Togo – JIFi 2022 – Méschak Gnaro : « Grâce au projet ‘‘Girls Lead’’, je m’intéresse de plus en plus à la vie politique de mon pays »

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Elle n’a que 21 ans, mais Méschak Gnaro se distingue déjà par son engagement très prononcé pour le droit de la femme en général et celui des filles en particulier. Etudiante en faculté de Droit, mais aussi animatrice radio et télé, c’est par le biais de l’association Youth Panel Lomé que cette jeune fille se bat pour, dit-elle, « apporter une solution aux maux de la société en motivant les filles et en les encourageant pour rétablir les relations inéquitables de pouvoir ». Dans cet entretien avec Société Civile Médias à l’occasion de la Journée internationale de la fille 2022, Méschak Gnaro revient sur son parcours et les raisons de son engagement pour le droit de la fille et de la femme. Elle évoque par ailleurs le bénéfices qu’elle tire du projet « Girls Lead » mis en oeuvre depuis 2018 par Plan International Togo avec Youth Panel Lomé et d’autres associations de jeunes.

Animatrice, acteur de la société civile, jeune acteur engagé, qui est Méschak ? 

Je suis Méschak Gnaro, étudiante en faculté de Droit option Droit des affaires, je suis membre du ‘‘Youth Panel’’ un groupe de référence mis en place par l’ONG Plan international Togo. Je suis également journaliste à Radio Djena où je présente une émission qui parle du droit des enfants et de droit. J’ai également fait l’animation télé de 2012 à 2019 en tant qu’animatrice principale dans l’émission « À nous la planète ».

Peut-on en savoir un peu plus sur ton parcours ?

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Je dirai que j’ai un parcours linéaire car j’ai commencé à faire des choses qui m’ont conduit là où je suis aujourd’hui. Dans l’enfance, à l’âge de 5ans déjà, j’étais dans une association qui regroupait les enfants et ados de mon quartier (Chaminade à Kara) où on nous apprenait à chanter, à faire des poésies pour ensuite aller prester à Radio Kara.

En 2010, suite à un concours auquel ma mère a participé et réussi, je suis venu avec elle dans la capitale et deux ans après, elle a été invitée par sa collègue qui avait reçu l’invitation de la productrice de l’émission « À nous la planète ». Et c’est comme ça que j’ai intégré l’organisation.

Méschak lors d’un atelier avec Youth Panel Lomé

« À nous la planète » était très souvent sollicité à des ateliers et autres rencontres par les organisations qui œuvraient pour la cause des enfants. Ainsi, lors de la mise en place du Youth Panel, Plan International Togo a demandé qu’on choisisse trois personnes pour intégrer le groupe et c’est comme ça que je suis devenue membre du Youth Panel.

Justement, parlons de ton adhésion à Youth Panel. Pourquoi avoir fait le choix de t’engager dans le monde associatif ? Et pourquoi avoir opté pour cette association ?

J’ai choisi d’être dans la vie associative car elle me permet d’être plus dégourdie et de trouver des réponses à tous mes questionnements. Pourquoi on tape les enfants ? Pourquoi seuls les garçons faisaient de grandes études ?

Aussi, le monde associatif est un endroit sain et éducatif pour les jeunes comme moi car ça permet de rester concentré sur les choses essentielles, de se responsabiliser tôt par rapport à l’image que tu dois présenter et de se mettre à l’abri des fréquentations peu recommandables. Raison pour laquelle mes parents sont d’accord et m’accompagne dans ce choix.

J’ai d’abord intégré l’association ensuite je me suis engagée. Pourquoi ? Parce que l’association, à travers le projet « Girls Lead » qu’elle met en œuvre avec Plan International Togo, met en avant la jeune fille, la pousse à rêver grand et à se donner les moyens de les accomplir et d’atteindre ses objectifs. Pour toutes nos activités, se sont les filles qui prennent le Lead.

Ici, en t-shirt blanc, au cours d’une activité du projet « Girls Lead »

Depuis, que t’a apporté ton adhésion au Youth Panel en tant que jeune fille engagée ?

