Togo : La LTDH et l’ASVITTO dénoncent des « méthodes foncièrement arbitraires »

luzdelsol668
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(Société Civile Média) –  « Violations des droits de l’homme et méthodes foncièrement arbitraires », telle est la réaction de la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) et de l’Association des Victimes de Tortures au Togo (ASVITTO) suite à l’arrestation, mardi 21 avril, de l’opposant et homme politique togolais Agbéyomé KODJO. Dans une déclaration conjointe rendue publique mercredi, les deux organisations invitent le gouvernement au respect des droits civils et politiques de M. KODJO et  à sa libération  pure et simple.

 

Ci-dessous, l’intégralité de la déclaration conjointe de la LTDH et de l’ASVITTO

Déclaration liminaire Conjointe  de la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) et l’Association des Victimes de Tortures au Togo (ASVITTO) à la conférence de presse relative à la situation des droits de l’homme.

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L’arrestation du député Agbéyomé Mensan kodjo : violations des droits de l’homme et méthodes foncièrement arbitraires

Dans le cadre des obligations républicaines vis-à-vis des principes démocratiques et de l’Etat de droit, les Togolais ont été conviés aux urnes pour le choix d’un nouveau président le 22 février 2020. Si l’organisation de ces élections a respecté la forme, le fond qui caractérise la vérité des urnes a encore une fois été confronté à de rudes épreuves.

En amont, les indicateurs pour une élection non transparente n’ont pas manqué et ont d’ailleurs obligé certains partenaires du Togo, notamment l’Union européenne, la France et l’Allemagne à renoncer à la supervision.

En aval, la coupure de l’internet et l’encerclement du domicile du candidat M. Agbéyomé Kodjo suite à la publication par son équipe, des tendances des résultats qui étaient en sa faveur, et le refus du gouvernement de procéder au comptage des résultats bureau de vote par bureau de vote pour la manifestation de la vérité des urnes tel que l’a souhaité l’Ambassadeur des USA, sont autant d’éléments de preuves qui militent pour l’absence de crédibilité du scrutin et des résultats officiels proclamés par la CENI et la Cour constitutionnelle.

Ceci étant, M. Agbéyomé Kodjo, deuxième selon la CENI a commencé à réclamer sa victoire en contestant les résultats officiels.

Ce qui lui a coûté cette arrestation dans des conditions rocambolesques après de multiples actes d’intimidation sur les membres de la Dynamique qui le soutient.

La LTDH et l’ASVITTO dénoncent fermement l’opération militaire qui a conduit à l’arrestation du président Agbéyomé Kodjo à son domicile ce 21 avril 2020. On dénombre plusieurs arrestations et des personnes violentées dont le prélat de 90 ans qui n’a pas été épargné.

La résidence est rendue méconnaissable avec des portes défoncées, des meubles saccagés. Les habitants de sa maison, ainsi que certains riverains et passants du quartier Tokoin Forever ont été passés à tabac par les forces de l’ordre surtout les gendarmes qui ont fait montre d’une violence inouïe, sauvage et inadmissible. Il faut noter que l’usage excessif de la force sur les populations civiles a malheureusement caractérisé les forces de l’ordre avec des courses-poursuites. Un journaliste a été arrêté dans l’exercice de son travail et d’autres ont été aussi violentés et leurs motos arrachées. Parmi la quarantaine de personnes arrêtées sur les lieux, figures des défenseurs des droits l’homme empêchés dans leur mission de monitoring.

Pire encore, des défenseurs des droits de l’homme, membres de la LTDH et de l’ASVITTO dans le cadre du monitoring ont été menacés sur le terrain et se sont vus refuser l’accès du SCRIC.

Face à une situation à laquelle s’ajoutent les violations massives à la liberté d’exercice  de leurs fonctions et missions aux journalistes et des défenseurs des droits de l’homme, les mauvaises exactions perpétrées sur des honnêtes citoyens durant lecouvre-feu relatif à l’État d’urgence sanitaire, il convient de reconnaître que le Togo va très mal, les droits de l’homme sont en rude épreuve et l’on doit se poser la question de savoir si le Togo n’est plus une république .

Les deux organisations invitent le gouvernement au respect des droits civils et politiques de M. Agbéyomé Kodjo et  de toutes les personnes arrêtées en mettant fin à leur détention arbitraire par leur libération  pure et simple.

Fait à Lomé, le 22 avril 2020

Pour la LTDH

Le secrétaire Général

AMOUZOU Georges

Pour ASVITTO

Le Président

KAO-ATCHOLI M.

 

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