Bénin-Eau potable: Un véritable luxe pour les écoliers du village d’Atohoué

luzdelsol668
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(Société Civile Média) –  Situé à plus de 15 kilomètres du centre-ville d’Aplahoué (frontière avec le Togo, environ 145 km de Cotonou), Atohoué est un hameau de Zondjihoué, village situé de l’arrondissement d’Aplahoué. Si, par miracle, ce  »coin » a pu bénéficier d’une école primaire, son véritable défi demeure les conditions dans lesquelles vivent ses écoliers. L’accès à l’eau potable est justement l’un de ces challenges. Pour en avoir, les écoliers doivent parcourir au moins 5 kilomètres par jour. Et pour une eau de qualité douteuse.

L’accès à l’eau potable reste un souci pour les habitants d’Atohoué et donc pour les petits enfants de l’école primaire de la localité. Et ceci vient alourdir les problèmes quotidiens auxquels ces derniers font face.

« Il nous est difficile d’avoir de l’eau potable ici. Nous, nous apportons notre eau depuis Azové. Et si un jour on oublie de faire ce ravitaillement, nous consommons l’eau d’ici, tout en confiant notre santé à Dieu », confie M. Bessanh, l’actuel directeur de l’école primaire publique d’Atohoué. « Pour les enfants, c’est soit l’eau du fleuve Mono situé à 5 kilomètres d’ici, soit celle de son affluent Loumon qui est à moins de 3 kilomètres qu’ils utilisent pour leurs besoins quotidiens », ajoute-t-il.

En d’autres termes, les petits enfants ont à faire au minimum 5 kilomètres en aller-retour pour prendre l’eau de Loumon. Ce calvaire, ils doivent le supporter tous les jours ouvrables, à moins de venir à l’école avec de l’eau potable. Et s’ils sont au moins sûrs d’avoir cette précieuse denrée après avoir parcouru des kilomètres, ce qui, par contre, pose problème est la qualité de l’eau qu’ils vont chercher. Une eau de couleur grisâtre et donc de qualité douteuse, mais qui reste la seule alternative pour ces âmes innocentes.

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Les élèves de l'école primaire publique d'Atohoué s'approvisionnant dans le fleuve
Les élèves de l’école primaire publique d’Atohoué s’approvisionnant dans le fleuve

« Ils n’ont pas le choix. C’est avec cette eau que la cantine fonctionne et c’est cela que nous buvons aussi. Nous sommes conscients qu’elle est impropre à la consommation mais nous n’avons pas le choix et Dieu est avec nous », explique le directeur Bessanh, tout en rappelant qu’ils partagent cette eau avec des bœufs qui viennent aussi s’abreuver dans le fleuve.

C’est donc un véritable problème de santé publique qui se pose dans ce hameau. Les habitants en appellent donc aux autorités compétentes pour les aider.

« Tout ce que nous voulons maintenant, c’est que le gouvernement puisse venir faire un forage ici pour nous permettre aussi de bénéficier de l’eau potable car nos enfants en ont vraiment besoin », fait savoir un parent d’élèves.

Pour rester en phase avec son mot d’ordre « l’eau potable pour tous à l’horizon 2021 » le gouvernement de Patrice Talon doit faire un clin d’œil à ces autres béninois qui ne bénéficient d’aucune commodité et dont l’accès à l’eau potable demeure un luxe. Les écoliers d’Atohoué en sont une preuve palpable. Le Bénin Révélé passe aussi par là.

Cokou Romain COKOU (correspondant à Cotonou)