Togo : Pour la crédibilité du métier de coaching, l’ACMA se lance le défi de l’organisation du secteur

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Au Togo, l’Association des Coaches et Professionnels des Métiers de l’accompagnement (ACMA) travaille à redorer le blason du métier de coaching et à lui donner légitimité et crédibilité. Une tâche pas aisée dans un environnement où le travail de coach n’est pas forcément bien perçu par le public en raison de dérives fréquentes. Pour ce faire, l’association se lance le défi d’organiser le secteur au niveau national et entend se donner les moyens pour y parvenir. En attendant les Journées scientifiques internationales du coaching (JSIC), prévues du 23 au 25 novembre prochain, l’ACMA a planché sur le sujet avec des Coachs et Professionnels d’accompagnement lors de la troisième édition du Forum National du Coaching (FNC-Togo 2023).

Vue de quelques participants lors du Forum

Organisé depuis 2019, le Forum national du coaching se veut une rencontre nationale annuelle de réflexion, de partage de connaissances et des bonnes pratiques dans le but de la professionnalisation, de l’organisation et de la promotion du coaching au Togo.

En plus d’être un cadre de réflexion sur la situation du coaching et sa pratique au niveau national, et d’identification des pistes d’actions de nivellement eu égards aux standards internationaux, ce Forum permet aux prestataires des métiers de l’accompagnement de se positionner dans l’écosystème économique. Il permet également le partage de bonnes pratiques entre les professionnels du Coaching et offre aux pratiquants et praticiens du Coaching la possibilité de s’approprier des outils et innovations du métier. La sensibilisation de différents acteurs socio-économiques et politiques sur le coaching et la promotion du professionnalisme auprès des praticiens du coaching sont également d’autres objectifs que vise ce Forum.

Eric BONIN (à droite) lors de son intervention

Organiser le secteur pour avoir plus de crédibilité

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C’est l’idée essentielle sur laquelle a été axé le FNC-Togo 2023. Alors que s’annonce les prochaines Journées scientifiques internationales du coaching, il s’agissait de jeter les bases d’une véritable réflexion autour de l’organisation du secteur du coaching au niveau national. Ceci pour permettre aux professionnels du secteur d’être bien perçus du public.

Essivi Mimi BOSSOU lors de son intervention

« Aujourd’hui, le métier de coaching souffre d’une certaine légitimité au Togo en raison, entre autres, de l’absence de cadre réglementaire ou encore de l’insuffisance d’une vision stratégique commune et partagée, pouvant constituer le point de référence autour duquel se mobilisent les différents acteurs. Aussi, la disparité des idées n’est pas favorable à la coopération entre les acteurs du secteur en vue de la co-création d’une vision stratégique partagée. Tout ceci ne met pas en confiance le public qui recherche la garantie de sérieux des prestataires à qui il se confie. En plus, nous devons œuvrer pour avoir auprès des pouvoirs publics un interlocuteur unique, sérieux et assez représentatif des praticiens du métier au niveau national. Ce sont autant de raisons qui nous ont conduit à axer nos réflexions sur l’organisation du secteur du coaching au cours de ce troisième Forum », explique Arnold AHADJI, président de l’ACMA.

Intervention du coach Obi TCHAMSI

Tenu le 28 octobre dernier, le Forum a connu la participation de coachs et professionnels d’accompagnement exerçant sur le territoire togolais, membres ou non de l’ACMA-Togo. Il a été meublé de communications présentées pat Essivi Mimi BOSSOU , Dr Olivier  AHAONNON, Docteur Komlan BESSANH, José Quam TOFFA, Obi TCHAMSI et Marcelin GANDONOU.

Les communications ont porté sur l’histoire du coaching au Togo ; l’analyse de la perception du coaching par la société togolaise ; les intérêts, acteurs, actions et méthodologie sur l’organisation du coaching au niveau national.

Les réflexions ont également porté sur les facteurs favorables et facteurs de résistance à cette organisation et les actions à mener pour y parvenir.

Komlan BESSANH lors de son intervention

Le métier de coaching est prometteur

D’après Eric Bonin, Directeur exécutif de l’ACMA-Togo, le FNC-Togo 2023 a permis de comprendre que le métier de coaching a de beaux jours au Togo, mais a besoin de redorer son blason. Pour ce faire, l’association entend mener un certain nombre d’actions qui se déclinent en trois étapes.

« D’abord il s’agit de mettre en place des outils et systèmes de contrôle. Le contrôle de la certification, le contrôle du droit d’exercer, le contrôle des performances. Il ne s’agit pas de sanction ou de coercition mais beaucoup plus de sensibilisation, d’informations et d’explications sur les dangers de l’amateurisme et les avantages du professionnalisme dans le coaching », explique M. BONIN.

Antoine AFANOU, représentant le ministère de la Communication à la rencontre

La deuxième étape consistera à faire connaitre l’ACMA-Togo par les coaches présents sur le territoire national, par les autorités locales et par le public.

« C’est la garantie du changement de perception par le public et le garde fou idéal contre les dérives », précise Eric BONIN.

Quant à la troisième étape, elle consistera à lancer de la première étape d’une institution de formation en coaching. Il s’agit d’une longue procédure qui devrait aboutir à l’ordre national des coaches, parce qu’il est impossible de parler de professionnalisation sans évoquer le volet formation certifiante normalisée et officielle.

Photo de famille

Relever ces trois défis ne sera pas chose aisée. Mais à l’ACMA-Togo, on est décidé à y parvenir à tout prix pour redonner au métier du coaching une image plus reluisante.

« Pour chaque étape mentionnée, les tâches à exécuter sont nombreuses et requièrent beaucoup de ressources. Nous sommes déterminés à terminer ce que nous avons commencé. Alors nous irons jusqu’au bout, en embarquant avec nous tous ceux qui, par bonne volonté et par passion pour le métier, accepteront de nous suivre », conclut M. BONIN.