques lors d’une conférence de presse organisée à Lomé, alors que l’USYNTRAZOFE évoquait toujours 170 employés licenciés abusivement lors de sa rencontre avec les médias le 31 octobre dernier.

« Contrairement à ce que les délégués du personnel de la SOFANAT et les responsables de l’USYNTRAZOFE nous disent, en claironnant qu’il y a 170 travailleurs licenciés abusivement, 68 employés ont repris le travail grâce à l’intervention de la CSTT », a indiqué Emmanuel AGBENOU, Secrétaire général de la CSTT.

En effet, tout est parti de la décision prise le 2 avril dernier par le directeur de la Sofanat, décision qui modifiait les heures de travail en les faisant passer de 08 heures à 12 heures par jour avec un repos d’une durée de 24 heures. Estimant que cette décision a été prise sans consultation préalable des délégués du personnel, les 170 employés observent un arrêt de travail qui conduira à leur licenciement.

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D’après M. AGBENOU, la CSTT n’est pas du tout restée indifférente à la situation des travailleurs de la SOFANAT. Au contraire, elle s’est fortement impliquée dans la résolution de ce problème en dépit du fait d’avoir été informée tardivement.

« Au début de la crise, le 03 Avril 2020, ils n’ont pas jugé utile de venir nous voir. Ils se sont d’abord approchés de certaines ONG avec qui ils ont mené des démarches qui n’ont malheureusement pas abouties.  Ce n’est que le 5 mai qu’ils sont venus nous exposer le problème », informe le premier responsable de la CSTT d’après qui la confédération, malgré tout, s’est saisie du dossier aussitôt après avoir été informé, mais tout en faisant comprendre aux employés de la Sofanat qu’ils avaient eu tort de cesser de travailler.

« Nous avons tenu un langage de vérité en leur faisant comprendre que même si l’employeur, en réorganisant le temps de travail, n’a pas pris soin de consulter les délégués du personnel, arrêter le travail n’a pas été une bonne décision », indique M. AGBENOU.

A la suite, la CSTT a rencontré le directeur de la SOFANAT qui estime qu’il considère les travailleurs comme démissionnaires après la non exécution, par ceux-ci, de la mise en demeure et l’indifférence affichée à la lettre d’abandon de poste. Mais les échanges avec les responsables de la confédération lui ont finalement fait changer d’avis. Sauf que pour reprendre les travailleurs, le directeur a exigé qu’ils soumettent une lettre de demande de clémence.

« Nous avons donc convaincu nos camarades de soumettre la lettre parce que nous voulions qu’ils conservent leur emploi. Nous leur avons fait comprendre que c’était le plus important et que nous discuterons des horaires de travail avec leur patron après qu’ils aient repris. Certains ont refusé d’écrire la lettre et d’autres ont accepté. Sur les 72 qui ont adressé leur lettre à l’employeur, ce dernier a repris 68 », informe Emmanuel AGBENOU.

 « Les accusations portées contre la CSTT ne sont que des fabulations, des propos erronés pour discréditer notre confédération. Ne nous comprenons pas cet acharnement des responsables de l’USYNTRAZOFE contre la CSTT. A La conférence de presse qu’ils avaient tenu le 31 Octobre dernier, est-ce-qu’ils ont eu l’honnêteté intellectuelle de préciser que 68 ont repris grâce aux efforts fournis par la CSTT ? Non, ils ne l’ont pas fait. Ils continuent de dire que 170 travailleurs sont abusivement licenciés. Tel n’est pas le cas », s’est indigné le Secrétaire général de la CSTT qui a fait comprendre que la négociation était la seule voie de recours vu que les employés étaient en faute parce que n’ayant pas respecté les dispositions du Code du travail dès le début de la crise.

« Ils auraient pu aller en grève. Ce qui est légal et permis par le Code du travail. Mais ils ont choisi d’arrêter le travail. Or, il n’y a pas de dispositions dans notre Convention collective interprofessionnelle qui permettent aux travailleurs d’arrêter le travail pour la simple raison que l’employeur a refusé de discuter avec les délégués du personnel », précise M. AGBENOU.