Santé et développement: Une sexualité responsable pour l’épanouissement des jeunes et des adolescents au Togo

luzdelsol668
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(Société Civile Média) – Au Togo comme dans bien de pays d’Afrique, les sensibilités culturelles et les tabous entourant la sexualité constituent un sérieux handicap dans la quête d’informations sur la santé et les soins en matière de santé sexuelle et reproductive. Ainsi, la jeunesse, qui constitue la portion de la population la plus vulnérable, est souvent laissée sans repère et les conséquences sont énormes : grossesses précoces avec tous les risques que cela comporte, avortements clandestins, augmentations des MST/IST, arrêt de la scolarité notamment. Cependant, l’éducation sexuelle des jeunes est très importante pour le développement socioéconomique des pays.

Le droit à la santé sexuelle et reproductive est reconnu au niveau international comme étant un droit humain universel que le Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) des Nations unies a pris soin de définir en 1994. On peut retenir que la santé de la reproduction suppose qu’une personne peut mener une vie sexuelle satisfaisante en toute sécurité, qu’elle est capable de procréer et qu’elle est libre de le faire aussi souvent ou aussi peu souvent qu’elle le désire. En effet, les études ont montré que l’adolescence (15 à 24 ans) est la période de la vie où l’on devient sexuellement plus actif.

Par conséquent, les adolescents et les jeunes doivent bénéficier des informations nécessaires afin de jouir du droit à la santé sexuelle et reproductive sans s’autodétruire. Cependant, l’absence ou l’insuffisance de cette prise en charge fait que beaucoup d’adolescents et de jeunes s’adonnent précocement à la sexualité sans être aguerris. Selon l’enquête démographique et de santé du Togo (EDST-III 2013-2014), l’âge médian de la première grossesse est plus précoce en milieu rural (20,1 ans) qu’en milieu urbain (22,4 ans). En effet, ce paramètre varie selon la région de résidence des femmes, le niveau d’instruction et le statut socioéconomique. Les régions des Savanes (au nord du Togo) présentent l’âge médian le plus précoce (19,6 ans) et il est plus tardif dans l’agglomération de Lomé (23,0 ans).

Selon le Guide du PRB sur la santé sexuelle et reproductive en Afrique de l’ouest francophone, plus d’une adolescente sur 3 en Afrique subsaharienne est confrontée à une grossesse non désirée : 22% ont des enfants non désirés et 13% ont recours à l’avortement. Il est possible de revoir à la baisse ces chiffres en éduquant les adolescents et les jeunes pour une sexualité responsable.

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L’ONG RAES : L’éducation sexuelle par le divertissement

L’ONG RAES a développé autour de la série C’est la vie ! un kit pédagogique qui permet d’animer des ateliers éducatifs et des discussions en lien avec les droits et la santé sexuels et reproductifs (DSSR). Avec des supports imprimés et audiovisuels comme outils de travail, des séances de travail sont organisées avec les adolescents et les jeunes pour faire émerger les représentations et accroître l’impact de la série. L’objectif principal est de renforcer l’appropriation par les jeunes des messages en santé en vue du changement positif de comportement.

En effet, le kit pédagogique a été testé en décembre 2018 au Togo auprès de groupes de jeunes et adolescent(e)s âgé(e)s de 12 à 28 ans mais également auprès de parents et adultes.

Ainsi, 59 participants dont 75% (femmes et filles) et 25% (hommes et garçons) du milieu rural ont été interrogés sur deux thématiques : contraception/planification familiale et sexualité. Les résultats obtenus à l’issue des séances animées avec le kit pédagogique sont les suivantes : plus d’un jeune sur 4 se sent capable de se protéger contre une grossesse non désirée et moins d’un jeune sur 4 se sent capable de parler de contraception avec son partenaire.

En ce qui concerne les parents et adultes, plus de 12% se sentent capables de discuter de la contraception avec un jeune alors que plus de 6% se sentent capables d’aider leurs enfants à se protéger contre les grossesses non désirées.