Togo – 8 Mars :  NADDAF booste 200 jeunes femmes pour leur participation à la gestion des affaires de leurs communautés

Ama Larissa AGBENOU
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(Société Civile Médias) – Nouvelles Alternatives pour le Développement Durable en Afrique (NADDAF) marque de son empreinte la Journée internationale des droits des femmes. Ceci, à travers une conférence-débat organisée autour du thème international retenu pour la célébration de cette année. Un cadre d’échanges et de partages qui a permis à l’association d’inspirer et de motiver environ 200 jeunes filles. Objectif : les encourager à croire en leurs capacités, à prendre leur place dans la société et à participer pleinement à la gestion des affaires de leurs communautés.

D’après Bernard Anoumo Dodji BOKODJIN, coordinateur de NADDAF, l’organisation de cette rencontre tenue le jeudi 7 mars à Lomé s’explique d’une part par la nécessité d’accompagner les jeunes en vue de développer des alternatives permettant de favoriser une participation citoyenne et politique au Togo.

Bernard A. Dodji BOKODJIN, coordinateur de NADDAF, lors de son discours d’ouverture

D’autre part, il s’agit de donner aux jeunes femmes des outils pour accélérer le rythme de leur participation non seulement à la vie politique, mais de manière générale à la protection des droits des femmes.

Des femmes leaders dans divers domaines, des responsables d’organisations de la société civile, des autorités administratives et traditionnelles et des jeunes filles de tous bords ont pris par à ce cadre de discussion qui a permis non seulement d’échanger sur le thème de la JIF 2024 (« Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme »), mais aussi d’éclairer les jeunes filles sur leur droit à participer à la gestion des affaires de leur communauté et de sensibiliser les populations sur les droits de femmes en général et de la jeune fille en particulier.

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Vue partielle des participants à la rencontre

Adjamagbo-Johnson et Bossou-Soédjédé en mode motivation

Les discussions ont été animées par deux femmes leaders togolaises qui ont fait montre de leur engagement à défendre la cause de la femme et se sont distinguées par leur parcours. Il s’agit de Brigitte Adjamagbo-Johnson,  juriste, femme politique et militante des droits de l’homme et Mimi Bossou-Soédjédé, directrice de l’association « Précieux trésor de vie » et conseillère municipale  de la Commune Golfe 5.

Mme Adjamagbo-Johnson (à droite) lors de son intervention

Au cours d’un panel, les deux femmes leaders ont partagé avec les jeunes femmes leurs parcours et leurs expériences. Mme Adjamagbo-Johnson les a essentiellement invitées à oser, à croire en leurs rêves et à se battre pour les réaliser.

« Nous devons être responsables en osant porter nos voix et défendre nos intérêts. Parce que tant que nous-mêmes nous ne montrons pas l’exemple, nous perdons en crédibilité », a-t-elle souligné.

« Les textes sont là. Plusieurs textes en matière des droits humains et des droits de la femme ont été ratifiés mais sur le terrain, c’est l’application qui fait défaut. C’est nous qui devons veiller au respect de ces textes autour de nous et oser dénoncer lorsqu’ils sont brimés. Nous devons nous informer, nous former, connaître nos droits et les défendre. Il s’agit de nous, personne ne viendra se battre à notre place », a ajouté Brigitte Adjamagbo-Johnson.

De son côté, Mimi Bossou-Soédjédé a rappelé aux jeunes filles que tout se prépare et que rien ne se fait au hasard.

Ici, au cours de l’intervention de Mme Bossou-Soédjédé

« La lutte pour la liberté est un sacrifice. Il ne faut pas constamment attendre des autres ou des autorités. Attendez beaucoup de vous-mêmes et investissez en vous-mêmes », leur a-t-elle lancé.

« (…)Investir en soi c’est avoir une vision, croire en soi, faire des sacrifices et surtout oser. Oser faire des choix, oser dénoncer, oser prendre le devant des choses mais aussi oser demander de l’aide », a fait savoir la Conseillère municipale.

Vue, en partie, de jeunes femmes ayant assisté à la rencontre

Investir dans les femmes pour un développement durable

La Journée Internationale de la Femme est l’occasion de réaffirmer l’importance de l’inclusion et de l’autonomisation des femmes pour un développement durable. Tout en saluant le thème international retenu cette année, NADDAF appelle à une implication des jeunes filles pour faire avancer les droits des femmes au Togo.

Le coordinateur de NADDAF, Bernard Bokodjin, s’exprimant lors du panel

« Nous ne pouvons pas parler de la femme sans parler de la jeune fille. Les temps changent et les défis ne sont plus les mêmes. Nous souhaitons que la jeune génération apprenne du parcours de ses prédécesseures, s’en inspire et se positionne pour défendre ses causes à elles. En cette Journée Internationale des Droits de la Femme, nous voulons encourager toutes les femmes et les filles togolaises à oser rêver grand et à réaliser leur plein potentiel», a martelé le coordinateur de NADDAF.

Grace Lee de l’ambassade du Canada au Togo, Ghana et Sierra Leone

Partenaire financier de NADDAF sur l’initiative, l’ambassade du Canada au Togo, Ghana et Sierra Leone se réjouit du soutien apporté à cet événement dont le but est de reconnaître la réalisation des femmes, de célébrer leur force et leur résilience et de promouvoir l’égalité des chances.

Ici, le panneau exposé à l’espace Sainte Jean de Dieu

Pour Grace Lee, Conseillère des affaires politiques et publiques de cette représentation diplomatique, nous avons tous un rôle à jouer afin de bâtir un avenir où chacun pourra atteindre son plein potentiel. « Il est temps d’agir parce que le succès des femmes et le succès de tous», a-t-elle rappelé.

 « Le message est clair : les jeunes filles doivent oser. C’est un appel à croire en nous et à prendre nos responsabilités », s’est réjouie une participante à la fin des échanges.

A noter qu’avant la conférence-débat, NADDAF a exposé des panneaux aux marchés de Bè, Hédzranawoé, d’Amoutivé et de Baguida, ainsi que devant l’école ESGIS de Kodjoviakopé et dans la cour de l’espace Saint Jean de Dieu de Lomé (Agora Senghor). Une action qui lui a permis de recueillir les perceptions des populations sur les droits des femmes dans 7 communes du Grand-Lomé.