Togo : Des jeunes mis à contribution pour identifier les facteurs conduisant à l’extrémisme violent

luzdelsol668
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(Société Civile Média) – Alors que sévissent des attaques terroristes dans plusieurs pays de la sous-région, des mesures sont prises pour prévenir l’extrémisme violent. Au Togo, une trentaine de jeunes ont été formés pour jouer un rôle actif dans l’éradication de ce phénomène. Une formation initiée au moment où le nord de ce pays est devenu une zone à risque du fait de la présence de plusieurs mouvements terroristes au Burkina Faso voisin.

Organisé du 4 au 6 décembre au niveau local par le Centre de Documentation et de Formation sur les Droits de l’homme (CDFDH), la formation iDove est une initiative de la Direction des citoyens et de la diaspora de l’Union africaine (CIDO-CUA) et de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH. Elle est commandée par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ).

Pour Annie IZERE, représentante de la GIZ basée à Addis-Abeba, le but de cette formation est d’encourager les jeunes à jouer un rôle actif dans la prévention de l’extrémisme violent et la construction de la cohésion des communautés.

« Il s’est agi essentiellement de tirer profit de la puissance douce de la religion, promouvoir le respect mutuel et la compréhension sur la base de valeurs intra- et interreligieuses, et interculturelles, faciliter le dialogue interreligieux comme outil non violent de transformation sociale, établir une plateforme d’échange et d’apprentissage pour les jeunes travaillant sur la PEV et la cohésion sociale et utiliser des outils numériques pour lutter contre le recrutement de jeunes par des groupes extrémistes violents », a-t-elle expliqué dès l’entame de cette formation.

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Les participants ont donc eu connaissance, pendant cette formation, des causes de l’extrémisme violent au niveau individuel et au niveau communautaire. Identité et communauté, comprendre le conflit, comprendre et combattre l’extrémisme violent, la communication, les ressources interculturelles et interreligieux et le rôle de la jeunesse dans la communauté ont été entre autre les modules qui ont meublé cette rencontre de trois jours, basée essentiellement sur des exercices pratiques.

Rose DEGBOE du CDFDH, facilitatrice principale de la formation

«La formation iDove a le mérite de recourir à une approche interactive, permettant aux participants d’être des agents de leur processus d’apprentissage.  Les participants sont mis à contribution pour identifier les facteurs conduisant à l’extrémisme violent ainsi que les approches de solution », ajoute Rose Akofa DEGBOE, facilitatrice principale de la formation. Cette nouvelle approche, selon elle, vise essentiellement à créer de façon spontanée un contre-mouvement qui met l’accent sur des messages pacifiques et éducatifs, d’aborder des questions religieuses et de fournir un espace de dialogue en vue de prévenir l’extrémisme violent.

Viviane HONHEDE, participante et jeune femme engagée dans les droits de l’Homme, se dit satisfaite des nouvelles connaissances acquises à travers cette formation. Selon elle, chaque être humain a une identité et des valeurs qui le définissent, mais tout le monde a quelque chose de commun. Et d’ajouter que l’acceptation de l’autre, l’inclusion sociale sont des valeurs à cultiver pour prévenir l’extrémisme violent.

« Je me disais toujours que ce phénomène de l’extrémisme Violent tournait autour de l’instrumentalisation de la religion mais après cette formation je peux affirmer que plusieurs causes en sont à la base de lEV. Les jeunes se doivent de s’engager contre ce phénomène pour la préservation de la paix dans sur notre continent », estime de son côté Naffisah OUMATE, une autre participante. Elle rentre chez elle avec une autre perception de l’extrémisme violent.

Des plans d’actions mis en place par les jeunes feront l’objet de travaux régionaux une fois qu’ils seront de retour dans leurs structures. Ces jeunes envisagent partager les acquis avec d’autres jeunes, principale cible des groupes extrémistes, qui pourront relayer l’information à leur tour et aussi sensibiliser à travers des émissions radiophoniques afin de faire comprendre ce qu’est l’extrémisme violent.

Rappelons que des acteurs locaux impliqués dans la prévention de l’extrémisme violent ont partagé leurs expériences avec les participants, ceci pour leur permettre de disposer des connaissances sur les stratégies constructives de prévention de l’extrémisme violent dans le contexte togolais.