Burundi: Une rupture de stock en préservatifs chez PSI fait craindre le pire

luzdelsol668
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(Société Civile Média) – Au Burundi, 5 millions de préservatifs « Prudence class » ont été vendus en 2018. Un chiffre considérable et révélateur de la façon dont ce produit s’arrache comme de petits pains. Et quand le précieux sésame en vient à manquer, il y a de quoi être inquiet, surtout pour les jeunes utilisateurs.

Aussi bien à Bujumbura, la capitale du Burundi, que dans les autres villes du pays, il est difficile, depuis un mois, de trouver des préservatifs.

« Dans les pharmacies, il n’y a pas de préservatifs. Et moi sans préservatif à la maison, je suis vraiment dans l’insécurité parce que je suis exposé au danger. Si on en trouve dans une pharmacie au lieu de 300 francs, il coute entre 500 et 1000 francs burundais. C’est vraiment difficile, tout le monde ne peut pas s’en procurer », confie un jeune à nos confrères de la Deutsche Welle.

Au niveau des pharmacies de détails qui s’approvisionnent la plupart du temps dans les grandes pharmacies, on déplore la rupture de stock en préservatifs. Cette rupture, d’après les responsables des grandes pharmacies, s’expliquent par l’absence du produit chez Population Service International -PSI Burundi. C’est cette organisation qui les approvisionne en préservatifs « Prudence class ». Mais elles aussi n’en a plus, du moins pour le moment.

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« Seule PSI peut expliquer cette rupture car, c’est elle qui importe les préservatifs », explique un tenant de pharmacie.

Des raisons de s’inquiéter

Le préservatif étant très utilisé par les jeunes au Burundi, il y a donc des raisons de s’inquiéter en ce qui concerne cette rupture inattendue.
Selon une étude sur la vie sexuelle des jeunes, dont les résultats sont relayés par Yaga Burundi, 11 % des adolescentes burundaises, entre 15 et 19 ans, ont déjà commencé leur vie procréative. En 2008, 17 % d’écolières et 33 % des élèves du secondaire affirmaient avoir déjà eu des rapports sexuels.
La même étude révèle que la grossesse précoce privait chaque année au Burundi, plus de 2000 jeunes filles d’école.

Par ailleurs, alors qu’il était de 3,7% en 2007, le taux de séroprévalence au VIH Sida est passé 1,4 % en 2010 puis 0,9 % en 2017. Naturellement, l’utilisation de préservtifs y a contribué. Avec cette pénurie de préservatif, la tendance pourrait s’inverser.