Togo : SADD appelle à l’adoption du Code spécifique pour donner un visage humain à l’apprentissage

luzdelsol668
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(Société Civile Média) – Les actions de sensibilisation des organisations de la société civile et les efforts des autorités n’ont toujours pas redonné un visage reluisant au secteur de l’apprentissage au Togo. Longues heures de travail ; punitions corporelles ; violences verbales, dégradantes et humiliantes ; harcèlements sexuels…tels sont les abus multiformes que continuent de subir les apprentis. Une situation contre laquelle l’ONG Solidarité et Action pour le Développement Durable (SADD) continuent d’œuvrer pour un apprentissage à visage humain au Togo.

Avec un taux cumulé de chômage et de sous-emploi de 29,3%, l’auto-emploi de la population active, particulièrement des jeunes est l’une des alternatives incontournables pour lutter contre la précarité. Dans ce sens, l’artisanat se révèle et se confirme comme l’un des secteurs porteurs pour l’auto-emploi. Et les statistiques en disent long. Avec un effectif de plus de 600.000 artisans, ces derniers portent ce secteur qui fait une contribution de 18% au PIB et de 20% à la réduction de la balance de paiement. Le secteur de l’artisanat occupe également des apprentis-artisans qui s’y engagent. On note un effectif de plus de 100.000 apprentis.

Au Togo, l’apprentissage a toujours fait l’objet de réglementation depuis l’époque coloniale. Toutefois, beaucoup d’abus caractérisent toujours ce secteur. Outre ceux citer plus hauts, on note également des travaux domestiques et champêtres presque obligatoires pour les apprentis au profit des maîtres-artisans ; la non jouissance des jours fériés par les apprentis ; les conditions d’hygiène et de sécurité précaires dans les ateliers ; le recours de certains maîtres-artisans à des contrats d’apprentissage illégaux au mépris du contrat type officiel ; les charges financières très onéreuses pour les cérémonies dites de ‘‘libération’’.

Pour l’ONG SADD, qui se bat depuis plusieurs années pour donner un visage plus humain à l’apprentissage au Togo, « cette triste réalité des conditions de travail et de vie des apprentis s’explique en partie par la méconnaissance des textes réglementant ce secteur par les acteurs » à savoir les maîtres-artisans, les apprentis, les parents ou tuteurs des apprentis). Et ceci est aggravé par l’éparpillement desdits textes en plusieurs documents difficiles à maîtriser.

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« Les conditions de travail et de vie des apprentis plus haut citées ne peuvent être améliorées que grâce à un cadre juridique contraignant mais adapté, préoccupation qui est prise en compte dans l’avant-projet Code spécifique sur l’apprentissage en cours d’adoption », estime Yves DOSSOU, Coordonnateur de SADD.

Le mercredi 30 octobre, cette organisation a appelé les autorités togolaises à relancer le processus d’adoption du Code spécifique de l’apprentissage en vue de son adoption et une mise en application effective et à revoir le contenu du nouveau contrat d’apprentissage. C’était lors d’un atelier de sensibilisation et de réflexion avec les acteurs clés que sont la Direction de l’apprentissage ; la Direction des examens, concours et certifications ;  le ministère de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle et la Direction de l’artisanat.

Il s’est agi de passer en revue les conditions d’apprentissage des jeunes et mettre en évidence le non-respect de leurs ; relever ensemble les problèmes lié à la non adoption du code spécifique de l’apprentissage aux autorités ; mettre en évidence la pertinence et l’utilité du Code spécifique de l’apprentissage.

La rencontre a également été l’occasion d’amener les décideurs présents à partager les préoccupations des uns et des autres en lien avec la non adoption du Code ; de faire des recommandations et définir des stratégies appropriées pour l’adoption du Code et d’engager des réflexions sur la possible relecture du contrat type d’apprentissage pour son amélioration.