Conflits agropastoraux : WANEP-TOGO s’active pour préserver et consolider la paix et la cohésion sociale à Tado et dans le Moyen-Mono

Société Civile Médias
5 Min Read

(Société Civile Médias) – Altercations, affrontements meurtriers entre éleveurs et autochtones, dégâts matériels, blessés graves et même décès, les conflits agropastoraux sont devenus monnaie courante dans plusieurs préfectures du Togo dont celle du Moyen-Mono, et fragilisent le vivre ensemble, la cohésion sociale et la protection des droits de l’homme dans les localités concernées. Au regard de la situation, la branche togolaise du Réseau Ouest-africain pour l’édification de la paix (WANEP-TOGO) s’active pour la préservation et la consolidation de la paix dans les localités concernées par ces conflits. C’est dans ce cadre qu’il a initié à Tado un dialogue communautaire qui a réuni toutes les parties prenantes de la question agropastorale.

Au Togo, les conflits agropastoraux sont devenus un véritable fléau. Sur la période de 2021 à 2023, le NEWS-TOGO, système d’alerte précoce de WANEP-TOGO, a noté une recrudescence des conflits qui y sont liés, occasionnant plus de 7 morts, plus de 8 blessés et plus de 300 déplacés, sans oublier des pertes en bétails. Par ailleurs, les données révèlent également que dans ces conflits, des armes blanches comme des machettes, des couteaux sont utilisées, de même que les violences psychologiques et physiques exercées sur des femmes et des enfants, sans oublier les haines tribales contre la population peulh dans certaines localités. Toutes ces situations fragilisent le vivre ensemble et la cohésion sociale dans les milieux affectés.

Organisé le 25 janvier dernier, le dialogue communautaire de Tado s’inscrit dans les priorités stratégiques 1 et 4 de WANEP-TOGO qui sont respectivement « Renforcer l’utilisation du mécanisme d’alerte précoce et de réponse » et « Accroître la résilience des communautés et renforcer la capacité des institutions à remplir leur mandat de façon efficace dans la sécurité humaine ». Il a réuni une vingtaine de participants dont des agriculteurs, des éleveurs, et des représentants de la population locale.

Organisé dans une approche participative et conduit par Tofa AMOUZOUN de l’ONG MJS-Afrique (Mouvement Africain pour la Justice et la Solidarité), organisation membre de WANEP-TOGO), le dialogue a permis d’échanger avec les acteurs concernés sur ce qui est à l’origine des conflits agropastoraux et comment est-ce qu’ils peuvent ensemble trouver des solutions à ce problème. D’après Amah Léonce AYIH, chargé du programme Alerte Précoce et Prévention des Conflits par interim à WANEP-TOGO, l’idée est d’œuvrer pour préserver et consolider la paix et la cohésion sociale dans la préfecture du Moyen-Mono et plus précisément à Tado, et éviter que les conflits agropastoraux ne fragilisent le vivre-ensemble et la cohésion sociale dans le milieu.

- Advertisement -
Tofa AMOUZOUVI de l’ONG MJS-Afrique au cours de son intervention

« Nous avons trouvé important de réunir tous les acteurs clefs du milieu en leur donnant l’occasion d’échanger entre eux pour identifier eux-mêmes les raisons qui sont à l’origine de ces conflits et comment ils peuvent leur trouver des solutions idoines et définitives », explique M. AYIH.

Au cours de ce dialogue, WANEP-TOGO a partagé avec les agriculteurs et éleveurs invités les textes régissant la transhumance au Togo.  Selon Kokou LOGOSSOU, membre du Conseil d’Administration de WANEP-TOGO, les échanges ont également permis d’identifier les difficultés et les obstacles rencontrés par les agriculteurs et les éleveurs à Tado et de leur proposer des approches de solution. Aussi, la population de la localité a été sensibilisée sur l’adoption des comportements pacifiques et à la résolution pacifique des conflits.

« J’ai la ferme conviction que la conjugaison de nos forces et de nos moyens permettra de renforcer davantage la quiétude et la sécurité dans cette préfecture et surtout à Tado », espère M. LOGOSSOU, tout en remerciant les différentes autorités administratives et communautaires pour avoir autorisé la tenue de cette rencontre.

Pour les participants et les autorités locales, ces rencontres constituent une avancée majeure pour faciliter le vivre-ensemble et une meilleure connaissance, les uns des autres. D’autres dialogues de ce genre se tiendront nous informe la direction de WANEP-TOGO.

Photo de famille

Il faut noter qu’outre la préfecture du Moyen-Mono, les préfectures de Kpendjal (Tambaté), de Tchamba (Koussountou, Kouloumi, N’tchourou, Balanka), de Tchaoudjo (Bazalou), d’Anié (Koti), d’Amou (Kanoukopé), de Bas-Mono (Dansoupémé) et de Vo (Dagbati) ont également été identifiées par WANEP-TOGO comme des zones à risque en matière de conflits agropastoraux.