Togo : NADDAF entame le renforcement de la participation politique de 50 jeunes de la commune Golfe 6

Jean de Dieu SOVON
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(Société Civile Médias) – Alors qu’ils représentent plus de la moitié de la population du Togo, les jeunes sont moins présents dans les sphères de décisions du pays. Dans la commune du Golfe 6, ceux de moins de 30 ans brillent par leur absence. Un état de fait que l’association Nouvelles Alternatives pour le Développement Durable en Afrique (NADDAF) entend corriger à travers son projet « Ecoles de jeunes leaders politiques » pour le renforcement de la participation politique des jeunes dans le Golfe 6.

Lancé le mardi 9 novembre, le projet a pour objectif de créer un rêve politique chez les jeunes de la commune ciblée et de susciter plus d’engagement de leur part.

Table d’honneur au lancement du projet

L’initiative a reçu l’appui financier de l’Ambassade du Canada au Ghana et au Togo à travers le Fonds Canadien d’Initiative Locale (FCIL).

« La commune Golfe 6 est aujourd’hui confrontée à beaucoup de problèmes que les élus locaux ne peuvent pas régler seuls. Mais de l’autre côté, la participation citoyenne est méconnue par les jeunes qui constituent pourtant la majeure partie de la population locale. Nous avons été interpellés par cette absence de la jeunesse dans la participation citoyenne dans le Golfe 6 et avons donc jugé bon de susciter chez eux cette envie afin qu’ils s’y impliquent », explique Komlavi Adjivéna Koissi, représentant du Coordinateur de NADDAF au lancement du projet.

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Vue partielle des participantes à la formation

Trois activités phares

Plusieurs activités sont prévues dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, notamment des formations de 50 jeunes (hommes et femmes) de 18 à 30 ans, provenant des partis politiques et des Organisations communautaires de base (OCB), sur les thématiques de communication politique, de leadership, de la gouvernance locale.

Cette formation de deux jours, qui a été couplée avec le lancement du projet ce mardi, veut également amener les jeunes femmes à connaitre leur rôle et à s’engager elles-mêmes dans la vie politique dans leur commune ou dans leur pays.

Par ailleurs, un manuel sur l’engagement politique des jeunes, afin de servir de guide pour les jeunes qui ambitionnent de s’engager dans la politique mais ne sachant pas quoi faire exactement, leur sera offert.

Aussi, le projet prévoit une visite des hautes institutions de la République du Togo (l’Assemblée Nationale et Primature notamment) afin d’offrir une opportunité d’échanges entre les jeunes et les locataires de ces institutions et de créer en eux le rêve d’occuper ces postes dans le futur.

Une initiative saluée par le partenaire et les autorités locales

Pour Annika Allman, Conseillère des affaires politiques et publiques à l’ambassade du Canada auprès du Togo, le renforcement du pouvoir des femmes et des filles dans des rôles décisionnaires peut contribuer à libérer le potentiel de la moitié de la population et contribuer au développement politique, social et économique des pays. Et d’ajouter que la participation des femmes à la vie politique apporte des gains tangibles pour la démocratie, y compris une plus grande écoute des besoins des citoyens, une coopération accrue et un avenir plus durable.

« Je suis donc très contente de voir des jeunes femmes qui sont impatientes et prêtes à apprendre, et renforcer leurs connaissances pour pourvoir participer activement à la vie politique et à la gouvernance du Togo soit dans l’avenir proche ou dans quelques années. Je félicite la NADDAF d’avoir organisé cette activité dans le cadre de FCIL et je suis confiante que l’objectif principale de cette formation sera réalisé », s’est-elle réjouie.

Le FCIL, il faut le rappeler, est un mécanisme à travers lequel le Canada accorde du financement modeste à des projets de petite échelle, conçus et mis en œuvre par des organisations locales de la société civile. Ces organisations comprennent les priorités et les besoins locaux et sont souvent les mieux à même d’y répondre. En plus, le FCIL aide aussi les petites organisations locales à s’épanouir et à réussir.

Jean-Baptiste Dagbovie, maire de la commune Golfe 6, estime pour sa part que l’absence des jeunes et particulièrement des jeunes filles en politique est un problème nationale. D’après ce dernier, il faut revoir le système éducatif et opter pour un système qui puisse donner cette volonté et engagement à la jeune fille dès le bas âge.

« On dit souvent que la place de la fille est à la cuisine et cette tradition se transmet de génération en génération. Il est temps de rompre avec cette chaine et de demander à ce que les jeunes, et surtout les filles, s’engagent dès leur bas âge », préconise M. Dagbovie.

Les activités inscrites à l’agenda du projet se poursuivront dans les jours à venir avec la formation des jeunes hommes politiques.

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Photo de famille avec les participantes à la formation

Créée en décembre 2013, NADDAF a pour but de contribuer à l’instauration d’une société plus juste, fondée sur les valeurs de développement économique et de respect des droits humains, de l’état de droit et de l’environnement. L’un de ses objectifs est de trouver de nouvelles alternatives pour repenser et mettre en œuvre des actions de développement durable. L’association s’est déjà illustrée dans la commune du Golfe 6 par plusieurs activités, et récemment par la mise en œuvre du projet « d’appui à la décentralisation et à la gouvernance locale dans les Communes fragilisées par les Risques de Catastrophes Golfe 6, Lacs 1 et Lacs 3 ».

Pour plus d’informations sur NADDAF, allez sur son site web : www.naddaf.org