Togo : Des acteurs se réjouissent des répercussions positives du projet « Girls Lead » sur leurs communautés

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Lancé en 2018 par Plan International Togo pour une durée de 5 ans, le projet « Autonomisation des filles et jeunes femmes pour l’engagement citoyen au Togo : Girls Lead » est à l’étape de son bilan après 4 ans et demi de mise en œuvre. A 5 mois de sa clôture, des acteurs se réjouissent de ses répercussions positives sur leurs communautés, notamment en ce qui concerne la lutte contre les violences sexuelles et le développement de la confiance en soi chez les jeunes filles.

Représentant du chef canton de Baguida à l’étape Grand-Lomé de la rencontre de coordination délocalisée du projet, tenue le mardi 25 avril dernier, Togbui Darrah Vimadjé a évoqué les retombées du projet ‘‘Girls Lead’’ sur sa localité notamment en ce qui concerne la lutte contre les violences sexuelles. D’après ce dernier, le canton de Baguida était jadis une localité ou sévissait le phénomène.

Vue des chefs traditionnels présents à la rencontre de coordination délocalisée

« Baguida était très touché par le problème de sexualité parce qu’il abritait dans le temps de grands hôtels. Ce qui a favorisé la prostitution et les violences sexuelles dans le milieu, avec tout ce que cela a engendré comme conséquences négatives », raconte-t-il lors de la rencontre de coordination délocalisée.

A l’en croire, le phénomène a persisté en dépit de la fermeture, entre temps, de certains établissements hôteliers de renom.

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« La fermeture de certains hôtels n’a malheureusement pas mis un terme à la situation parce que ces mauvaises habitudes se sont propagées sur tout le littoral de Baguida. C’est ainsi que nous recevons des informations sur des formes de violences que subissent les femmes et les jeunes filles et traitons même des cas de viols. Bref, depuis plusieurs années, nous nous efforçons de lutter contre ce fléau », indique Togbui Darrah Vimadjé.

Vue des participants à la rencontre lors de la présentation des activités réalisées

Une des organisations de jeunes partenaires de Plan International Togo sur le projet ‘‘Girls Lead’’, le mouvement Girls’ Motion, dont les zones d’intervention sont les communes Golfe1, Golfe 4 et Golfe 6, apporte également sa contribution pour endiguer le phénomène dans le canton de Baguida. A travers les activités de sensibilisation qu’elle a mené ces dernières années dans le cadre du projet, cette association a contribué à amener les population et acteurs de cette localité à être des acteurs du changement dans la lutte contre le harcèlement sexuel des filles et jeunes femmes.

Girls’Motion œuvre également pour obtenir l’engagement des acteurs et des populations dans la lutte contre les normes et croyances sociales encourageant les violences sexuelles en l’occurrence le harcèlement sexuel. Et ses actions ont eu des résultats positifs dans le canton de Baguida.

« L’arrivée du projet ‘‘Girls Lead’’ dans notre canton et les actions qui y ont été menées ont contribué à réduire le phénomène des violences sexuelles. Le travail mené par le mouvement Girls’Motion et d’autres organisations a payé parce que les cas de viol qu’on nous signalait avant ont diminué », se réjouit Togbui Darrah d’après qui il reste tout de même beaucoup de travail à faire pour voir le phénomène des violences sexuelles quitter définitivement le canton de Baguida.

Togbui Darrah Vimadjé

Au-delà de la lutte contre les violences sexuelles, le projet a également contribué à développer la confiance en soi chez les jeunes filles. Et c’est un des aspects qui a retenu l’attention d’Ayité Folly, président du Comité de développement du quartier (CDQ) Soviépé.

« Grâce à ce projet, nous avons vu dans notre localité l’émergence de jeunes filles qui sont capables de prendre la parole en public, d’élaborer des projets, de l’exécuter, de l’évaluer et de faire une mobilisation de ressources autour de ce projet pour pouvoir atteindre ses objectifs. Et ça nous fait plaisir dans la mesure où bien avant ce projet, nos jeunes, notamment nos jeunes filles, n’avaient pas cette capacité. Mais aujourd’hui nous constatons beaucoup de changements à leur niveau », se réjouit-il.

Une rencontre de coordination délocalisée pour faire le bilan

Faire l’analyse des activités réalisées ces 55 derniers mois du projet, rechercher les solutions aux éventuels défis, analyser la programmation des 5 derniers mois et arrêter des orientations en vue de leur réussite, tels sont les objectifs que visait l’étape Grand-Lomé de la rencontre de coordination délocalisée du projet ‘‘Girls Lead’’. La rencontre visait également à assurer une mise à niveau du plan de clôture ou de transition du projet.

Présentation des approches de solution pour une bonne fin du projet

« Cette rencontre fait partie intégrante du suivi évaluation et de la redevabilité dans la mise en œuvre du projet. Il nous a permis de faire un bilan après 55 mois d’activités. On l’a voulu délocalisée pour nous permettre d’avoir une grande majorité des parties prenantes de mise en œuvre. En plus du bilan, nous avons fait des analyses de la programmation des 5 mois restants en vue de ressortir les éventuels défis et difficultés auxquels on peut être confrontés pour pouvoir atteindre la réalisation des 100% des résultats du projet. A ce jour, il a atteint 85% de sa mise en œuvre contre une consommation budgétaire d’environ 86% », explique Norbert Koumbogle, Directeur par intérim du projet ‘‘Girls Lead’’.

La rencontre de coordination délocalisée a réuni l’ensemble des acteurs de mise en œuvre du projet, notamment les associations de jeunes partenaires de ‘‘Girls Lead’’. Celles-ci ont pu interagir avec les représentants des cantons et communes avec lesquels elles travaillent. Ensemble ils ont ressorti les difficultés rencontrées et proposer des solutions pour une meilleure fin du projet.

Le projet ”Girls Lead”, il faut le rappeler, a pour objectif général de permettre aux organisations, réseaux des filles et des jeunes femmes, d’utiliser leur voix et ressources pour entreprendre des actions collectives visant à contribuer à la transformation des relations inéquitables de pouvoir. Plus spécifiquement, il s’agit de permettre aux jeunes filles et jeunes femmes, y compris celles handicapées, et leurs associations et mouvements, de prendre des initiatives d’engagement citoyen, politique et social pour lutter contre les violences sexuelles.