(Société Civile Médias) – Le Togo dispose désormais d’un programme de promotion de la parentalité positive. Le document, qui entend assurer l’épanouissement et un environnement familiale propice aux enfants, a été validé au cours d’une rencontre de trois jours qui s’est achevée ce vendredi 22 mars 2024. La rencontre, organisée par le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance au Togo (UNICEF-Togo) en collaboration avec le ministère en charge de l’Action sociale, a réuni tous les acteurs nationaux et internationaux œuvrant au Togo en faveur de l’enfance.
Au Togo, dans la plupart des communautés, les violences faites aux enfants sont légion et se caractérisent par le châtiment corporel, la négligence, l’abandon, l’abus et l’exploitation.
L’enquête démographique et de santé (2013-2014) révèle que 27% d’enfants togolais sont victimes de sévices corporels, de violences physiques et de maltraitance, et 5% sont victimes d’abus ou d’exploitations sexuelles.
Quant à l’enquête par grappes à indicateurs multiples (MICS) 2017, elle indique révèle que 11,2 % de jeunes de 15-19 ans actuellement mariés ou en union (soit 1 457 enfants), ont été victimes de mariage précoce.
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« En 2015, 5 594 enfants, dont 568 filles, vivaient en situation de rue pour des raisons diverses. De même, les données du tableau de bord sur la protection de l’enfant de 2016 à 2021 démontrent que 6 448 enfants, dont 3 924 filles, ont été victimes de violences, d’abus et d’exploitation sexuelle », déplore la ministre en charge de l’Action sociale, Lolonyo Apedo-Anakoma.
Par ailleurs, une étude diagnostique sur la parentalité positive au Togo, réalisée en 2023, démontre que les parents éprouvent parfois un sentiment d’impuissance face aux défis actuels de l’éducation de leurs enfants.
« Accompagner l’enfant dans la gestion des émotions, l’aider quand il rencontre des difficultés d’apprentissage, lui apprendre la gestion à bon escient du temps et le bon usage des technologies de l’information et de la communication, lui apprendre à connaître son corps à gérer au mieux sa santé sexuelle et reproductive, etc., sont autant de défis à relever de nos jours par les parents ou tuteurs que nous sommes », souligne la ministre togolaise de l’Action sociale.
Si les mesures juridiques, institutionnelles, programmatiques et opérationnelles prises par le Togo lui ont permis d’obtenir de nombreux acquis en matière de protection des enfants, nombreux sont les défis qui restent encore à relever, notamment en ce qui concerne le renforcement du cadre familial pour le bien-être de l’enfant.
Le programme de promotion de la parentalité positive comme solution
Ce sont ces défis que vient relever le programme de promotion de la parentalité positive. Ce concept, il faut le rappeler, se veut une approche pour instaurer un comportement familial respectant l’intérêt supérieur de l’enfant et ses droits. Elle se veut également une approche éducative bienveillante et sans violence pour le développement harmonieux de l’enfant tout en prenant en compte les besoins et ressources des parents.
D’après Arsène BAGRE, qui représentait la représentante résidente de l’UNICEF-Togo à l’atelier, à travers le Programme de promotion de la parentalité positive, il s’agit d’apporter des réponses durables au phénomène de violence et permettre à la famille de jouer pleinement son rôle d’incubateur. Et d’ajouter que le programme vise à fournir aux parents et aux éducateurs des outils, des ressources et le soutien nécessaires pour promouvoir des pratiques parentales positives au Togo.
La ministre de l’Action sociale a pour sa part lancé un appel à toutes les parties prenantes pour la mobilisation des ressources, tant financières, matérielles qu’en expertise en vue de la mise en œuvre réussie du programme de parentalité positive.