(Agence Société Civile Média) – L’AMDH (Association Mauritanienne des Droits de l’Homme) a célébré à sa manière la journée internationale des migrants. Dans une déclaration rendue publique ce 18 décembre, l’AMDH s’est surtout souvenu des migrants subsahariens expulsés d’Algérie depuis quelques jours. Tout en rappelant aux autorités de ce pays que « la libre circulation est un droit universel inviolable », cette organisation de la société civile mauritanienne dénonce « la violence policière devenue quasiment systématique à l’égard des migrants » et « Exhorte les autorités publiques d’alléger les procédures d’obtention de la carte de séjour aux migrants afin qu’ils puissent disposer dignement des cartes de séjour ».
Voici en intégralité la déclaration de l’AMDH :
La communauté internationale célèbre, ce 18 décembre, la journée internationale des migrants.
Cette journée est une occasion pour nous défenseurs des droits humains d’attirer l’attention de la communauté internationale et en particulier l’opinion nationale pour prendre davantage en compte la question des migrations qui sont devenues aujourd’hui une réalité incontournable.
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Car, les raisons qui militent en faveur de cette mobilité des populations du Sud vers le Nord, sont compréhensibles. Ces populations quittent leurs pays soit pour rejoindre leurs familles, soit pour chercher une stabilité ou en quête d’un avenir meilleur.
En Mauritanie, l’année 2016 a été particulièrement marquée par l’acharnement à l’encontre des migrants. Ce traitement assez particulier a provoqué au mois de mai dernier la mort de Mody Boubou Coulibaly, un migrant malien dans une course poursuite avec une brigade de patrouille au niveau du quartier de la Cité plage.
En effet, les contrôles intempestifs notamment l’arrestation des dizaines de migrants à Nouadhibou, leur transfert à Nouakchott puis leur reconduite à la frontière, ont été des épisodes dramatiques de graves violations des droits des migrants dans notre pays.
A cela il faut ajouter, les détentions arbitraires et ciblées des migrants, des femmes voire même des enfants mineurs au Centre de détention de Bagdad, devenu désormais tristement célèbre. De même à plusieurs reprises, des migrants se sont plaints des contrôles au faciès, des chantages policiers et des rafles à domiciles.
Cependant, les difficiles conditions d’obtention du titre de séjour ont ouvert le boulevard à toutes formes de pratiques illégales impliquant même des autorités publiques mauritaniennes. Toutefois, l’AMDH, se réjouit de constater l’arrêt provisoire des contrôles opérés par la police des étrangers.
Préoccupée par la situation des migrants en Mauritanie, l’Association mauritanienne des droits de l’homme (AMDH) profite de la journée mondiale des migrants pour déclarer toute sa solidarité avec les migrants expulsés d’Algérie et les familles des disparus en Méditerranéen :
– Rappelle que la libre circulation est un droit universel inviolable.
– Dénonce la violence policière devenue quasiment systématique à l’égard des migrants
– Exhorte les autorités publiques d’alléger les procédures d’obtention de la carte de séjour aux migrants afin qu’ils puissent disposer dignement des cartes de séjour
– Invite les autorités chargées du contrôle des titres de séjour d’agir en respect des droits fondamentaux des personnes migrantes et de leurs familles en Mauritanie ainsi que leur dignité humaine.
Nouakchott, 18 Décembre 2016