Gouvernance : Acteurs étatiques, institutions de la République, OSC, PTF et médias font l’état des lieux de l’impunité au Togo

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Comptes de la CAN 2013, route Lomé-Vogan-Anfoin, ‘‘pétrole gate’’, rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds Covid-19, victimes de violations des droits de l’homme…la liste est longue. Au Togo, en dépit des mesures et dispositions prises par l’Etat sur le plan juridique et institutionnel, des défis majeurs persistent en matière de lutte contre l’impunité. La question préoccupe le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT) qui travaille à les relever. C’est dans ce cadre que l’organisation a mobilisé, ce mercredi 10 mai, une panoplie d’acteurs en vue de trouver des solutions idoines au phénomène.

C’était par le biais d’une table-ronde multi-acteurs organisée à Lomé. La rencontre a réuni des acteurs étatiques, les institutions de la république, des universitaires, des partenaires techniques et financiers, des organisations de la société civile, des syndicats et des médias.

Table d’honneur à l’ouverture de la table-ronde

D’après le CACIT, au regard de la persistance de défis majeurs en matière de lutte contre l’impunité, marquée par ailleurs par l’actualité de ces dernières semaines fortement dominée par la publication du rapport de la cour des comptes sur la gestion des fonds covid-19, il est important d’agir.

« La table-ronde multi-acteurs se situe dans le cadre d’une réflexion entre acteurs de la société civile en vue de trouver la meilleure solution au phénomène de l’impunité dans notre pays. En 2012, le chef de l’Etat avait déclaré qu’une minorité s’accapare des richesses du pays. Il est de bon ton de comprendre à travers ce discours que le chef de l’Etat a un objectif : celui de lutter contre la gabegie financière et l’impunité économique. Depuis lors, nous avons constaté que des institutions ont été mises en place notamment la Haplucia ou encore la cellule nationale de traitement des informations financières. Mais malgré tous les mécanismes créés pour lutter contre l’impunité et la violation des droits de l’homme, aucun part n’est mené dans la réalité. Nous estimons donc qu’il y a un blocage qui empêche cette évolution dans l’esprit du chef de l’Etat de lutter contre l’impunité. Il est donc important de rassembler différents acteurs pour qu’ensemble nous puissions réfléchir et trouver des pistes de solution pour que l’impunité ne soit plus de mise dans notre pays », explique Claude Amegan, président du CACIT.

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Tchalim Kadanga, représentant le ministère de la Justice, ouvrant officiellement la rencontre

La table-ronde a donc permis aux acteurs pertinents invités de faire l’état des lieux de la situation de l’impunité, de questionner l’efficacité de l’administration de la justice et la jouissance des droits liés à l’espace civique, de dégager les pistes de solutions pour le renforcement de l’administration de la justice en général et la lutte contre l’impunité en particulier.

« Nous avons déjà eu à faire des rencontres sur l’impunité mais en réalité nous n’avons jamais réuni des acteurs aussi bien de la justice que de la société civile. C’est en cela que cette table-ronde est particulière parce qu’elle a permis d’approfondir le sujet et de creuser l’abcès. Tout le monde manifeste cette volonté de voir des gens être sanctionnés quand ils causent du tort au pays et transgressent les lois de la République. Mais malgré cette volonté, rien n’est fait. Voila pourquoi il fallait réunir des acteurs de tout bord pour réfléchir au phénomène et proposer des pistes de solution et des recommandations aux autorités », indique Me Amegan.

Vue partielle des participants à la table-ronde

La rencontre a été pour le CACIT l’occasion de présenter les résultats de l’étude de base sur le fonctionnement des mécanismes de lutte contre l’impunité et les entraves au respect des engagements internationaux pris par l’état pour la lutte contre l’impunité au Togo.

Me Claude Amegan, président du CACIT

Par ailleurs, elle a fait l’objet d’intéressantes discussions et échanges qui ont porté sur la compréhension et portée de la lutte contre l’impunité des actes de violations des droits de l’Homme et de corruption au Togo ; l’état des lieux, défis et perspectives de la situation de l’impunité liée aux violations des droits humains au Togo ; l’état des lieux, défis et perspectives de la situation de l’impunité liée à la corruption et aux Infractions assimilées au Togo ; les approches innovantes des acteurs dans la lutte contre les violences faites aux femmes, aux enfants et aux personnes handicapées ; le Contrôle Citoyen de l’Action Publique (CCAP) et l’espace civique pour l’efficacité des mécanismes d’administration de la justice et de lutte contre l’impunité au Togo ; et les approches et stratégies innovantes et pratiques pour le renforcement de l’efficacité des mécanismes d’administration de la justice et de lutte contre l’impunité.

Photo de famille

A la suite de la table-ronde multi-acteurs, il est prévu ce vendredi une conférence de presse au cours de laquelle sera rendue publique la déclaration finale de la rencontre. Cette déclaration sera ensuite transmise aux acteurs étatiques et aux partenaires, accompagnée d’un document sur l’état des lieux de l’impunité et de la jouissance des droits liés à l’espace civique au Togo.