Togo : A Kara, ‘‘One Billion Rising’’ brise les tabous qui limitent l’épanouissement des femmes

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Engagé depuis 2017 contre la violence à l’égard des femmes au Togo, ‘‘One Billion Rising’’ tient aussi à leur liberté et à leur épanouissement. C’est cet aspect que la branche togolaise de ce grand mouvement (OBR Togo) a choisi de mettre en avant lors de son activité organisée en faveur des femmes de Kara (450 km au nord de Lomé) sous le thème « Femme, sors de ta coquille pour jouir de la liberté ». Une séance de Footing, un panel d’échanges et de discussions et un grand concert freedom festival ont marqué cet événement qui a réuni plusieurs femmes.

D’après Armande Blakime, Coordinatrice de One Billion Rising Togo (OBR Togo), le choix de ce thème s’explique par le fait que les femmes, bien que de plus en plus protégées grâce aux actions menées en leur faveur, sont encore renfermées sur elles-mêmes et ne jouissent pas de leur liberté comme il se doit.

« A travers cette activité, il s’agissait pour OBR Togo de célébrer les femmes, de les amener à se défouler et à se libérer pour jouir pleinement de leur liberté », explique la coordinatrice.

Du sport, un panel de discussion et un grand concert

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Trois grands moments ont marqué la rencontre de OBR Togo avec les femmes de Kara le samedi 17 février. La journée a d’abord commencé avec une marche qui les a réunies tôt le matin.

Vue des participants à la marche sportive

Alors que beaucoup d’entre elles ne font pas du sport leur priorité en raison de leur multiples occupations, il s’agissait, à travers cette marche suivie d’une séance de zumba, de permettre aux femmes de jouir de leur liberté, en prenant soin de leur corps pour être en bonne santé et bien se sentir.

« Faire du sport est déstressant. Cela permet de se défouler et donc de sortir de sa coquille », soutient Armande Blakime.

Lors de la séance de zumba

OBR Togo a par ailleurs saisi l’occasion de cette séance sportive pour tenir une session de partage avec les femmes sur les violences basées sur le genre (VBG). L’objectif est de les éveiller sur cette question importante afin qu’elles puissent en être sensibles, s’engager contre le phénomène, être en alerte permanente et savoir comment se défendre ou comment s’exprimer quand on est victime.

Ici, Armande Blakime, Coordinatrice de OBR Togo, lors de la session de partage sur les VBG

La séance de partage a été riche en témoignages poignants sur des cas de violences faites sur les enfants et sur les jeunes filles. Une greffière du tribunal de Kara, qui a participé à la séance, a témoigné sur un cas de viol sur un enfant qu’ils ont eu à gérer. Elle en a profité pour encourager les femmes et leur faire prendre conscience du fait que le phénomène reste récurrent, bien que beaucoup d’actions sont menées pour l’éradiquer.

« femme, sors de ta coquille » !

Le deuxième grand moment de l’activité a été une rencontre organisée dans l’après-midi avec les femmes sur le thème « femme, sors de ta coquille ». Comment une femme peut-elle sortir de sa coquille ? Comment peut-elle jouir pleinement de sa liberté et s’épanouir comme il se doit ? Telles sont les interrogations qui ont été abordées au cours de ces échanges.

Vue partielle des participantes à la rencontre « femme, sors de ta coquille »

Deux femmes leaders ont conduit cette session en plus de la Coordinatrice de OBR. Il s’agit de Mme Evelyne GNANSAH Epse BODJONA, Assistante sociale au CDEJ-JERUSALEM et Amamah NADJOMBE, Coordinatrice Chargée des Programmes de la Jeunesse, Genre et ODD au Centre d’actions Juridiques et Sociales de Kara.

Notons que cette session a connu la participation non seulement de jeunes filles, mais aussi de femmes matures qui ont partagé avec la jeune génération leurs expériences et leur vécu, tout en relatant les violences qu’elles ont subies et supportées, sans nécessairement avoir l’opportunité d’en parler ou d’en sortir.

Intervention de Mme Evelyne GNANSAH Epse BODJONA lors de la session

Ce fut aussi pour les jeunes filles l’occasion d’apprendre à se fixer des objectifs, à s’engager dans une vision concrète et se donner vraiment des chances pour leur épanouissement.

La rencontre d’OBR Togo avec les femmes de Kara s’est achevée le soir du samedi 17 février avec un concert Freedom Festival dont l’objectif était de célébrer les femmes, de leur donner l’opportunité de se réjouir, de danser, de déstresser et d’oublier un tant soi peu leurs soucis. Des artistes de la région ont été invités pour la circonstance.

Partie de réjouissance des femmes avec les artistes chanteurs invités MC Key et Sly Feel

« Nous avons voulu amener les femmes à comprendre qu’il faut se faire de temps en temps plaisir. C’est aussi important pour leur santé et leur bien-être », soutient Armande Blakime qui se réjouie de comment les femmes et les jeunes filles ont apprécié leur participation à l’activité.

Tout en espérant qu’elles mettent en pratique les conseils qui leur ont été prodigués pour leur bien-être physique et mental, la coordinatrice de OBR Togo souhaite les voir poser des pas et prendre des décisions qu’elles ne prenaient pas pour leur réussite. Aussi, le mouvement prévoit faire un suivi plus personnel avec certaines des participantes à la rencontre, de sorte qu’elles puissent travailler chaque jour à l’expression de leur talent et de leur potentiel et atteindre leur réussite.

Ici, ambiance avec l’artiste MC Key

One Billion Rising, il faut le rappeler, est la plus grande action de masse qui vise à mettre fin à la violence à l’égard des femmes dans l’histoire de l’humanité. La campagne, lancée en février 2012, était un appel à l’action fondé sur la statistique stupéfiante selon laquelle une femme sur trois sur la planète sera battue ou violée au cours de sa vie. Au Togo, le mouvement a commencé en 2017.

Photo de famille de la soirée