WiLDAF-Togo dévoile les grandes étapes de son plaidoyer pour mettre fin aux mariages d’enfants

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Mis en œuvre depuis 2023 par WiLDAF-Togo avec l’appui financier de Amplify Change, le projet Agir pour l’Abandon des Mariages d’Enfants (AAME) entame désormais une autre phase, celle du plaidoyer. Une étape importante dont l’objectif est d’influencer la législation et de faire en sorte que les mariages se fassent conformément aux lois en vigueur au Togo. Les différentes étapes de ce plaidoyer ont été dévoilées ce mardi 23 avril, à l’issue d’un atelier de formation organisé à l’endroit des 30 organisations de la société civile partenaires du projet et regroupés dans au sein du mouvement « Enfants pas Epouses ».

D’après les données d’une étude menée par WILDAF-Togo sur le mariage d’enfants et autres formes de violences connexes, le Togo affiche un taux de 41%. L’étude révèle aussi que l’âge d’entrée en union des femmes est précoce. A en croire les résultats, 9 % des femmes de 25-49 ans au moment de l’enquête étaient déjà en union avant d’atteindre l’âge de 15 ans et environ trois femmes sur dix (32 %) étaient déjà en union avant 18 ans révolus. Et le phénomène prend de l’ampleur dans la partie septentrionale du pays.

Pour WiLDAF-Togo, cette pratique, dont les filles sont victimes, constitue une violation de leurs droits dans la mesure où elle les freine dans leur évolution aussi bien dans la vie que sur le plan scolaire.

« Les mariages d’enfants mettent les filles dans d’énormes difficultés. En plus de les empêcher de se scolariser ou de poursuivre leurs études, cette pratique les expose dans la mesure où elles entrent en mariage très jeunes, immatures et sans aucune expérience. Ce qui fait qu’elles sont exposées aux violences domestiques et conjugales », déplore Anne Colette KPEDJI, Directrice exécutive de WiLDAF-Togo.

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L’arrêt de cette pratique passe donc par une prise de conscience collective et l’implication de tous les acteurs de la société. Les 30 organisations de la société civile partenaires du projet AAME et réunies dans le mouvement « Enfants pas Epouses » entendent donc jouer leur partition pour mettre un terme à cette pratique. Ce sera à travers un plaidoyer pour lequel elles se sont formées à l’occasion d’un atelier organisé à leur intention par WiLDAF-Togo.

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A en croire Andréa AZIABOU, gestionnaire du projet AAME, le plaidoyer se déroulera en trois étapes.

La première étape consistera à œuvrer pour la formalisation des mariages traditionnels qui se font avec les chefs religieux et les chefs traditionnels.

« Il s’agit d’aboutir à un cadre légal assez protecteur de la jeune fille qui pourrait faire en sorte qu’il n’y ait pas de possibilité que les mariages d’enfants se perpétuent dans les localités à forte prévalence », explique-t-elle, avant d’ajouter qu’établir un cadre de formalisation de ce type de mariage empêcherait de marier les jeunes filles de 13 à 17 ans.

La deuxième étape du plébiscite est d’aboutir à l’abandon de deux normes traditionnelles qui favorisent les mariages d’enfants. Cette activité se fera principalement auprès des autorités religieuses, des chefs spirituels, des imams des localités de Krikri, Tchanaga et Takpamba, les trois localités à fort taux de mariage d’enfants ciblées par le projet.

Enfin, la troisième étape consistera à influencer le budget afin que l’on puisse accroitre d’au moins 30% la ligne d’offre et de service accordée en termes de Droits et santé sexuels et reproductifs (DSSR), considéré comme un droit fondamental.