Mon adhésion au Youth panel Lomé m’a apporté beaucoup de choses. À travers les ateliers organisés par Plan International Togo sur notre demande, mes capacités en communication ont été renforcées. Cela m’a également permis de faire la rencontre d’autres activistes jeunes, ceux d’autres organisations de jeunes partenaires de Plan International Togo sur le projet « Girls Lead » (notamment Alafia jeunes et Girls Motion) avec qui je fais certaines activités. Cela a augmenté mon leadership car le projet donne le lead aux filles et plus d’une fois j’ai dirigé des activités en facilitant et en portant le message lors des sensibilisations de masse.

Justement, tu l’as déjà évoqué, depuis 2018, Youth Panel est en partenariat avec Plan International Togo sur le projet « Girls Lead, Autonomisation des filles et jeunes femmes pour l’engament citoyen au Togo ». Ce projet vise, entre autres, à contribuer à la transformation des relations inéquitables de pouvoir et à susciter la prise d’initiatives innovantes en matière d’engagement citoyen des filles et des jeunes femmes et l’égalité entre les garçons et les filles. Que t’apporte cette initiative et en quoi a-t-elle contribué à renforcer ton engagement ?

Le projet est tombé à point nommé car il encourage la jeune fille à se mettre au cœur de sa communauté et à travailler pour l’améliorer à travers l’engagement citoyen. Et grâce à ce projet je m’intéresse de plus en plus à la vie politique de mon pays, je me sens concernée et à travers les activités que je mène avec mon association, j’arrive à apporter une solution aux maux de la société en motivant les filles et en les encourageant pour rétablir les relations inéquitables de pouvoir.

Lors de nos activités, le constat sur le terrain et les témoignages montrent à suffisance le bien-fondé du projet et agrandit mon engagement. Je suis plus déterminée à me battre pour la cause des filles et à contribuer à ce qu’elles deviennent les leaders de demain.

Méschak en studio pour l’animation de l’émission « Et Nous »

Par l’intermédiaire du projet « Girls Lead », tu collabores aujourd’hui avec Radio Djena, un de ses médias partenaires, en animant une émission intitulée « Et Nous ? ». D’abord, comment s’est fait cette collaboration et de quoi traite l’émission ?

Lors d’une formation de renforcement de capacités en communication (rédaction d’articles, de rapport, présentation télé & radio) organisée par Plan International Togo à l’endroit des organisations de jeunes partenaires du projet « Girls Lead », j’ai attiré l’attention d’un de nos formateurs, Edwige Apedo, qui m’a trouvé dynamique, talentueuse et réactive et m’a encouragé à animer une émission sur son média, Radio Djena, ce que je n’ai pas pris très au sérieux en ce moment. Puis, suite à une émission à laquelle j’ai participé avec d’autres jeunes à cette radio dans le cadre du concours Ulrich Wickert, elle m’a interpellé puis m’a proposé de m’essayer dans une des émissions de la radio en tant que chroniqueuse et après quelques moments, j’ai décroché une émission que j’anime depuis lors. « Et Nous », c’est l’intitulé de l’émission.

En lien avec les objectifs du projet « Girls Lead » pour les filles et jeunes femmes, quels bénéfices tires-tu de cette émission ?

L’émission « Et Nous » que je présente sur Radio Djena est consacrée aux enfants et parle de leurs droits. Elle cadre avec les objectifs du projet « Girls Lead » sauf que celui-ci se focalise plus sur les filles et jeunes femmes. A travers l’émission, je mets mes compétences au service des enfants et de la fille. Ce qui constitue une autre façon de s’engager aussi. C’est le plus grand bénéficie que j’en tire.

Ci-dessous, une vidéo d’un numéro de l’émission « Et Nous »

Quel message as-tu pour les jeunes filles en ce mois d’octobre où est célébrée la Journée internationale de la fille ?

Je dirai aux filles d’avoir confiance en elles et d’affronter leur peur qui constitue le premier obstacle à leur épanouissement. Des stratégies sont élaborées et des opportunités sont offertes et c’est à elles, à nous de les saisir. La femme est de plus en plus promue dans notre pays et c’est l’occasion de travailler pour être élevées et accéder aux postes de responsabilités. Courage et persévérance à toutes les filles.