TOGO-INTERVIEW : Mélanie GNANDI fait le bilan du projet «Girls Lead» un an après son lancement

luzdelsol668
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(Société Civile Média) – Lancé le 30 novembre 2018 par l’ONG Plan International Togo pour cinq ans, le projet « Girls Lead, Autonomisation des filles et jeunes femmes pour l’engament citoyen au Togo » vise à appuyer les organisations et réseaux de filles et de jeunes femmes à utiliser leur voix et ressources pour entreprendre des actions collectives. Il entend également contribuer à la transformation des relations inéquitables de pouvoir et à susciter la prise d’initiatives innovantes en matière d’engagement citoyen des filles et des jeunes femmes et l’égalité entre les garçons et les filles. Un an après son lancement, où en est Plan International Togo avec « Girls Lead » ? Dans cette interview exclusive, Mélanie GNANDI, la directrice du projet, nous éclaire sur le chemin parcouru durant ces 12 derniers mois. Lisez plutôt !

 

Rappelez-nous brièvement le contexte dans lequel ce projet a vu le jour. Pourquoi l’avoir initié et pour quel objectif ?

Quand Plan International Togo a eu à échanger avec ses associations partenaires qui sont des associations de filles et de jeunes femmes, ces dernières lui ont fait comprendre que parmi les causes de la non participation citoyenne des filles et des jeunes femmes, figurent les questions liées aux violences sexuelles. Le projet a donc voulu combattre les violences sexuelles pour pouvoir donner aux filles la chance de finir leur cursus scolaire, de jouir du droit à l’éducation complète comme les garçons et d’accéder aux postes de prise de décision. Il y a plusieurs causes liées à la non participation citoyenne des filles et des jeunes femmes, mais ces dernières nous ont fait comprendre que les violences sexuelles sont la cause qui leur tient à cœur parce qu’on ne l’évoque pas souvent et ses cas ne sont souvent pas traités. Ils aboutissent à l’impunité ou à l’arrangement à l’amiable. Du coup, le phénomène continue de ronger nos communautés et ne permettent pas aux filles et jeunes femmes de s’épanouir.

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Un an après son lancement, où en est Plan International Togo avec le projet Girls Lead ?

Le projet a été exactement lancé il y a un an. Et le bilan qu’on peut en faire est que nous avons commencé les renforcements de capacités des associations partenaires de sa mise en œuvre. Nous en avons jusqu’à sept dont trois basées à Lomé notamment Girl’s Motion, Alafia Jeunes, Youth Panel Lomé. A l’intérieur du pays, nous avons Youth Panel Sotouboua, Youth Panel Atakpamé, Youth Panel Sokodé et le CCPE de Tohoun.

Après le renforcement de capacités sur plusieurs thématiques dont les droits et devoirs de l’enfant, les violences sexuelles, l’engagement citoyen, le genre transformateur inclusion avec ces associations, nous avons aussi poursuivi ces mêmes renforcements de capacités avec les leaders traditionnels et religieux, les guérisseurs traditionnels sur presque les mêmes thématiques pour pouvoir harmoniser les compréhensions  et pouvoir également faciliter le travail entre les associations et ses leaders communautaires.

Lors de la formation des médias à Lomé

Après cette phase et depuis la semaine dernière, nous avons commencé à en faire de même avec les médias et à les renforcer sur les mêmes thématiques pour qu’ils puissent nous aider à mieux vulgariser le projet et à faire la promotion de l’équité du genre et des droits des filles. Donc le projet suit son parcours et a même commencé à mener des actions au niveau des associations. Juste après leur renforcement de capacité, elles ont commencé par animer des séances de sensibilisation pour mieux faire comprendre ce que c’est que les violences sexuelles aux communautés dans lesquelles dans lesquelles elles vivent et comment est-ce qu’on peut les amener à participer à la transformation de l’égalité des genres et surtout impliquer plus les personnes marginalisées que sont les handicapés ou les minorités qui sont dans nos communautés. En somme, les jeunes participent énormément déjà dans la mise en œuvre de ce projet.

Courant novembre de cette année nous avons également renforcé les facilitateurs de clubs et associations sur ce qu’on appelle la méthodologie ‘Champions of change’, en français ‘champion des changements’ qui vise à promouvoir l’égalité des genres à travers l’engagement des garçons, l’autonomisation des filles et les dialogues intergénérationnels. Cette méthodologie vise à promouvoir l’égalité des genres dans les communautés de mise en œuvre du projet à travers plusieurs activités. Ce sont des activités qui visent à permettre aux filles de mieux se connaitre, de savoir comment travailler en équipe, comment décider de son premier rapport sexuel, comment combattre le mariage des enfants  et comment arriver à prendre le leadership dans une équipe. Ce sont donc des modules qui visent à renforcer les jeunes dans leurs communautés.

Dans quelles localités précises se déroule le projet ?

Le projet est mis en œuvre dans le grand Lomé notamment la préfecture du Golfe et d’Agoè Nyivé. Il touche également 11 cantons de Sotouboua et 4 cantons du Moyen-Mono. Nous allons également travailler un peu au niveau de la préfecture de Tchaoudjo et de la préfecture de l’Ogou précisément à Atakpamé.

Sur quelles bases ces localités ont été retenues pour la mise en œuvre du projet « Girls Lead » ?

Ces localités ont été retenues à l’issue de plusieurs consultations avec les associations d’enfants et de jeunes et compte tenu de l’analyse contextuelle fait par Plan Togo avant l’élaboration du projet. En effet, il s’est avéré que les questions de violences sexuelles sont plus répandues dans ces zones. Le Moyen-Mono et Sotouboua également constituent des zones de mise en œuvre de plusieurs activités et actions de Plan International au niveau du Togo. En ce moment, l’organisation travaille même dans les cinq régions et ces préfectures constituent les localités traditionnelles de mise en œuvre des programmes et projets de Plan International Togo.