(Agence Société Civile Média) – Un véritable bras de fer va opposer dans les semaines à venir Survival International et le Fonds mondial pour la nature (WWF). La première ONG pointe du doigt certaines activités auxquelles se livre la deuxième au Cameroun et l’accuse de violer les droits des pygmées de la communauté Baka. D’après Survival International, les patrouilles contre le braconnage que finance WWF dans cette partie du pays de Paul Biya s’en prennent la plupart du temps à cette population. L’association britannique veut donc porter plainte contre le Fonds mondial pour la nature car elle estime qu’en finançant les activités des patrouilles contre le braconnage, WWF participe indirectement aux exactions qu’ils commettent à l’endroit des pygmées. Survival International a donc saisi l’OCDE (l’Organisation de coopération et de développement économique) qui a jugé la procédure recevable.
« Ces gardes sont employés par le gouvernement camerounais. Mais ils sont en partie financés par WWF, ils sont souvent transportés dans des véhicules de WWF, parfois avec des chauffeurs de WWF, de l’essence de WWF. L’ONG est aussi responsable de ce qui se passe car elle est l’un des partenaires clefs du gouvernement sur le terrain », explique Michael Hurran de Survival International, au micro de Rfi. Son association estime que les Baka sont régulièrement battus, victimes de raids nocturnes des éco-gardes et des militaires camerounais.
« Nous n’excusons bien sûr aucun abus et nous prenons au sérieux toutes ces allégations. Nous sommes prêts à faire tout ce qui sera nécessaire pour que les violations des droits de l’homme cessent et que les Baka soient respectés », indique de son côté Frederic Kwame Kuma de WWF.
Le Fonds mondial pour la nature, qui n’entend décidément pas aller à un affrontement avec Survival International, veut calmer les choses et espère voir la médiation de l’OCDE mettre en lumière les conditions de vie de la communauté Baka.