Guinée: la crise gambienne vue par l’ONG African Crisis Group

luzdelsol668
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(Agence Société Civile Média) – Acteur de la société civile et président de l’ONG African Crisis Group, Sékou Koureissy s’est prononcé sur l’intervention d’Alpha Kondé, le président guinéen, dans la crise gambienne. Pour lui, cette médiation a permis d’éviter un bain de sang au pays de Yahya Jammeh.

 « On n’apprécie pas seulement que la prouesse diplomatique du professeur Alpha Condé en Gambie. N’oublions pas également son succès diplomatique en Guinée Bissau. Pour nous, qui voyageons souvent, la Guinée a retrouvé aujourd’hui sa place et son image sur la scène internationale. Il y a une ouverture réelle qui frise la réhabilitation. On sait ce qui se passe en RD Congo, en Somalie, au Soudan. Si aujourd’hui, on a pu éviter le carnage en Gambie, je suis le premier à saluer et à féliciter le professeur Alpha Condé. C’est un excellent résultat pour lui, il faut le lui reconnaître. Je suis convaincu que la médiation de la CEDEAO, particulièrement celle du président Alpha Condé a été porteuse d’espoir et de solution », a-t-il dit, invité de la radio Lynx FM.

Et de faire une petite analyse de la situation qu’a vécue ce pays ces derniers jours.

« J’étais au Burkina en octobre, au Mali en 2012, j’ai une idée de la position de la CEDEAO par rapport au non-respect de la constitution, je ne suis pas partisan de la bureaucratie régionale. Je suis de la société civile indépendante. Dans la crise Gambienne, il y avait deux options : l’option militaire et l’option politique et diplomatique. L’option militaire a fait son chemin. Le parachèvement est intervenu à partir du 21 janvier, date de la prestation de serment d’Adama Barrow à Dakar. Une fois investi, le nouvel élu pouvait demander l’adoption de l’option militaire. Il fallait une médiation de dernière minute. C’est ce qu’a fait le professeur Alpha Condé. Dans le cas gambien, il n’y a pas de péril en la demeure. Le processus déclenché par la CEDEAO doit aller jusqu’au bout. Je salue l’expertise de la CEDEAO. Ce que je fais rarement. Dans le passé, je reprochais souvent l’intervention tardive de la CEDEAO. Elle est intervenue au Libéria, au Mali, au Burkina Faso en septembre 2015 et en Gambie. Une intervention tardive mais responsable. Il faut encourager la médiation préventive. Il ne faudrait pas négliger les signes annonciateurs pour intervenir en sapeur-pompiers. La diplomatie de proximité doit pouvoir régir ses actions. Il n’y a aucune raison de blâmer la CEDEAO. Après tout ce qui s’est passé, le président Jammeh a eu le bon sens à la dernière minute, de quitter le pays ».

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