Togo: L’ouvrage « Guérir du passé » de Michael LAPSLEY présenté au public ce samedi 3 août

luzdelsol668
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(Société Civile Média) – L’édition française de l’ouvrage « Guérir du passé » sera présentée au public togolais ce samedi 3 août à Lomé par son auteur, Michael LAPSLEY. Le Directeur de l’Institut pour la guérison des mémoires, qui séjourne en terre togolaise depuis le 30 juillet, en profitera pour donner une conférence publique à ce sujet à l’Agora Senghor.

L’Institut pour la guérison des mémoires s’emploie à soutenir les personnes, les communautés et les nations sur la voie de la guérison. Par le biais de ses ateliers « Guérison des mémoires » qu’animent Michael LAPSLEY, des personnes de tous milieux qui souffrent d’un passé douloureux peuvent partager leur parcours de vie dans une atmosphère de confiance et de sécurité, et ainsi faire un pas vers la guérison.

« Le livre ‘‘Guérir du passé’’ ne raconte pas que mon histoire. Il raconte également celle d’autres personnes qui, en dépit des situations difficiles qu’ils ont vécues, ont réussi à pardonner et ainsi à guérir des blessures que leur a occasionné leur passé douloureux », explique M. LAPSLEY au cours d’une conférence de presse tenue ce vendredi à Lomé.

Pour ce prêtre et religieux anglican qui a subi l’expérience traumatique de l’apartheid, nous ne devons pas laisser la vengeance, la revanche et l’amertume prendre le dessus sur nous, quel que soit les choses dont nous avons souffert.

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« J’ai été gravement handicapé par un attentat à la bombe en raison de mon opposition à l’apartheid. Mais aujourd’hui, je vis ma vie parce que j’ai réussi à oublier ce passé douloureux. Je ne connais pas ceux qui m’ont fait ça, mais ça ne m’empêche pas de continuer à vivre parce que je leur ai pardonné. Imaginer un peu si je devais chercher à tout prix à les connaître et à me venger, ça ne fera pas de moi un homme libre parce que je continuerai à être prisonnier du passé », confie-t-il, tout en conviant les Togolais à ne pas se laisser détruire par la haine, l’amertume et le désir de vengeance. « Nous devons apprendre à vivre notre vie, nous ne devons pas être prisonnier de nos bourreaux, de ceux qui nous ont fait mal », exhorte Michael LAPSLEY.

La conférence publique qui se tiendra ce samedi à l’Agora Senghor sera donc pour ce prêtre l’occasion de s’entretenir avec les Togolais sur le sujet afin de leur permettre de guérir de leur passé douloureux.

Le séjour à Lomé a également été pour ce prêtre l’opportunité de rencontrer des représentants du monde politique et associatif, ainsi que des Églises et d’autres groupements religieux. Michael LAPSLEY s’est aussi entretenu avec des détenus de la prison civile de Lomé et des membres du personnel carcéral.

Retour sur la biographie de Michael LAPSLEY

Originaire de Nouvelle Zélande, Michael LAPSLEY a été gravement handicapé en 1990 par un attentat commandité par les services secrets du régime apartheid d’Afrique du Sud. Il avait été envoyé en Afrique du Sud en tant que jeune prêtre en 1972 pour y poursuivre ses études universitaires. Face à l’injustice flagrante de l’apartheid, il s’était très tôt engagé contre le régime en place. Expulsé par les autorités, il s’était réfugié au Lesotho, puis au Zimbabwe, où il poursuivait son engagement en mobilisant l’opinion internationale, notamment parmi les Églises chrétiennes, contre l’apartheid. Le 28 avril 1990, un colis piégé explosait dans son appartement, lui arrachant les deux mains et un œil.

Cependant, malgré cette expérience traumatique, le père Michael ne baissait pas les bras. Après une longue période de convalescence au Zimbabwe et en Australie, il retournait en Afrique du Sud en 1992 pour contribuer à la transformation du pays. En 1998, il créait l’Institut pour la guérison des mémoires.