Togo :  Défis, approches de solution et recommandations, que retenir des premières Journées scientifiques internationales du coaching ?

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Initiative de l’ONG PPDC-AFRICA, les premières Journées scientifiques internationales du coaching (JSIC) se sont déroulées du 23 au 25 novembre dernier à Lomé avec la participation de plusieurs pays africains. Trois jours au cours desquels une centaine de coachs certifiés ou débutants et des enseignants chercheurs ont dressé un état des lieux de la profession et échangé sur le devenir du métier. Marqué par la présentation de 6 articles scientifiques, 10 communications aussi intéressantes les unes que les autres (dont 4 de la séance inaugurale), et la restitution de 4 travaux de recherche, l’événement a relevé les défis auxquels le secteur est confronté en Afrique et fait des recommandations en vue d’une réglementation du marché de coaching en Afrique surtout francophone. Une réglementation qui, selon les participants aux JSIC 2023, permettra d’uniformiser les pratiques et de faire reconnaître le métier par les pouvoirs publics.

15 pays à savoir Togo, Bénin, Burkina Faso, Mali, Côte d’Ivoire, Sénégal, Guinée Conakry, Cameroun, Maroc, Tunisie, Congo, Gabon, Niger, Italie et France ont marqué de leur présence cette première JSIC qui s’est déroulée en présentiel et en ligne. La preuve du sérieux qu’accordent les acteurs du coaching à leur secteur et surtout du désir qu’ont ces derniers de mener des réflexions devant aboutir à des propositions visant à renforcer l’exercice de ce métier.

Table d’honneur au lancement

Le constat

En effet, le coaching fait face à beaucoup de défis en Afrique. Du constat fait par les participants aux JSIC, on retient que l’absence de réglementation du secteur du coaching en Afrique francophone fait qu’il est très difficile de bâtir une véritable carrière dans ce domaine.

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A cela, s’ajoute le fait que très peu d’Africains souscrivent aux services de coaching en raison de la disponibilité des gens à donner des conseils avisés à leurs prochains. En effet, selon les JSIC, l’amalgame que font les gens entre le Coaching et le Conseil résultant de la méconnaissance du secteur rend le “business model” du coaching peu rentable en Afrique francophone.

Prof WOLOU, entouré des membres du comité d’organisation, après sa communication

Des défis auxquels le secteur est confronté, on retient entre autres la disparité des connaissances et des pratiques des coachs ; la confusion des limites des pratiques des coachs avec celles d’autres métiers de l’accompagnement de vie ; l’absence de référentiels de compétences ; la pluralité de coachs sans supervision, sans précision de domaine d’intervention et sans disposition de document directif opératoire ; la compétition déloyale entre différents praticiens de même pays ou de différents pays ; l’autoproclamation excessive de coachs dans les différents pays d’Afrique ou encore l’absence d’instrument scientifique et juridique pour interpeller les détracteurs.

Les JSIC ont également identifié des secteurs problématiques du coaching en Afrique. Ils concernent notamment le référentiel de compétences, la sécurisation du métier et protection du titre « coach », la réglementation et la régulation ou encore la labélisation des formations. L’accréditation des écoles et la reconnaissance du métier par les instances publiques sont aussi d’autres secteurs problématiques identifiés.

Le représentant du comité scientifique et le DG de l’agence togolaise de normalisation

Des actions pour relever les défis

Au regard des défis identifiés, les participants aux JSIC entendent œuvrer pour les relever. Des actions ont donc été retenues pour atteindre cet objectif.

A cet effet, résolution a été prise de travailler pour intégrer le coaching professionnel dans la culture africaine et de mettre en œuvre une démarche holistique pour positionner le coaching comme étant une alternative crédible pour accompagner les individus vers l’atteinte de leurs objectifs ainsi que leurs épanouissements personnels et professionnels tant au niveau individuel que collectif.

Adamas Koudou, Directeur Académique de la MasterCoach PPDC, programme de certification en coaching professionnel de PPDC

La règlementation du secteur du coaching sera également une priorité. Elle se fera à travers la définition des objectifs de la pratique du coaching au regard des spécificités du continent africain ; des études concrètes en vue d’adapter les méthodes de coaching aux réalités (au quotidien) des populations et des entreprises africaines ; l’encadrement des spécialisations de coaching en fonction des expériences vécues par chaque coach ; l’imposition des contrats de prestation entre coach et coaché pour bien délimiter les objectifs, et la durée du travail ; la proposition d’une définition du coaching qui sera institutionnel et la mise en place d’un code de déontologie des coachs.

En somme, des éléments permettant au coaching en Afrique d’être connu et d’avoir une certaine légitimité ont été donnés. Selon le coach Cyrille BAKPAH un des intervenants sur ces journées scientifiques, cette légitimité favorisera au final le processus de régulation et d’autorégulation.

Photo de famille

Pour mettre en œuvre ces différentes recommandations de façon efficace, il se dégage un engagement des différentes organisations professionnelles de coachs, une volonté de fédération d’énergies et de réflexions, un réel effort de collaboration qui pour être fructueux, appelle à la mise en place d’une structure permanente. Il s’agira d’un cadre de coopération inter pays qui aura la charge de la mise en œuvre des recommandations issues des travaux des JSIC.

Ci-dessous, la version intégrale de la synthèse des JSIC 2023

SYNTHESE JSIC 2023