Togo – ONG SALUT : Quatre coopératives agricoles voient le jour grâce au Pro-AGSAME 2

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – L’ONG Solidarité en Action pour la Lutte contre la Pauvreté (SALUT) poursuit son travail d’organisation du monde rural dans ses zones d’intervention. Convaincue qu’en unissant leurs forces les agriculteurs tireront plus profit de leurs activités et dans le cadre de la deuxième phase du « Projet d’Appui à la Gouvernance locale pour une Sécurité Alimentaire et l’accès aux Moyens d’Existence durables » (Pro-AGSAME 2) », l’organisation a apporté son appui à des paysans de quatre localités des préfectures d’Agoè-nyivé et de Zio pour la mise en place de coopératives. Les quatre scoops ont tenu leur assemblée générale le vendredi 20 octobre à Adétikopé, banlieue nord de Lomé.

Table d’honneur lors de l’AGE

Améliorer le niveau d’organisation structurelle et fonctionnelle des communautés constitue un des objectifs que vise Pro-AGSAME 2. Et c’est ce à quoi s’attèle l’ONG SALUT dans ses zones d’intervention.

D’après Carlos DETCHINLI, chargé de Programme Organisation du monde rural et Gouvernance locale à l’ONG SALUT, le regroupement de ces paysans en coopératives s’explique par la nécessité de leur permettre de consolider leurs efforts et de travailler main dans la main pour avoir de meilleurs résultats en ce qui concerne leurs activités agricoles.

Vue en partie des participants à la rencontre

L’action répond également aux vœux de l’Etat togolais qui a fait de l’organisation du monde paysan une priorité pour la bonne marche du secteur.

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« La constitution de coopératives est aussi une recommandation de l’Etat. Dans leur réglementation concernant le monde agricole, les autorités ont insisté sur cette forme d’organisation. Nous nous inscrivons juste dans ces directives afin d’accompagner ces femmes et ces hommes et de mieux les organiser afin qu’ils réussissent mieux dans leurs activités », indique Carlos DETCHINLI.

Ainsi donc, quatre coopératives ont été mises en place au cours de l’Assemblée générale élective tenue le 20 octobre. Il s’agit des Scoops ‘‘Noussindodo’’ de la localité d’Akoin, ‘‘Amenouveve’’ de Dalekpodji Alinka, ‘‘Novialé’’ de Togblégare et ‘‘Divine’’ de Djagblé.

La rencontre a permis d’élire, à la tête de chacune des coopératives, une équipe dirigeante constituée majoritairement de femmes et composée d’un comité de gestion et d’un comité de surveillance.

Lire aussi : Togo : L’ONG SALUT lance « Pro-AGSAME II » pour renforcer le niveau d’organisation structurelle et fonctionnelle de 7 communautés

Les officiels et l’équipe dirigeante de la coopérative ‘‘Noussindodo’’ d’Akoin (en pagne vert)

Que savoir d’une coopérative agricole et quels avantages les membres peuvent en tirer ?

Une coopérative agricole est une structure créée par des agriculteurs et gouvernée par ceux-ci.  Ils en sont les propriétaires mais aussi les fournisseurs en produits agricoles, animaux ou végétaux collectés et transformés par leur coopérative. Au Togo, les coopératives agricoles jouent un rôle clé dans l’économie, en particulier dans les zones rurales, où elles contribuent à maintenir des emplois et à dynamiser les territoires.

Evoluer seul n’est pas mauvais. Mais se mettre ensemble et s’organiser en coopérative est bien plus avantageux et procure beaucoup de bienfaits aux agriculteurs dans leurs activités.

Les officiels et l’équipe dirigeante de la coopérative ‘‘Amenouveve’’ de Dalekpodji Alinka (en t-shirt vert)

D’après Kokou ADOKANOU, président de la coopérative ‘‘Agrivitale’’ de Kovié (partenaire de l’ONG SALUT dans la mise en place des quatre coopératives), l’union fait la force et à chaque fois que les agriculteurs et agricultrices se mettent ensemble, ils constituent une force sur plusieurs plans.

« En plus de la mise en commun des outils de production et des moyens de production qui les renforce un peu plus, les paysans, en se regroupant en coopérative, gagnent en crédibilité devant les partenaires privés comme étatiques et devant les bailleurs de fonds susceptibles de les financer et de les appuyer dans leurs activités. Voilà pourquoi il est bon de se regrouper en coopérative », explique M. ADOKANOU.

Les officiels et l’équipe dirigeante de la coopérative ‘‘Novialé’’ de Togblégare

« En plus, être ensemble leur permettra de travailler, de partager leurs expériences et d’apprendre les uns des autres, sans oublier la visibilité que cela va leur procurer sur le plan institutionnel et auprès des autres scoops ou fédérations agricoles », renchérit Carlos DETCHINLI de l’ONG SALUT.

Sur un autre plan, se regrouper en coopérative permettra aux agriculteurs des quatre coopératives d’améliorer la qualité de leurs produits et de leurs services, de réduire leurs dépenses en fournitures d’intrants et d’améliorer nettement leurs revenus.

Par ailleurs, une chose est de se regrouper en coopérative. Mais une autre, qui constitue le plus grand défi, est de pouvoir réellement travailler main dans la main pour la bonne marche des structures mises en place. A la suite de la présentation des bureaux élus des quatre scoops nouvellement créées, l’ONG SALUT et ses partenaires ont convié les membres à une bonne conduite et surtout au respect des textes qui régissent leurs coopératives.

Les officiels et l’équipe dirigeante de la coopérative ‘‘Divine’’ de Djagblé

« En tant que premiers responsables, vous devez servir d’exemple aux autres membres et conduire vos structures dans la transparence et la vérité jusqu’au terme de votre mandat. La bonne marche des scoops dépend en grande partie de vous », a lancé à leur endroit, Komlan YAWU, chef d’agence de l’institut de conseil et d’appui technique (ICAT-Zio) et représentant de cette structure à la cérémonie.

Le chargé de Programme Organisation du monde rural et Gouvernance locale de l’ONG SALUT a, pour sa part, exhorté les membres des scoops à mettre en application les textes définis dans les statuts et qui régissent le fonctionnement de leur structure.

Photo de famille

Le président de la coopérative ‘‘Agrivitale’’ insiste de son côté sur la persévérance et les bonnes dispositions d’esprit pour une vie en groupe.

« Ces points sont essentiels pour que les coopératives qui viennent d’être créées survivent au temps, aux difficultés et aux adversités que leurs membres vont rencontrer sur leur chemin », soutient Kokou ADOKANOU.

Pro-AGSAME 2, il faut le rappeler, est financé par Action Solidarité Tiers Monde (ASTM). Lancé en mai dernier, la phase 2 du projet a été conçue pour une durée de 2 ans (2023 – 2024) et sera implémenté à travers une approche participative avec les bénéficiaires du projet.