Togo: À la découverte des communautés jeunesse du CDFDH

luzdelsol668
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(Société Civile Média) – Le Centre de Documentation et de Formation sur les Droits de l’Homme (CDFDH) met en œuvre depuis 2017 des activités avec et à l’endroit des jeunes à travers de nombreuses initiatives tels que le projet de monitoring des médias, celui du Volontariat « We build » ou encore les ateliers d’écritures journalistiques et de production Web « Be excellent and show It on the Web ». Convaincu que les jeunes ont un rôle incontestable à jouer dans l’effectivité des droits humains et du développement durable, le CDFDH a réitéré son engagement auprès des jeunes par le biais de sa stratégie jeunesse 2019 en mettant sur pied trois communautés de jeunes. Ces communautés réunissent les jeunes ayant pris part ou intéressés par les initiatives du Centre de Documentation et de Formation sur les Droits de l’Homme (CDFDH) et qui souhaitent se positionner comme des acteurs de changement positif dans leurs communautés. Partons à la découverte de ces incubateurs de jeunes acteurs de changement avec Mlle Armande BLAKIME, Coordinatrice des Communautés Jeunesses du CDFDH.

Pouvez-vous nous présenter les communautés Jeunesse du CDFDH ?

Depuis deux ans, le CDFDH travaille avec et pour les jeunes à travers plusieurs programmes. Afin de consolider ces groupes de jeunes et de permettre aux autres jeunes motivés et engagés de faire leurs preuves, des communautés jeunesses ont été créés. Il s’agit de la communauté Denis MUKWEGE, la communauté Martin Luther KING et la communauté Rosa PARKS. Les communautés jeunesse du CDFDH réunissent plus de 70 jeunes et se veulent non seulement un cadre de renforcement de leurs capacités, à œuvrer efficacement pour la promotion du respect des droits humains et l’atteinte des ODD, mais aussi de découverte de leur leadership en matière des droits de l’Homme.

Les communautés sont un autre axe de l’engagement du CDFDH d’investir dans la jeunesse ; pouvez-vous nous en dire davantage sur les fondements de cette politique ?

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Le centre a fondé sa politique sur une théorie du changement. Celle-ci énonce que le CDFDH a la forte conviction que si les jeunes sont conscient de leurs responsabilités face à l’effectivité des droits humains et du développement durable ; s’ils disposent de cadres appropriés pour découvrir et renforcer leurs aptitudes au leadership ; s’ils sont outillés pour promouvoir les droits humains et les ODD et bénéficient d’un accompagnement adéquat pour mener de façon autonome et coordonner des actions efficaces et innovantes en ce sens, alors ils seront des acteurs de changement positifs en matière de droits humains et de développement durable reconnus et associés par différentes organisations, institutions étatiques et internationales aux processus décisionnels en liens avec ces thématiques. C’est ce en quoi nous croyons au CDFDH et c’est notre vision pour les jeunes que nous accompagnons.

Qui peut être membre de vos communautés et comment y adhère-t-on ?

Il faudrait le préciser, n’est pas membre ni le demeure qui veut. Il existe tout un processus d’adhésion eu égard aux objectifs que le CDFDH entend atteindre avec ces jeunes. Pour être reconnu membre et le demeurer, il faut adhérer à notre théorie du changement, remplir une fiche de renseignement, contribuer à l’organisation d’au moins trois (03) activités des communautés, être régulier aux formations de renforcement de capacité et enfin réussir les évaluations mensuelles. Toutes ces modalités sont définies et reprises dans la Charte des Communauté jeunesses.

Quelles sont les activités desdites communautés ?

Les activités des communautés s’inscrivent à trois niveaux. La consolidation des communautés elles-mêmes ; le renforcement de capacités des membres et enfin l’impact des jeunes dans la société et ce, suivant le plan d’action mise en œuvre par les organes directifs des communautés à leur lancement officiel le 26 janvier 2019. Concrètement, nous avons en termes d’activités, les formations données par des personnes ressources du centre, les productions audiovisuelles, les campagnes digitales, l’identification des cas de violation des droits de l’Homme, l’élaboration de fiches thématiques et de courriers de plaidoyer, les exposés, les rédactions d’articles, etc. Tout ceci autour des thématiques de droits humains tels que le droit à la vie ; à la liberté d’expression ; la torture et les mauvais traitements ; la corruption ; les groupes vulnérables ; etc.

Quel bilan faites-vous, quelques mois, après le lancement des communautés jeunesse ?

Nous nous réjouissons d’avoir pu outiller environ 70 jeunes sur la technique d’écriture journalistique, sur la production de contenus web et sur les droits de l’Homme. Nous disposons aujourd’hui d’un cadre opérationnel dédié à la promotion de l’excellence et de l’engagement des jeunes en faveur de l’effectivité des droits de l’Homme et l’atteinte des ODD. Plus de 5000 citoyens ont été sensibilisés sur l’importance de s’engager en faveur des droits humains et d’un environnement sain, entre autres, à travers nos campagnes digitales. Une dizaine de jeunes sont reconnus comme des acteurs de changement positifs grâce à la valorisation de leurs parcours et initiatives.

Quelles sont vos perspectives ?

Nous envisageons de réaliser encore plus d’activités avec les jeunes pour les amener à développer une expertise sur les thématiques liées aux droits de l’Homme. Il s’agit notamment des programmes de recherche sous la supervision de personnes ressources ; l’organisation d’une série de rencontres de formation et de partage d’expérience dans des universités (UL / ESAG NDE) et lycées ; la participation à des rencontres et conférences nationales, régionales et internationales et des rencontres de partage de bonnes pratiques et de distinction des meilleures communautés et de leurs membres. Et très bientôt, nous aurons une conférence vidéo avec le prix Nobel de la paix 2018, le Docteur Denis Mukwegue. Cette initiative vise à amener les participants (autour de 300 jeunes) à s’inspirer du combat du Dr Mukwege pour renforcer leur engagement et faire preuve de professionnalisme dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants. Par ailleurs, nous étudions la possibilité d’offrir des stages à certains parmi eux à travers les structures partenaires du CDFDH et nous y travaillons ardemment.

Interview réalisée par Akouavi Coretta TANNOUS pour le site du CDFDH et Société Civile Média