(Société Civile Médias) – Les violences envers les filles et les femmes persistent en dépit des mesures fortes prises par l’Etat togolais en collaboration avec les acteurs au développement. C’est ce que fait remarquer le Collectif pour la Justice aux Victimes des Violences Basées sur le Genre au Togo (COSC-J2VBG) à l’occasion du lancement, ce samedi 25 novembre, de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, édition 2023. Dans un message de solidarité, le COSC-J2VBG tient à exprimer, une fois de plus, « sa compassion » et « sa solidarité » à tout-e-s les survivant-e-s des VBG. Tout en appelant à une réponse urgente contre les VBG au Togo (surtout les violences domestiques, l’excision des filles et le viol sur adultes et sur mineurs), le Collectif invite les victimes de VBG à se diriger davantage vers les centres d’écoutes existants sur toute l’étendue du territoire togolais pour une prise en charge holistique et à dénoncer les auteurs de leurs abus aux autorités compétentes.
A noter que la campagne des 16 jours d’activisme contre les VBG a été lancée par des activistes lors de l’inauguration de l’Institut international pour le leadership des femmes en 1991. Cette campagne offre aux personnes et aux organisations du monde entier une stratégie de mobilisation appelant à la prévention et à l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles.
Lire ci-dessous, l’intégralité du message du COSC-J2VBG :
COLLECTIF DES ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE POUR LA JUSTICE AUX VICTIMES DES VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE AU TOGO (COSC-J2VBG)
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WANEP-TOGO, AIFJL, FLORAISON, REFED, CEJUS, COFET, QUAVIFF, PLAN INTERNATIONAL, GF2D, CACIT, WILDAF-TOGO, AIMES AFRIQUE-TOGO, FEMME D’ACTION, COEUR SOLIDAIRE, FIADI, ACDF-TOGO, FELEADEC, RAFAD, RAFEGA, REPSFECO-TOGO, FMC, ANOJEF, AAVOED, ROAF-RC, PAFED, ATBEF, CAFÉ, 3FE, ATBEF, FODDET
MESSAGE DE SOLIDARITE DU COSC-J2VBG AUX VICTIMES DE VBG
Les Violences Basées sur le Genre (VBG) ont atteint un niveau alarmant ces dernières années en Afrique, dont le Togo. Sous toutes leurs formes, ces violences sont faites généralement non seulement aux femmes et aux filles, mais également aux hommes et aux garçons.
Ces violences basées sur le genre prennent la forme de violences physiques, psychologiques, verbales et socioéconomiques. Au Togo, les données de l’Enquête démographique et de la santé (EDS) 2013-2014 révèlent que 29% des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi des violences physiques perpétrées par un partenaire intime/mari. Selon le Ministère de l’Action Sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation, les centres d’écoute et de prise en charge des victimes des VBG au Togo ont enregistré et assisté en 2022, 2818 personnes dont 2 408 femmes. Ces tendances sont confirmées par l’Afrobarometer 2022 qui indique que près de 03 femmes sur 10 (29%) ont subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans. Il nous souvient qu’en juin 2023, « l’affaire Josiane », une victime de violence sexuelle de trop, âgée de 9 ans a défrayé la chronique au Togo.
Bien que l’Etat togolais en collaboration avec les acteurs au développement demeurent sensibles et prennent des mesures fortes contre les VBG, les violences envers les filles et les femmes persistent.
Face à cette recrudescence des cas de violences basées sur le genre, des actions en synergie d’une trentaine d’organisations de la société civile ont été conduites et ont abouti à la mise en place du Collectif pour la Justice aux Victimes des Violences Basées sur le Genre au Togo (COSC-J2VBG).
Dans le cadre de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, édition 2023, le COSC-J2VBG exprime encore une fois sa compassion et sa solidarité à tout-e-s les survivant-e-s des VBG.
Le COSC-J2VBG :
S’engage davantage pour la cause des femmes et des filles en vue de l’élimination des violences sexistes à tous les niveaux de la société : milieu familial, scolaire, extrascolaire, professionnel, etc.
– Appelle à une réponse urgente contre les VBG au Togo, surtout les violences domestiques, l’excision des filles et le viol sur adultes et sur mineurs, de plus en plus banalisés, et encourage à des actions d’impacts pour un environnement plus sécurisé aux femmes et aux filles qui sont nos mères, nos sœurs, nos enfants et nos citoyennes.
– Encourage le gouvernement à effectuer une enquête nationale devant aboutir à des données quantitatives et qualitatives afin de mieux comprendre les déterminants et l’étendue de chaque violence.
– Encourage les communautés à transformer les normes sociales néfastes par des mesures endogènes d’éveil de conscience et de protection des femmes et des filles contre les cas multiples de VBG qu’elles subissent, en les soutenant dans leur processus de prise en charge et de restauration ; à lutter contre la protection des auteurs de viol ; à éviter d’interférer dans le fonctionnement de la justice, et rappelle qu’un tel acte est contraire et punissable par la loi selon les articles 212 à 216 de la loi n 2015-010 du 24 novembre 2015 portant nouveau code pénal.
– Invite les victimes de VBG à se diriger davantage vers les centres d’écoutes existants sur toute l’étendue du territoire togolais pour une prise en charge holistique ; à dénoncer les auteurs de leurs abus aux autorités compétentes (action sociale, police ….) et ONG (Centre Kekeli, GF2D, WILDAF-TOGO, REFED, COFET, CEJUS….) et surtout à solliciter l’appui des organes en charge des VBG via les numéros verts que sont :
o 8284 : One Stop Center (pour tout type de violence basée sur le genre) ;
o 1011 : Protection de l’enfant ;
o 117 : Police Secours
Encourage toutes les organisations de la société civile à servir de relais d’écoute et d’orientation des victimes de VBG vers les centres de prise en charge.
L’intégrité physique et psychologique est un droit fondamental. Agissons ensemble et maintenant !!!
Fait à Lomé, le 25 novembre 2023
Pour le collectif
WANEP-TOGO, NOVIEKOU Da-do
AIFJL, GOZA Alice
FLORAISON, QUENUM Claire
REFED, KABISSA Conforte
CEJUS, KOSSI Dieudonné
COFET, HONKOU Honorine
3FE, ANATE Kouméalo
Cliquez ICI pour télécharger la version PDF du message